Les ficelles de Gabriel Attal sont tellement grosses que même le Figaro ne peut plus faire semblant d’être dupe : dans l’édition de vendredi, Guillaume Tabard démonte méticuleusement la démagogie des « savoirs fondamentaux », dont il retrace au passage la généalogie, tout en commentant les innovations qu’apporte Attal à ce sous-genre de l’effet d’annonce.
Car tout cela, en fait, se fait vieux : c’est déjà du Chevènement que recycle l’Attaltürk de la Croisade du Qami en ressassant la triade « lire, écrire, compter » : une rhétorique « ‘Très efficace en termes de communication, car rassurant[e] pour l’opinion publique et les professeurs’, glisse [un] historien de l’éducation. Bref : de l’enfumage de chez Enfumage.
Pire, encore : de l’injonction contradictoire :
« Dans la réalité, les fondamentaux ploient sous la charge des injonctions politiques et sociétales déclinées à l’école. Les questions environnementales, la lutte contre les discriminations, les trente minutes d’activités physiques quotidiennes (…) les réflexions de Gabriel Attal sur d’éventuels ‘cours d’empathie’… » Finalement, pour sauver les fameux savoirs fondamentaux, il suffira que les élèves passent en moyenne 20 heures par jour à l’école. Après l’uniforme : le dortoir ?
70 millions d’écrivains, ou La Recherche du temps à perdre
Toujours dans la série injonctions contradictoires : les gargarismes d’Attal sur l’air de « un texte libre par semaine » prennent naturellement une saveur tout particulière au moment même où, au Palais bourbon, les godillots coachés par son concubin Séjourné travaillent à une législation de « sécurisation de l’espace numérique » qui vise de toute évidence à rendre durablement impossible d’exprimer librement ses pensées sur Internet – du moins depuis la France.
Les disciples d’Attal devront-il tous émigrer en Hongrie pour pouvoir exercer leurs talents laborieusement acquis à l’école française ? Ça va faire du monde…
En attendant, Attal – qui a pris du grade depuis son petit boulot de comptabilisation des cadavres assortis de tests PCR morts du Covid – peut au moins se flatter d’avoir désormais apporté sa propre contribution à la culture de l’état d’urgence permanent : après/pendant les urgences covidique, du Green Deal ukrainienne, climatique, et en attendant l’invasion extraterrestre, nous faisons maintenant aussi face à une « urgence républicaine » : faire, à l’école, la chasse aux textes à trous, dont l’usage irraisonné est probablement responsable de la propagation du covido-scepticisme et du fascisme.
Faire la chasse aux textes à trous: bel exemple de confusion entre les causes et les effets.
En termes d’incompétence, jusqu’où va descendre ce ministère ?
Planter des arbres, apprendre à cuisiner, devenir un écocitoyen, s’imprégner de la culture LGBT…
Toutes ces activités laissent peu de temps aux apprentissages fondamentaux.
Quand j’étais écolier, il y a bien longtemps, nous n’étions pas pollués par ces objectifs qui changent tous les 6 mois, l’enseignement n’était pas ludique et pouvait même être laborieux pour certains, mais les savoirs fondamentaux étaient largement maitrisés avant l’entrée au collège.
Nos instituteurs n’avaient pas bac + 5 mais ils étaient motivés et respectés.
Que notre ministre prenne conseil auprès de ses grand-parents et qu’il cesse de se disperser dans une communication erratique !