Cette semaine, la rumeur a circulé qu’Emmanuel Macron présenterait sa stratégie bas carbone au petit peuple le 18 septembre. Le Courrier a beaucoup insisté sur l’importance de ce rendez-vous en apparence technique, en particulier pour la vie quotidienne des Français. Rappelons que cette stratégie, qui imposera la “sobriété” a déjà été repoussée à cause des émeutes de juillet. Et patatras, on apprend que le rendez-vous du 18 septembre est reporté. Le dossier n’était pas prêt. Idem sur l’immigration : le projet de texte, à propos duquel le Président a dit qu’il devait “réduire l’immigration”, ripe sur des sujets très sensibles, comme la régularisation des clandestins exerçant des métiers en tension. Après l’épreuve de la réforme des retraites, Macron se heurte donc de plein fouet aux clivages profonds de la société française.
Le second mandat présidentiel ne sera décidément pas un fleuve tranquille. Après une année polluée par un débat bien mal ficelé sur une réforme des retraites pourtant conduite a minima par rapport aux ambitions initiales, après des émeutes qui ont suscité un moment de tension éprouvant pour la société française, le Président semble bien partagé (comme si souvent) entre la volonté d’afficher des réformes et la réalité que sa majorité lui permet “d’occuper” pour agir.
Deux exemples essentiels parcourent en ce moment même l’actualité : la stratégie bas carbone et l’immigration.
La sobriété, ce sera pour plus tard
Comme le Courrier l’a écrit, la stratégie bas carbone qui se déploie dans le monde, et singulièrement en Occident, est le nerf des privations qui arrivent. Au nom de la sobriété énergétique, nécessaire parait-il pour lutter contre le réchauffement climatique et pour sauver la planète de sa transformation programmée en merguez sur un barbecue à la Fête de l’Huma, il faut changer les habitudes de vie des Français.
Ce sera un moment douloureux, puisque, pour tenir les engagements qu’elle a pris lors de l’Accord de Paris, la France doit réduire fortement sa production de carbone d’ici à 2030 ! Comme France Stratégie l’a annoncé dans un rapport du mois de mai, l’essentiel de l’effort sera porté par les ménages, qui seront priés d’acheter une voiture électrique s’ils veulent continuer à se déplacer. Sans quoi ils devront rester confinés chez eux.
Toutes ces préconisations sont évidemment prévues par la stratégie bas carbone que Macron n’a pas osé présenter au moment des émeutes, et qu’il était prié de présenter tout début septembre. Mais, si l’on en croit les révélations de Politico ce matin, le Président, qui avait opté pour une présentation le 18 septembre, a finalement choisi de la repousser à une date ultérieure non fixée. On comprend pourquoi : le risque est grand de voir l’opinion s’agiter, alors que l’inflation sévit, à l’idée de nouvelles privations.
Immigration
Y a-t-il plus emblématique des limites du macronisme que le traitement par le Président du dossier de l’immigration ? En 2017, faisant campagne, Emmanuel n’avait d’yeux que pour Angela. La Chancelière allemande n’avait-elle pas ouvert grand les frontières aux réfugiés de Syrie, de Libye et des Balkans en 2015 ? Et puis, une fois élu, le Président s’est livré à l’exercice du “en même temps”. Il a durci le ton, d’autant plus qu’il avait, Gérard Collomb, un vieux radical-socialiste comme ministre de l’Intérieur, qui prenait volontiers la pose du discours d’intégration républicaine.
Un autre mouvement de balancier a marqué le premier quinquennat : cadre français ou cadre européen. A chaque fois qu’une partie de sa majorité grinçait des dents du fait d’un discours trop “national” sur le sujet, le Président avait l”échappatoire européenne….Cependant, le contexte plus récent, presque dix-huit mois après la réélection d’Emmanuel Macron, est celui d’un contexte compliqué en politique intérieure.
Il y a quelques semaines, le Président plastronnait encore : “Il faut réduire significativement l’immigration”, expliquait-il encore le 24 août. Cette attitude grandiloquente est fille d’un printemps agité, où la réforme des retraites a mis sérieusement en difficulté le gouvernement, qui n’a été sauvé que par LR. Le Président a décidé, par conséquent, de prolonger le pacte tacite avec LR en annonçant un projet de loi ferme sur l’immigration.
En même temps…il ne faut pas froisser l’aile gauche de la majorité, surtout quand on a reconduit une socialiste à Matignon. Le Président voulait donc imposer l’idée de la régularisation de “sans-papiers” pour des “métiers en tension”. Opposition de LR, surenchère du Rassemblement National. De même qu’Élisabeth Borne n’avait pas réussi à faire passer un consensus sur les retraites, Gérald Darmanin, à présent à la manœuvre, ne trouve de majorité ni au Sénat ni à l’Assemblée.
