Branco s’occupe de Valérie Minet – Anne Sinclair, de Marine – par Modeste Schwartz

C’est ce que les Américains appellent « une tempête parfaite » : personne n’oserait prétendre qu’il existe une orchestration (gare au complotisme !), mais les faits divers de la scène politique s’harmonisent étrangement, sur l’air de : retour à la case UMPS.

J'ai été désigné par Valerie Minet, citoyenne française arrêtée pour avoir dit d'Emmanuel Macron qu'il était une ordure.

Nous allons non seulement l'innocenter, mais faire condamner pénalement chaque fonctionnaire qui aura participé à sa privation arbitraire de liberté .

— Juan Branco ✊ (@anatolium) March 31, 2023

Issu du sérail de la gauche la mieux pensante et apparemment révolté contre lui, l’avocat Juan Branco a annoncé qu’il prendrait en charge la défense de la nordiste Valérie Minet, victime d’une punition pour l’exemple après avoir traité Macron « d’ordure ». Si la personnalité « très sociale » de la Gilet Jaune Minet n’y avait pas suffi, on aurait ainsi une confirmation supplémentaire du fait que la levée de bouclier de l’opinion contre la répression darmanesque va bien être interprétée comme un combat de la gauche. Contre un Macron qu’il faudrait donc interpréter comme une sorte de droite.

Et la droite, dans tout ça ? Celle que – à force de la dire « extrême » – on serait presque tenté de croire véritable ? Celle de Marine et de Zemmour ? Elle n’a pas été oubliée non plus. Sur France 2, la voix autorisée d’Anne Sinclair nous apprend que « tout ce qui se passe aujourd’hui nourrit Marine Le Pen. (…) Elle dit rien et elle monte… ». Ces propos font sans doute allusion à des chiffres portant sur la popularité personnelle de l’héritière Le Pen. Laquelle – c’est bien connu – devient assez vite sympathique aux Français quand elle parvient à se taire pendant un certain temps.

Pour une Valérie défendue, deux Marines descendues

Sauf que, en cas de dissolution, il n’y aurait pas de présidentielle, mais des législatives : ce n’est pas Marine elle-même, mais les grandioses soldats du RN qui, circonscription par circonscription, auraient à affronter la DCA des castors qu’Anne Sinclair se charge par avance de chauffer à blanc en agitant l’épouvantail « fasciste ».

Du coup, on finirait presque par se demander : est-ce qu’Anne Sinclair exprime naïvement ses angoisses ? N’aurait-elle pas une idée derrière la tête ? Peut-être l’idée – apparemment pas si étrangère à la Macronie – que, finalement, pour changer du Grand Gouvernement Central, un retour à l’époque des alternances fonctionnelles droite/gauche serait plutôt le bienvenu. Surtout à la veille d’une crise qui va « imposer » de grosses doses de casse sociale – mission que le système préfère toujours confier à la gauche.