Mais à quoi peut bien servir Sandrine Rousseau, si ce n’est à surenchérir, chez les écologistes, sur tous les sujets qui peuvent nuire à la puissance agricole française ? Voilà un joli service rendu de fait à nos concurrents américains, dont le soja a besoin de végans pour s’écouler en Europe, et dont les bœufs traficotés ont besoin de Mc Donald’s ou autres fast-food mondialisés pour être vendus. Donc, comme le demandaient les bureaucrates de Pierre Moscovici, moins de vaches pètent en France, mieux les exportateurs américains se portent. C’est peut-être le moment de poser le problème tel qu’il se pose : faire croire aux Français que l’on pourra se passer de produits phyto-sanitaires, manger français pour pas cher et libérer les agriculteurs des travaux les plus pénibles est une belle escroquerie. Nous sommes face au trilemme de l’agriculture française.
La semaine dernière, Sandrine Rousseau, la Robespierre verte, a mené une véritable opération de communication, à un moment où son rival Yannick Jadot signait une tribune apportant un soutien conditionnel au traité de libre-échange avec le MERCOSUR. En quelques jours, on l’a vue aller à la rencontre de militants, s’interposer dans une bagarre avec un chauffeur de taxi, puis se faire insulter par des agriculteurs du Midi qu’elle voulait évangéliser.
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J’aime cette notion logique de trilemme. Sur le fond, la paysannerie doit Rester libre!
Voici mon avis de néo paysan depuis 12 ans : L’agriculture industrielle de la FNSEA est un désastre agronomique (sols morts), économique (subventions, faible revenu des paysans, coûts des dégâts ), sanitaire (cancers, malbouffe…) , écologique (campagnes mortes et désertes) et moral (élevages concentrationnaires). C’est une mafia prédatrice comme big pharma. Et ce n’est rien d’autre que le recyclage de l’industrie de guerre de 39-45 en guerre contre la terre (tanks-tracteurs, explosifs-nitrate, et gaz de combat- pesticides).
Bref il faut un vrai débat et dire les faits:
– l’agroécologie est viable pour nourrir la France avec des produits sains, abondants, savoureux et abordables (les prix bas des produits agro industriels devraient en intégrant leurs coûts réels être multipliés par au moins 3) et pas plus pénible en travail que l’agroindustrie,
– réapprendre aux français bien manger, dès l’école,
– redonner son prestige au métier de paysan, pour en installer comme le propose la confédération paysanne 1 millions de nouveaux paysans.
La grande réinitialisation n’est rien d’autre que l’exact opposé de tout ce que vous proposez et qui me paraît plutôt pertinent (avec des bémols car la terre est basse, et nous ne sommes pas les seuls à vouloir profiter des légumes qu’on fait pousser, je passe sous silence la météo).
Pour moi la solution c’est organiser la résistance, d’abord à petite échelle, sans oublier des moyens crypto/stégano incassables (on sait faire), puis petit à petit la faire grossir, tendre vers une union pour dégager ceux qui nous détruisent et détruisent la nation.
Rien ne se récupérera en douceur. Le peuple se fera laminer s’il ne s’unit pas.
Alors que souhaitez vous, chers compatriotes ? subir ou résister et vaincre ?
J’en profite pour aborder une “vérité” (*) qui en fâchera certains. Le CdS se prête à des actions qui sont louables, d’autres moins à mon sens. Vouloir protéger son pognon, je veux bien que ce soit légitime, mais à quelque part cela finit par être égoïste quand on ne parle jamais de résistance au sens de groupe social, au sens d’entraide, au sens de chercher à combler des disparités inadmissibles. Notre devise nationale est Liberté, Égalité, Fraternité.
Où est passée l’égalité ? qu’est devenue la fraternité ?
Je ne vois que l’égoïsme et le chacun pour soi … une raison ou plutôt une cause supplémentaire qui fait que rien ne se récupérera en douceur. À moins d’un changement de paradigme à 180 degrés.
Parmi le peuple, car parmi les “élites” c’est juste irrécupérable.
(*) je n’ai pas la science infuse, le mot vérité est simplement utilisé en référence au dicton qui prétend que toute vérité n’est pas bonne à entendre.
