Viktor Orban s'intéresse de près à l'avenir de la droite française. Il recevra d'abord Marion Maréchal, jeudi 23 septembre, puis Eric Zemmour, vendredi 24. L'occasion a été créée par un symposium dédié à l'avenir démographique du continent européen. Les gazetiers de France et de Navarre s'interrogent pour savoir si la directrice de l'ISSEP et l'ex-chroniqueur de C-News, pas encore candidat déclaré à l'élection présidentielle, se rencontreront à l'occasion du colloque. Il est sans doute plus intéressant de constater que Budapest devient, en Occident, l'une des capitales du conservatisme politique. L'ancien vice-président Mike Pence participera lui aussi à l'événement mais aussi les premiers ministres de Pologne, République Tchèque et Slovaquie
Marion Maréchal est devenue l'une des têtes pensantes de l'Internationale Conservatrice
Selon les informations du Courrier des Stratèges, Marion Maréchal sera reçue par le Premier ministre hongrois Viktor Orban ce jeudi 23 septembre 2021. L’ancienne députée du Vaucluse, aujourd’hui directrice de l’ISSEP, une école de sciences politiques et de management située à Lyon, prendra la parole à l’occasion de la quatrième édition du Demographic Summit de Budapest. Le déplacement de Marion Maréchal se situe dans le cadre des relations internationales de son école. Depuis la création de l’ISSEP, elle a tissé des liens académiques au Liban (avec l’USEK), en Russie (avec l’Université de Saint Pétersbourg), en Hongrie (avec le Collège Mathias Corvin). Et un campus de l’école a été ouvert à Madrid en 2020.
Naturellement, les déplacements académiques de Marion Maréchal ont toujours une dimension politique car elle est considérée, internationalement, comme une personnalité qui comptera dans la politique française dans les années qui viennent. Marion Maréchal a effectué deux déplacements remarqués ces dernières années: à la conférence annuelle des conservateurs américains, le CPAC, en 2018; et à la National Conservatism Conference de Rome, en 2020, où elle avait pris la parole dans les deux cas pour dresser les contours d’un renouveau intellectuel et programmatique de la droite en Europe et en Amérique du Nord.
Le déplacement de Budapest se situe également dans ce contexte d’émergence d’une sorte d’Internationale des Conservateurs.
Eric Zemmour exporte 24h à Budapest la campagne présidentielle française
Eric Zemmour n’a pas voulu être en reste. Celui qui n’est plus chroniqueur sur CNews et n’est pas encore officiellement candidat à l’élection présidentielle a jugé qu’il ne pouvait pas rester à l’écart du rendez-vous de Budapest. Invité au sommet de la démographie de Budapest, il a, selon nos informations, maintenu un temps le suspense sur sa réponse. Puis il a fait savoir qu’il se rendrait en Hongrie, pour ce qui peut être vue comme une sorte d’adoubement par le chef de file des conservateurs européens: Viktor Orban. En effet, le Premier ministre hongrois recevra Eric Zemmour le lendemain de l’audience accordée à Marion Maréchal.
Les gazettes parisiennes bruissent d’une éventuelle entrevue entre la directrice de l’ISSEP et le pas-encore-candidat. Il est vrai que tous les candidats des droites vont chercher, dans les semaines qui viennent, à un moment ou à un autre, à arracher une forme d’encouragement de la part Marion Maréchal, qui n’est pas candidate à l’élection présidentielle mais qui est dotée, selon un sondage IFOP, d’un potentiel de 28% au premier tour si elle se présentait – soit autant que Marine Le Pen et Eric Zemmour réunis.
Budapest, capitale du conservatisme politique
A vrai dire, il est peu probable que les participants au sommet de Budapest s’arrêtent longtemps aux détails de la campagne présidentielle française. Eric Zemmour intéresse les participants car il est, pour l’instant, peu connu hors des frontières de l’hexagone. La réunion de Budapest est un événement de grande signification internationale car, outre le Premier ministre Viktor Orban, on y verra les chefs de gouvernement du reste du Groupe de Visegrad (Pologne, République Tchèque, Slovaquie) mais aussi l’ancien vice-président américain Mike Pence.
La question à laquelle doivent répondre les participants est celle de savoir si l’on peut envisager un développement durable sans dynamique démographique. C’est une approche économique peu représentée en France, sauf dans les travaux de Jean-Didier Lecaillon. La famille n’est pas seulement constituée de consommateurs; elle est aussi le lieu primordial de la formation du capital humain sans lequel il ne peut pas y avoir de croissance économique. Comme le montre Lecaillon, la théorie économique peut être développée pour mesurer la contribution de la famille à la prospérité.
Il est clair que l’approche du gouvernement Orban, qui mise sur une politique très offensive de soutien aux familles – et qui a déjà produit une remontée du taux de fécondité – est à l’opposé de la politique dominante à Bruxelles, qui compte sur l’immigration pour compenser le déclin démographique du vieux continent. Budapest devient de plus en plus clairement la capitale du conservatisme politique en Europe – et sans doute en Occident puisque Donald Trump n’a pas été réélu et Boris Johnson se refuse à afficher un conservatisme trop….conservateur.