La série noire continue chez les Républicains, où les règlements de compte deviennent un sport national. On notera avec saveur et gourmandise, dans ce chapitre, l’interview de Geoffroy Didier donnée au Journal du Dimanche. L’intéressé, qui a proposé un moment d’augmenter fortement le SMIC pour reconquérir l’électorat populaire, et qui était directeur de campagne de François-Xavier Bellamy, a décrit avec précision le mode de fonctionnement de la tête de liste du mouvement.
Nouvel épisode chez les Républicains, cette fois entre le tête de liste et le directeur de campagne. Dans le florilège de méchanceté dont Geoffroy Didier accable Bellamy, on lira notamment:
Il y a eu un malentendu : François-Xavier Bellamy a pris cette campagne européenne pour une présidentielle, explique Geoffroy Didier à l’hebdomadaire. Son équipe, la petite dizaine de collaborateurs fans qui le prenaient pour Jésus-Christ et le photographiaient sous toutes les coutures, le portait parce que c’était lui, indépendamment du collectif. Les idées personnelles auraient dû rester au vestiaire par souci du collectif. Lui a fait le choix d’imposer son idéologie au détriment du collectif.” Parmi ces “idées personnelles” qui ont pesé dans la campagne, la position de la tête de liste sur l’affaire Vincent Lambert, à propos de laquelle il avait déclaré que “toute vie mérite d’être vécue”. (…)
“On ne se parlait pas, explique-t-il. Je pense qu’on ne s’est pas vus de toute la campagne plus de trois minutes en tête à tête.” Les bureaux des deux hommes étaient pourtant voisins dans les locaux des Républicains à Paris. “François-Xavier fermait les petits rideaux du bureau et il faisait des réunions avec ses cinq ou six apôtres, poursuit-il. C’est sa limite : il est prisonnier de son cercle. Un cercle avec une idéologie et une méfiance à l’endroit de tous ceux qui ne pensent pas 100% comme eux.”
Dans tous les cas, l’ambiance future chez les Républicains n’a donc aucune raison d’être apaisée.