En butte aux critiques du monde orthodoxe, la communion privée, admise dans certaines circonstances par l’Eglise catholique, vient d’apparaître aussi dans le culte républicain : à l’Elysée, où le milliardaire Bezos est venu, jeudi dernier, se faire décorer de la légion d’honneur dans la plus stricte intimité de la Caste.
Les armes qu’on laisse traîner, tombant dans les mains d’un enfant, deviennent des jouets. Depuis le temps que l’Etat français traînait, cela devait tôt ou tard arriver : un employé de banque en adolescence prolongée l’a ramassé et fait joujou.
Occasion pour moi de reconnaître l’injustice dont je me suis rendu coupable quand, début janvier, j’ai comparé « la multiplication des titres honorifiques » dans la Macronie à ce qu’on avait pu observer dans les régimes totalitaires du XXe siècle. Car, pour criminels et dictatoriaux qu’ils aient été, ces régimes restaient des régimes, qui régissent un Etat. On peut salir une décoration (par exemple en l’accordant à A. Buzyn), mais cela reste un acte de gouvernement – comme Katyn ou Hiroshima.
Macron décore Bezos, mais Arnault a le droit de mater
Dans les mains du mari de Brigitte, qui les distribue à ses potes dans une ambiance de vente privée, en revanche, il est d’ores et déjà évident que ces breloques ont très exactement la valeur qu’elles obtiennent généralement en fin de parcours, quand les vicissitudes du sort et l’ingratitude des héritiers les font arriver sur l’étal de tel ou tel marché aux puces.
D’ailleurs, il n’est pas exact que cette partie fine républicaine se serait déroulée dans une parfaite intimité, à l’exclusion de l’ensemble des Français. Le plus riche d’entre nous, Bernard Arnault, récemment passé devant Bezos dans les classements oligarchiques, a été autorisé à y assister. Même Le Point, rapportant l’événement, dissimule mal son dégoût.
Bonne occasion de rappeler que, dans le rite catholique, la communion privée est en général la communion des malades, typologiquement parente de celle qu’on administre (sous le nom de saints sacrements), également à domicile, aux mourants. L’enfant de chœur Macron arrive à point nommé.
C’est le parfait parvenu. Je ne souhaiterais pour rien au monde faire partie de cette engeance.
Merci Monsieur Bezos d’avoir battu à plate couture avec amazon.com fondé en 1994 votre concurrent français “alapage.com” fondé en 1987 puis repris en 1999 et développé par notre champion national France Telecom. Belle leçon d’humilité pour la France. La légion d’honneur ne devient-elle pas le signe communautaire des bonnes fortunes globales, après avoir été la récompense des services éminents à la nation.
La légion d´honneur , ce n´est pas quand on a fait quelque chose de grand …..?
Et il a fait quoi de grand , jeff ?
A ce tarif la , autant décorer jeff de bruges pour avoir arrosé la France de mauvais chocolat aux couleurs de la Belgique…..