Progressivement, le nudge envahit. Cette théorie issue de la psychologie sociale américaine inspire les pratiques des gouvernements occidentaux depuis une bonne quinzaine d’années. Mais c’est surtout à l’occasion du COVID que nous avons pu mesurer la perversité de cette théorie profondément de gauche (puisqu’elle autorise l’Etat à promouvoir des choix privés) que certains prétendus libéraux ont pourtant justifié. Je vous donne ici quelques explications sur le contenu de cette théorie.
Depuis une bonne trentaine d’années, la caste mondialisée, notamment sous l’impulsion des neocons américains, a militarisé l’information (ce que les Anglo-Saxons appellent la « weaponization of information »). Pour y parvenir, le Deep State US a multiplié les recherches en psychologie sociale, qui ont permis de théoriser le Nudge, c’est-à-dire le coup de pouce. Pour mémoire, la théorie du Nudge a été publiée en 2008, dans un livre co-écrit par Thaler (qui a reçu un prix Nobel d’économie notamment grâce à cette théorie) et Cass Sunstein . La personnalité de Sunstein est utile à comprendre et à suivre. C’est un démocrate qui a soutenu Obama et qui a travaillé à la Maison-Blanche.
Il a aussi publié un article important sur le complotisme, où il préconise des campagnes de contre-influence menées par des « indépendants » financés en sous-main par le gouvernement (comme Conspiracy Watch par exemple). Le nudge est devenu une sorte de réflexe pour les gouvernements occidentaux. Il repose largement sur l’idée que les gens sont plus faciles à manipuler lorsqu’ils ne sont plus en état de réfléchir et qu’ils sont dominés par leurs émotions et leurs réflexes. D’où l’industrialisation d’un narratif par les Etats destinés à faire peur, en permanence, pour obtenir des citoyens les comportements d’obéissance attendus. Je me suis permis de faire une capsule pour récapituler les grandes lignes du contenu du livre de Thaler et Sunstein.
bonne idée et merci pour ces explications.
Une des principales émotions animales est la peur. Le docteur Henri Laborit (1914-1995) a bien montré à partir de ses constatations de médecin militaire sur les champs de bataille, que la peur peut tétaniser un humain jusqu’à le tuer. La peur est provoquée par la menace d’un danger. L’animal se donne trois réponses possibles : rester immobile et invisible, fuir, combattre. Son ouvrage « l’éloge de la fuite » (1976) est très clair.
L’utilisation de la grande terreur par Robespierre lui a permis de tenir la France, au nom du salut public et de la sureté générale (2 comités), avec la diffusion de mots d’ordre (nudges ?). Pendant deux ans, en simplifiant les procédures judiciaires pour les suspects, et en mobolisant les sans-culottes, il y eut 40.000 condamnés à mort, des massacres ordonnés, une déchristianisation entreprise.
Robespierre croyait-il en la liberté des personnes que la nécessité de la révolution devait guider ?
Un paternalisme libertarien ? Il fut accusé de tentative dictatoriale et tué.
Urgence pandémique, urgence climatique, décarbonation, c’est la chanson d’aujourd’hui.
C’est effectivement à l’occasion du Covid et de la vaccination ARNm que la manipulation d’état en Occident a éclaté au grand jour pour la part restreinte de la population attachée à la rationalité. L’autre grande manipulation de l’opinion occidentale est effectivement la guerre d’Ukraine. Mais il me semble que vous oubliez la manipulation MAJEURE de notre époque qui est la CRISE CLIMATIQUE et la transition énergétique, pour cela il faut lire Christian Gerondeau, «les douze mensonges du GIEC »
Salutations à toute la caste du courrier ????
Mon intro commence bien , pas d’inquiétude , c’est juste un clin d’œil humoristique et dieu sait qu’on a besoin de se détendre les zygomatiques. Juste pour savoir si il était possible de traduire en bon français bien de chez nous ce mot anglais ? Bien entendu pas une traduction littérale mais un mot , voir un néologisme reflétant toute la signification du nudge (rien que de l’écrire me trou le cul , c’est la faute à Brigitte ????) . Non je n’ai pas l’idéologie frontiste d’extrême droite , ni un nationalisme irrationnel mais je suis un défenseur de notre langue française et chacun à son petit niveau , devrait contribuer à faire briller notre chère et si belle langue (mais non , pas d’jack ) . Je rappelle à l’auditoire que dans la fin des années 90 , a été voté la loi Toubon pour justement « interdire » les anglicismes et tout contrevenant aura la langue tranchée , mais non , j’déconne ! . Donc , j’en reviens à ma demande initiale , selon vous, quel mot ou néologisme voir une courte phrase pourrait correspondre au mieux à ce mot dont la consonnance même résonne mal dans mes p’tites oreilles délicates ???? .
« Incitaion », pour le sens abstrait ou « petit coup de coude pour réveiller l’attention et aiguilonner quelqu’un », (pichenette, petite tape), pour le « sens descriptif ».
L’anglais a accumulé environ 400 000 mots, très souvent monosyllabiques, voirE disyllabiques et très imagés, qui saisissent ou « encapsulent » une situation globalement, synthétiquement, que le français rendra par une périphrase reflétant une analyse.
Aussi, comme le français n’a accumulé que 200 000 mots, la traduction d’une langue à l’autre est ardue! Pour les paresseux, il est plus rationnel de franciser (la prononciation de) certains termes et de les intégrer tels quels au stock existant.
L INFORIENTATION ou subversion d etat en democratie !
A d autres pour des propositions !…
Merci pour cet éclairage nécessaire.
