La pseudo-politique française étant devenue une école de danse et de bonnes manières, la presse s’excite sur le procédé vaguement cavalier de Bompard, « constatant » un départ que le PCF n’a pourtant pas officialisé. Sous cette écume des jours, néanmoins, ce dont nous parle cet épisode cocasse n’est autre que le caractère artificiel et inviable du projet mélenchonien de vrai-fausse gauche populaire.
Se confiant au Parisien (cité par le JDD), un élu écologiste résume en une phrase l’erreur dans laquelle piétinent la plupart des observateurs de cet épisode picaresque, dont ils échouent généralement à percevoir l’importance réelle :
« Je ne comprends pas pourquoi ils dépensent autant d’énergie sur des trucs tactiques alors qu’il y a tellement d’autres sujets à porter »
Des « sujet à porter » (vocabulaire macronien), dans la bouche d’un bastringue écosocialiste, cela veut bien entendu dire : du vent à brasser. Changement climatique par-ci, inclusivité par-là. Les menus éléments de langage de Davos, dans leur version pour le populo de gauche.
Programmatiquement inapte à la politique, le clown cité ne comprend naturellement pas l’importance – bien au contraire – stratégique de ce qui se joue en ce moment au sein de la NUPES.
Sous la croûte Bompard : un cœur de Macron
Car, en justifiant cette expulsion cavalière par le reproche selon lequel Fabien Roussel ne serait « pas favorable à des candidatures uniques aux élections », Bompard ne fait qu’attribuer à Roussel (de façon plus ou moins fondée) des intentions qui, côté EELV, sont parfaitement déclarées – alors même que Bompard n’a pas l’air aussi pressé de virer les femmes blanches EELV de sa NUPES chérie !
En d’autres termes : en sur-réagissant à la provo populiste de Cadet Roussel, Bompard ne fait qu’avouer à quel point la NUPES (et notamment son aile écosocialiste-féministe, si bien incarnée par Clémentine Autain) est, en réalité, l’otage des enseignantes d’EELV – qui assument au grand jour l’idéologie ultra-macroniste que LFI s’efforce d’emballer dans un vernis pseudo-populaire de socialisme racisé.
A qui sait lire, le charlatan Bompard – en excommuniant à la hussarde un Roussel coupable de populisme de l’inflation et de populisme du steak – est donc tout simplement en train d’avouer que l’écosocialisme n’est en réalité qu’un macronisme hors les murs. Car l’épistémologie, depuis des siècles le sait bien : ce qui ne ressemble à rien n’est rien.
Ces gens là me donnent l’impression d’un panier de crabes bolcheviques qui si par malheur ils prenaient le pouvoir se livreraient à des exécutions dans les caves de la Loubianka. La rédaction du CdS serait première sur la liste de monsieur Bompard, les abonnés viendront ensuite.
La pseudo opposition de droite comme de gauche reçoit ses ordres et son pognon du château qui peut les faire chanter avec des histoires d’emplois fictifs et de baffes dans la gueule.