Bulletin paroissial des obligés hexagonaux de l’OTAN, Le Point éprouve, de temps en temps, le besoin d’un peu gronder son gouvernement Borne, histoire de faire l’intéressant. Il s’en prend, en l’occurrence, à l’absentéisme chronique (assez voyant, certes, en période d’émeutes) de la Secrétaire d’Etat à la citoyenneté – une certaine Backès, cumularde également présidente de la province Sud de Nouvelle-Calédonie.
Sauf qu’on ne voit pas très bien de quoi Le Point se plaint. Qui pourrait comprendre et incarner ce concept boiteux de citoyenneté française mieux que Mme Backès, dont les administrés n’ont, pour la plupart, rien à voir, historiquement et culturellement, avec la nationalité française – qui leur a été imposée pour des raisons géopolitiques, et qu’ils acceptent de feindre, sous l’effet d’un mélange de corruption et d’intimidation ?
Pourquoi faudrait-il donc qu’elle renonce à un week-end prolongé à la plage, prévu de longue date, pendant que Gérald « Karcher du pauvre » Darmanin – qui, lui, convoite Matignon – s’inflige le cinoche parfaitement inutile des nuits au bureau « pour cause d’émeutes » ?
Pourquoi lui serait-il interdit d’imiter son patron Macron – qui ne convoite plus rien d’avouable depuis longtemps, et se trémoussait, au même moment, sur les accords d’Elton John ?
Moins le pays est souverain, plus ses plages sont dynamiques !
Peut-être parce que d’autres français de citoyenneté – partie ethniquement allogène des 66% de plébéiens dispensés d’impôt direct – avaient, au même moment, décidé de mettre à l’amende un Etat discrédité par 3 ans de Great Reset, en prenant une fois de plus en otage la propriété et la sécurité d’une classe moyenne majoritairement autochtone ?
Mais enfin : elle sait bien – et les rédacteurs du Point, encore mieux qu’elle – que les très timides efforts de l’exécutif en vue de calmer le jeu ont déjà suffi à attirer à la France un blâme onusien pour racisme systémique. Et que, pour résister efficacement, il ne suffira donc pas de renoncer à quelques weekends ministériels – puisqu’il faudrait, ni plus ni moins, claquer la porte de l’ensemble des organisations du multilatéralisme onusien (comprendre : davosien), sans même parler du binôme UE/OTAN.
J’encourage donc la rédaction du Point à laisser Mme Backès se reposer tranquille avec ses enfants, en se concentrant sur leur cœur de métier : nous expliquer en quoi la Russie menace la paix dans le monde et le bonheur des bébés-phoques.