Pour faire bonne mesure, on pourrait y ajouter le livre de Naomi Klein La stratégie du choc (2007/2008) sur l’impératif de créer un traumatisme fort qui rend (une grande partie de) la population plus ouverte aux changements de tous ordres. Donc : trauma + schéma narratif/nudge => changement structurel + modification des comportements = un monde de m…. .
Pour moi, le « nudge », c’est plutôt le coup de coude, pas toujours bien intentionné, pour « réveiller » l’attention d’un individu et le faire agir – pour son bien « évidemment « , ou le faire obéir – pour qu’il se conforme aux visées du groupe. Plutôt que le coup de pouce, une expression généralement connotant la bienveillance, donné à un individu pour lui faciliter les choses dans ce qu’il a entrepris de sa propre initiative…
C’est vrai que les deux peuvent se rejoindre: la taxe oriente le comportement à coup de pied au cul, ou de coup de coude dans les côtes; la prime oriente le comportement par la récompense. (Je me souviens de cette réunion « sovietiforme », interminable suite de propos convenus en novlangue educnat, où ma collègue leche-cul me donna à plusieurs reprises des coups de coude dans les côtes pour que j’arrête de jouer au spider solitaire sur mon smartphone….! Ou encore, quand la réunion enfin terminée elle me posait des questions pour savoir si j’avais écouté la bonne parole distillée par Pierre, Paul ou Jacques, écœurée que je réponde correctement. Aucun mérite, car il ne se dit en général rien que l’on ne sache déjà où que l’on ne puisse induire du climat ambiant! Si javais capté du nouveau, j’aurais arrêté de jouer de ma propre initiative. )
Par ailleurs, le cerveau reptilien gère les réflexes immédiats – au sens propre – en réaction aux émotions soudaines générées par l’environnement, pour assurer la survie ou la bonne continuation de l’existence. Or, chez des êtres sociaux, la bonne continuation de l’existence, c’est l’inclusion dans le troupeau, le suivisme et le comportement moutonnier, pour rester un individu fréquentable, valable, aimable. Quelque part c’est un choix rationnel…. si on veut être aimable et bien intégré. Pour celui qui controle ses émotions autrement que par l’adrénaline et autres hormones, c’est peut-être aussi rationnel, si cela ne coûte pas plus en empêchements d’agir que cela ne rapporte en autorisations d’agir…. mais c’est au prix de l’estime de soi, car c’est bassement hypocrite!
Merci pour cette capsule. Pourriez-vous préciser cependant si à l’origine la théorie du nudge prévoyait ou pas de mettre en oeuvres des contraintes étatiques ( telles que des taxes et aure mesures à caractère punitif) pour amener les gouvernés à « faire le bon choix » ?
Il me semble qu’à l’occasion de la « crise » du COVID, les contraintes imposées avec les confinements forcés, le pass sanitaire et la quasi obligation vaccinale pour certaines catégories de travailleurs, a conduit au bannissement social d’une partie non négligeable de la population. On n’était plus alors de la part de l’Etat dans le paternalisme manipulateur du nudge « soft », mais dans l’intervention directe de type totalitaire ne laissant pratiquement pas le choix à celui qui refusait de se plier aux injonctions.
La théorie des choix rationnels, il me semble que ça ne vaut que quand il y a peu de choix et surtout pour les « pauvres », dont les faibles ressources doivent être utilisées au mieux car leur existence ou leur perte en dépend. Entre un truc valable qui fait l’affaire mais moche et un truc plaisant, plus cher et qui ne rend pas un meilleur service, le choix rationnel pour le « pauvre » devrait s’imposer. Ben, ce n’est pas toujours le cas.
Les « riches » n’ont pas ce problème d’allocation intelligente des ressources. Leur problème c’est de toujours manifester leur appartenance à leur caste et de se différencier des « autres ». Une montre à 30000 euros, rend le même service qu’une montre à 300 euros qui peut être aussi jolie. Un sac Vuiton ne transporte pas mieux les objets qu’un sac acheté 30 euros ou moins dans une enseigne bas de gamme. Le sac Vuiton est vite démodé et doit être échangé contre le nouvel article apprécié par la coterie. Le sac à 30 euros est démodé, déprécié dès le début… aux yeux de la caste des « riches » ou de ceux qui veulent rejoindre cette caste.
On trouve déjà tous ces mécanismes étudiés par Thorstein Veblen dans « A Theory of the Leisure Class ».
Instinct grégaire et identification par la différenciation se combinent. Quand les « pauvres »sont gros, les « riches », gavés et repus, se battent pour être minces. Et inversement .
Le « nudge » outil paternaliste de l’état ou du pouvoir s’appuie en effet sur tous ces mécanismes sociaux et psychologiques, pour perpétuer l’existence de l’état ou surtout de ceux au bénéfice de qui l’état actuel agit, sans la moindre « bienveillance du père ».
Aurons-nous un jour une crise d’adolescence généralisée contre ce père pervers qui na de cesse de nous faire peur pour mieux nous ramollir le cerveau ?!
En effet le coup de coude du rappel à l’ordre convient bien mieux que le coup de pouce bienveillant
Bonjour,
je ne vois rien de bien nouveau !
Port obligatoire de la ceinture de sécurité…
Techniques des publicistes qui vende une voiture, un téléphone, un contrat bancaire etc, etc avec des émotions et non des fonctionnalités produits.
Tout cela ne date pas d’hier, hélas.
Quelque soit les mots, l’illusion est utilisée depuis des millénaires !
Jean-Fabien
Vous voyez ce qui ressemble. Mais ce qui est intéressant, c’est ce qui est nouveau : la théorisation du rôle de l’Etat comme commandeur des âmes.
Capsule ?