Alors un 49-3, une nouvelle fois ? Ou bien céder à la pression de LR ? Le second quinquennat continue avec son allure de “chien crevé au fil de l’eau”.
Que ceux qui ont achetés des milliards de doses de vaccin en refusant tout traitement alternatif;
Que ceux qui ont voulu faire la guerre à la Russie en refusant toute diplomatie comme les accords de Minsk;
Que ceux qui veulent “sauver la planète” alors que rien ne démontre que le co2 est responsable;
Que ceux qui veulent maintenant nous présenter la facture de leurs décisions assument et paient ce qu’ils doivent à l’humanité. Ce serait le vrai Great Reset !
Le mot « Sobriété » est l’euphémisme du mot «pauvreté« le plus cynique que j’ai entendu, il me rappelle « ils n’ont plus de pain qu’ils mangent de la brioche » emblématique du mépris de classe. Que cette lubie du «bas carbone» soit le prétexte à cette décroissance me désole parce que l’histoire du CO2 est une grande arnaque ( lire l’ingénieur Christian Gerondeau). Je pense que l’appauvrissement des pauvres et des classes moyennes va jeter les français dans la rue, nous savons que Macron a reçu 90 blindés anti émeutes tout neufs, c’était probablement dans le but de réindustrialiser la France.
La sobriété, ce n’est pas juste la voiture électrique (qui fonctionnera comment puisque les centrales nucléaires vont fermer ?), c’est le retour à la glebe pour les gueux, le flicage généralisé, le crédit social et toutes les humiliations qui iront avec.
Absolument.
Et n’est-il pas déjà trop tard si des villes entières sont embrigadées dans un plan – sous prétexte de climat – qui contourne, finalement, les décisions nationales? Je me pose la question en voyant ce projet:
1143 villes ont formé une coalition baptisée “C40 Cities Climate Leadership Group” (C40). Le C40 s’est fixé un “objectif ambitieux” pour atteindre les objectifs du FEM d’ici 2030. Pour atteindre cet “objectif”, les villes du C40 se sont engagées à ce que leurs habitants respectent la liste de règles contraignantes suivantes :
“0 kg de consommation de viande”.
“0 kg de produits laitiers”.
“3 nouveaux vêtements par personne et par an”.
“0 véhicule privé” en propriété.
“1 vol court courrier (moins de 1500 km) tous les 3 ans par personne”.
Ces objectifs dystopiques du C40 Cities se trouvent dans leur rapport “The Future of Urban Consumption in a 1.5°C World”.
https://expose-news.com/wp-content/uploads/2023/06/Arup-C40-The-Future-of-Urban-Consumption-in-a-1-5C-World.pdf
Le rapport a été publié pour la première fois en 2019 (100 villes à l’époque) et réaffirmé en 2023.
Carte des villes concernées:
https://www.c40knowledgehub.org/s/cities-race-to-zero-public?language=en_US
En France, il s’agit de : Paris, Versailles, Grand Paris sud, Grigny, Sceaux, Bagneux, Montreuil, La Courneuve, Saint Denis, Rouen, Cherbourg, Brest, Rennes, Alençon, Le Mans, Tours, Nantes, Orvault, Poitiers, La Rochelle, Limoges, Bordeaux, Montpellier, Aix-en-Provence, Marseille, Toulon, Grenoble, Annecy, Lyon, Villeurbanne, Bourg-en-Bresse, Clermont-Ferrand, Dijon, Besançon, Mulhouse, Strasbourg, Metz, Lorry les Metz, Ay-Champagne, Arras, Villeneuve d’Ascq, Lille.
Les maires de ces villes ont-ils demandé l’avis de leur population avant de s’engager pour elle?…
Quant à l’immigration, quelle est notre marge de liberté dans le cadre de l’UE? De plus, on a appris à se méfier des déclarations de Macron et de ses reculs ou décisions qui ne sont qu’apparence.
Bonjour Eric et Edouard,
Le Minimac aurait l’intention d’étendre le referendum si cher à de gaulle.
Précisément, “la sobriété” et l’immigration sont les sujets qui devraient, aujourd’hui, après leurs efforts de la retraite jusqu’à 49.3, intéresser hautement les Français quant à leur destin.
Pensez-vous qu’il ira réellement jusqu’à nous poser cette question de manière référendaire ou est-ce encore une arnaque de ses “en même temps” ?
Ça serait bien que les gueux, vous, nous, moi, arrêtent (arretions?) de grogner pour plutôt commencer à mordre les poudrés aux mollets, voire aux fesses!