Un décret de Donald Trump a placé Huawei, le fabricant chinois de téléphones, sur une liste noire interdisant tout commerce avec les Etats-Unis. Cette annonce a perturbé les marchés financiers, et particulièrement les équipementiers qui pourraient se voir interdire toute possibilité de vente à leur client chinois. Huawei fait les yeux doux aux Européens et proclame disposer d’une confortable avance en matière de 5G. La conquête du futur marché des télécommunications devrait donner lieu à une guerre particulièrement sévère entre les Etats-Unis et la Chine.
Mercredi dernier, Donald Trump signait un décret interdisant aux entreprises américaines d’utiliser du matériel de télécommunication fabriqué par des entreprises présentant un risque pour la sécurité nationale. Cet acte interdit de fait le commerce avec Huawei, objet de plusieurs mois d’une « diplomatie judiciaire ». Les Etats-Unis suspectent Huawei d’espionner les communications passées à partir de ses téléphones.
Sur les marchés, la réaction s’est produite en chaîne. De nombreux équipementiers ont annoncé l’interruption de leur commerce avec l’entreprise chinoise et Google a annoncé qu’Android ne serait plus disponible sur les téléphones de la marque, ce qui a fait plonger les indices boursiers.
Les arguments sécuritaires ne sont probablement pas dénués de fondement, même si Huawei a annoncé vouloir signer, avec les Européens, des accords de non-espionnage. Mais au-delà de ce point, Huawei semble disposer d’une confortable avance technologique en matière de 5G que les Etats-Unis cherchent probablement à contrer. Nokia vient d’ailleurs de confesser son retard dans ce domaine.
Huawei a fait savoir que les mesures américaines n’entraveraient pas son activité ni son développement. Le dossier Huawei illustre la modification progressive du rapport de force entre les Etats-Unis et la Chine dans le domaine des hautes technologies. Il pourrait donner l’occasion à cette dernière de marginaliser son concurrent américain dans un secteur gardé jusqu’ici…