Le MEDEF est-il mal en point, affaibli par la gouvernance de Geoffroy Roux de Bézieux et par l’arrivée d’un nouveau délégué général peu rompu aux arcanes de la vie syndicale ? Les murmures vont bon train avenue Bosquet, où un nombre grandissant de militants reprochent à l’équipe en place de reproduire les pratiques en vigueur dans les ministères, avec une direction limitée à quelques personnes retranchées dans les beaux quartiers parisiens.
Le MEDEF est en proie à une crise larvée, mais qui pourrait rapidement dégénérer. Après l’éviction du délégué général Guilbaud, l’arrivée de son successeur, Christophe Beaux, semble avoir jeté un froid parmi les adhérents… et les permanents. Signe des temps : le nom de l’ancien délégué général est toujours mentionné sur le site de l’organisation patronale, deux mois après son éviction. Pour mémoire, Christophe Beaux fut PDG de la Monnaie de Paris avant de prendre la présidence de l’EPIC du Mont-Saint-Michel, ce qui n’était pas, à proprement parler, une promotion.
Surtout, la gouvernance très centrée autour de quelques personnalités ne fait pas que des heureux, surtout en région. On dit Geoffroy Roux de Bézieux pour le moins coupé des adhérents, certains lui prêtant même une faible appétence pour le contact direct avec la foule. Patrick Martin, vice-président, découvrirait avec joie la médiatisation et y prendrait un goût immodéré. Reste que, lors des rencontres avec le Premier Ministre, c’est Claude Tendil, président de la commission Protection Sociale, qui accompagnait Roux. Ce petit duo très VIIè arrondissement a pris plaisir à porter une voix patronale rare et assez peu collégiale.
Dans cet univers de plus en plus rétréci autour des beaux quartiers parisiens, on annoncerait des départs fracassants dans l’équipe de tête, aidés par une réforme statutaire qui trancherait dans le nombre de vice-présidents nommés. Les noms de Monteil et de Brajeux sont de plus en plus fréquemment donnés comme partants. D’autres suivraient.