C’est déjà une routine : on ne s’étonne plus vraiment d’apprendre qu’un énième patient est mort hier dans les couloirs d’un CHU à Grenoble, après trois jours d’attente aux urgences. En se proposant de « sauver l’hôpital public » sur la revente des vieilles robes de Nana Mouskouri, le Brigitteland en reconnaît d’ailleurs implicitement la vraie nature – sans toutefois en énoncer le vrai nom, qui est : la Charité.
Car – comme dans tout système soviétoïde qui se respecte – plus personne ne s’imagine pouvoir espérer la moindre proportionnalité entre le pognon de dingue de la ponction fiscale et la réalité d’un service que la Macronie a jugé suffisamment inessentiel pour en expulser – sous un vague prétexte de foi en la magie vaccinale – manu militari une partie du personnel.
La Macronie semble d’ailleurs vouloir étendre cette méthodologie à d’autres domaines, en invitant par exemple les éboueurs, par la bouche multifonctionnelle d’Aurore Berger, à faire « une formation pour changer de métier ». Cassez-vous, bande de gueux ! Traversez la rue !
Dans le néo-Ancien régime macronien, l’impôt est une capitation qui n’ouvre aucun droit au ponctionné, tandis que les salaires sont des aumônes.
Brigitteland : la Charité qui se moque de l’Hôpital
Bruno Le Maire le reconnaît d’ailleurs implicitement quand, acculé par l’agenda de com’ à s’essayer au genre ingrat du populisme de droite, il en est réduit à flatter une fibre poujadiste, en admettant à mi mots que le fric des cotisations disparaît dans la nature.
Encore va-t-il, comme ce Zemmour qu’il imite péniblement, s’efforcer de situer cette nature plutôt en Afrique du Nord : antisémitisme du lâche, l’islamophobie permet, au beau milieu d’un système intégralement fondé sur la fraude, de se raconter que « les dysfonctionnements » seraient largement imputables au fait qu’une partie des usagers se tourne trop souvent vers la Mecque lorsqu’elle souhaite penser printemps.
En réalité, les chiffres des demandes d’asile en France n’ont commencé à dépasser les chiffres allemands et suédois que deux ans après le début de la crise des migrants : sont alors venu les grossir tous ceux qui, préalablement déboutés dans le monde germanique, ont alors, la mort dans l’âme, choisi de tenter leur seconde chance dans cette France qui, comme les Etats socialistes en général, suscite désormais moins de convoitises que le zemmourien de base n’aimerait le croire.