Je pense que toute personne qui travaille en France fait preuve de générosité volontaire ou involontaire au vue du niveau de ponction sur les revenus du travail et des taxes prélevées sur tout investissement générant des PV
Dire que protéger son patrimoine peut finir par montrer une certaine forme d’égoïsme est plus qu’abuser voire malhonnête
Que dire de ceux qui profitent de toutes les aides et qui ne produisent rien du tout, de ceux qui vivent d’une rente publique depuis des décennies et qui nous font les poches mais ne produisent rien non plus
Certains savent très bien ce qu’est l’égalité et la fraternité par contre d’autres utilisent souvent ces termes pour culpabiliser ceux qui en font déjà beaucoup trop pour ces valeurs alors qu’eux-mêmes n’y contribuent pas
“Que dire de ceux qui profitent de toutes les aides et qui ne produisent rien du tout, bla bla bla …”
Je hais d”une parfaite haine légitime tous ceux qui pensent et agissent selon le principe que puisqu’ils font le mal nous n’avons qu’à faire la même chose.
Beau programme mais qui ne verra pas le jour en France malheureusement puisqu’on fait tout pour tuer et détruire le peu qu’il reste
Il faudra plus qu’un petit réveil des français pour que la roue tourne
Certains pensent encore qu’on va sauver le climat en installant des bornes de recharge électriques partout sur le territoire
Je me marre… quel pays de débiles
Que proposez vous, à part vous marrer ?
Le débat n’a pas commencé que vous avez déjà tranché et posé votre idéologie comme “la seule” solution.
Merci Fabrice pour votre point de vue qui s’approche de la troisième branche du trilemme décrit par Éric.
Tout à fait d’accord avec le commentaire de Fabrice! L’équation agriculture industrielle ( car il s’agit de cela) =prix bas ne tient pas. Et surtout pas sur le long terme pour préserver la qualité des sols, des nutriments, et celle des paysans et consommateurs. En lien la brillante démonstration de Vandana Shiva, et voir aussi les conclusions de l’étude faite par l’INRA à la ferme du Bec Helloin ( Hervé et Perrine Gruyer).
Qui nourrit réellement l’humanité ? avec VANDANA SHIVA | Podcast Domaine du possible sur YouTube.
Cher Fabrice,
Voici mon avis de négociant, distributeur d’intrants (pesticides, nitrates, semences) depuis presque 40 ans:
Il n’y a aucun désastre agronomique par ici.
Les terres de mes livreurs sont en très bonne condition, teneur en matière organique, vie du sol, etc, tout va bien. Je n’en dirais pas autant des parcelles cultivées en bio, bombardées de produitsà base de cuivre, qui est, rappelons le, un métal toxique qui s’accumule dans le sol.
Le cuivre est mauvais pour l’entomofaune; pour la vie microbienne du sol, pour l’utilisateur.
Il donne des maladies du sysytème nerveux (alzeimer, parkinson), et pour toutes ces raisons est interdit en Allemagne, Hollande, Danemark. Pas en France, pour des raisons évidentes de lobbying.
Pour ce qui est des subventions, là encore, le monde du bio n’a pas de leçons à donner: les montants perçus sont très supérieurs au monde conventionnel. Et les agriculteurs vont plutôt bien au niveau financier, dans l’ensemble.
Après, vos considérations sociétales à propos d’une mafia, dont vous avez du mal à éviter la “réductio ad hitlerum” ne sont pas d’un grans intérêt, et n’engagent que vous.
Enfin, je vous souhaite beaucoup de courage pour trouver un million de candidats au “retour à la terre”!
Même pas cent mille. Même pas dix mille. Vous révez…
Vous êtes juge et parti, merci de le dire en entrée.
Avez vous lu Claude et lydia Bourguignon, Gilles Eric Séralini, Stéphane Foucart, Marie Monique Robin ? Ils contredisent tous votre avis, avec des enquêtes très approfondies.
Concernant le terme mafia, le lobbying agroindustriel est notoire, et les mensonges sur les études de toxicité au moins du même niveau que Pfizer.
