Dans le cadre de notre série pédagogique sur les grands problèmes d’actualité, nous consacrons aujourd’hui un numéro à la question de la retraite par répartition. Contrairement aux croyances répandues, ce mode de financement de la retraite reste une grande inconnue pour beaucoup de Français.
Pour comprendre la retraite par répartition, il faut avoir quelques éléments en tête :
- elle est par nature collective, alors que la retraite par capitalisation peut être individuelle (mais ce n’est pas obligatoire, puisqu’il existe une capitalisation collective)
- elle répartit immédiatement les cotisations collectées sur les retraités
- elle ne crée donc pas d’épargne à gérer dans la durée, comme les fonds de pension
Pour ceux qui veulent aller plus loin, le Courrier a consacré plusieurs articles à cette question :
- Comment protéger votre retraite contre une faillite du “système” ?
- L’opéra-bouffe des retraites à l’Assemblée expliqué aux débutants
- Retraites : la castration des jeunes et les jours comptés de la sécurité sociale
C’est une cotisation d’assurance,qui comme la cotisation maladie vous assure sur un risque,celui de devenir vieux (tout le monde n’y arrive pas). Comme toute assurance (incendie,automobile etc) le principe est la mutualisatiion du risque : tout le monde cotise et quelques uns toucheront une somme. Donc pour le risque vieillesse,on cotise depuis tout jeune sachant que si on devient âgé, ne pouvant travailler,on touchera une somme appelée retraite.
Merci pour cette formalisation aussi courte que Claire.
Différence entre croire et savoir. En vous écoutant, je viens tout à la fois de rentabiliser mon premier mois d’abonnement et me rappeler l’utilité et la fonction d’une société. À savoir, la mutualisation qui permettait à tous de survivre, enfant, débile, malade, estropié, vieux, génie ou con comme un balai. Bref, surseoir aux aléas ou à la loterie de la vie. C’est ce qui permit au chétif homo, sapiens ou pas, de traverser le temps. Pendant des siècles, cela fonctionna ainsi. Les générations imbriquées prenant soin l’une de l’autre chacune leur tour, leur occupation, leur utilité évoluant en fonction de leurs conditions vitales. Parfois jusqu’au bouillon d’onze heures salvateur. Tous contribuaient à leur niveau au bien familial… Jusqu’à ce que, chassés de leur constellation sociale par l’urbanisation, l’industrialisation, le rétrécissement du mode et du lieu de vie, bon gré mal gré, les vieux fassent sécession. Tout naturellement avec le consumérisme médiatique imposé, ils découvrirent, en même temps, les bienfaits de la répartition, l’égoïsme, l’individualisme, le camping-car, le « démerdez-vous avec vos gosses » et la traite* des vieux par le Portugal… *(traite: double sens savoureux)
Merci Monsieur Veraghe d expliquer aux français ce mécanisme de base que la quasi totalité ignore!Je me sens moins seule,cela fait 30 ans que j essaie de le faire en vain autour de moi.Cette ignorance grasse me désespère.La répartition est un système injuste,inique,anti économique,une pyramide de ponzi oû les premiers rentrés se gavent (les papyboomers)les derniers rentrés (nos enfants)n auront que les yeux pour pleurer car il n y aura plus rien à répartir.La répartition déresponsabilise completement les gens qui n ont que l expression »j ai cotisé donc j ai droit »s imaginant effectivement que leurs cotisations payent leurs pensions.Avec ce systeme qui depend enormement de la démographie, cest apres moi le déluge!
Il n y a guère que les liberaux(voir l excellent rapport de Jacques Garello)qui expliquent le vrai fonctionnement des retraites en France.Les français eux sont fachés avec l économie et de toute façon s en moquent puisque ça tombe tous les mois ,pas besoin de comprendre d oû vient l argent!
Puisque la cotisation au régime général est obligatoire, imposée par l’état, lorsque l’on est actif, il est légitime de considérer que le paiement des pensions de retraite, lorsque l’on est retraité, doit être garanti par l’état. Il aurait été intéressant de nous préciser dans quelle mesure cela est vrai (ou faux) , et comment cette « dette sociale » est prise en compte dans les comptes publics. Par exemple, lorsque l’on dit que la dette de la France représente X % du PIB, est-ce que cette dette sociale est prise en compte ? Cela mériterait je crois une capsule particulière.
Exact. L’idée que le paiement des retraites puisse être garanti, c’est quand même croire au salut éternel. C’est une fiction. Les promesses n’engagent que ceux qui les entendent. Libre à vous de croire au paradis, mais l’Etat ne peut vous le garantir.