Enfin, je pense que le problème de l’installation de 1 millions d’agriculteurs n’est pas un problème de motivation, notamment de nombreux jeunes. C’est un problème d’accès au foncier. J’en sais quelque chose quand je me suis installé : j’avais 11 concurents en extension en face de moi au comité de la SAFER, tous soutenus par la FNSEA. Le système mondialiste empêche toute possibilité d’autonomie. Le droit à la terre pour tout citoyen devrait être un droit constitutionnel.
Dans le genre manipulatrice, affabulatrice et joueuse de flûte, on fait difficilement mieux que Marie-Monique Robin !
Et si je l’affirme, c’est bien parce que je l’ai vu de très très près à l’oeuvre !
Mais vos arguments on les cherches désespérement. C’est ballot …
Bien d’accord avec vous, notamment sur la question de l’accès au foncier. La SAFER donne quasi-systématiquement la terre à ceux qui en ont déjà beaucoup ; ce qui bloque évidemment les candidats à l’installation.
Commentaire à rendre jaloux un arracheur de dents.
Oui à une agriculture saine pour une alimentation saine pour tous; oui à des conditions de travail correctes et une rémunération correcte pour nos agriculteurs. Payer le vrai prix de leurs produits, c’est tout à fait logique. Ce système sain permettrait aussi d’éviter les dérives dévastatrices pour la nature induites par les subventions.
Très vaste débat, sur lequel il faudrait consacrer beaucoup de temps. Quelques réflexions en vrac.
1/ Vos souvenirs d’enfance n’étreignent qu’un aspect particulier de la réalité de l’agriculture des années 70.
2/ Au vicomte “esclavagiste” a succédé le Crédit Agricole auxquels de très nombreux agriculteurs sont aujourd’hui “pieds et poing liés”.
3/ Les “circuits courts” offrent aujourd’hui, localement, de très bonnes solutions à des agriculteurs (souvent en GAEC) qui ont su s’extraire des circuits de la grande distrib’ et qui proposent des produits de bien meilleure qualité à des prix moins chers qu’au Super U du coin. Il y aurait beaucoup à faire sur ce terrain. Par exemple, l’ouverture du marché des cantines scolaires (souvent évoquée – rarement réalisée) pourrait offrir un important débouché…
4/ Se référer à Lydia et Claude Bourguignon (démissionnaires de l’INRA) pour comprendre les ravages de l’intensivité mécanisée à outrance…
5/ Ce dossier doit être aussi appréhendé, à mon sens, au-delà de ses aspects économiques, d’un point de vue culturel et civilisationnel. Mes grands parents étaient de tout petits paysans (8ha de polyculture vivrière). Leur conditions de vie n’étaient pas reluisantes à l’aune des critères actuels. Mais ils étaient maîtres de leur temps, assez parfaitement autonomes, peu dépendant de l’argent, et partie prenante d’une vie sociale villageoise finalement assez joyeuse et solidaire.
6/ Est-ce sortir du sujet que de conseiller de ne jamais oublier que l’opération Covid 19 s’est déroulée une vingtaine d’années après l’irruption de l’OGM ?
Quand on voit le bazar que peut créer une promotion importante et ponctuelle sur le Nutella, je m’interroge de la bonne réalisation d’une agriculture bucolique et idéalisée, avec des prix rémunérateurs et tout et tout. Cela représentera quelques pourcents tout au plus, comme l’est le bio aujourd’hui, ceux que l’on montre facilement dans les reportages et c’est très bien pour eux. Avec la hausse importante des ventes de MDD, les filières tracées et donc normalement plus respectueuses sont en difficulté aujourd’hui.
Je rejoins le commentaire de Bernard. J’étais fille de métayer (à proximité de Ruffec). Mes parents ont pu louer la ferme vers 1960. Ils avaient 18 hectares, une dizaine de vaches laitières et quelques génisses. Ils ont eu 6 enfants à nourrir. C’était un métier passionnant mais très difficile et contraignant.
Plus tard est arrivé le crédit agricole qui s’est servi de ces agriculteurs….. Mon père a toujours refusé d’entrer dans ce système..
Toujours plus de terres, toujours plus de matériel coûteux et les prix de vente qui ne suivent pas. (Notamment pour les productions laitières).
Bref, c’est un très vaste sujet difficile à aborder dans son ensemble compte tenu de la complexité des productions agricoles…
Merci pour votre vidéo qui résume ce que le monde agricole était à l’époque.