Anne Hidalgo sera réélue en mars… Cette conviction n’est pas de notre fait, mais de celui de ses propres adversaires ! Selon les informations confidentielles que nous avons recueillies ces derniers jours, aucun adversaire d’Anne Hidalgo ne croit réellement qu’elle pourra être battue. Non parce qu’elle est la meilleure candidate, mais parce qu’elle est la moins pire. Petit tour d’horizon des derniers tournants de campagne.
Anne Hidalgo n’a, à ce stade, pas trop de souci à se faire pour sa réélection. De l’aveu même de ses adversaires, qui la savent fortement minoritaire, tout conspire à son inexplicable victoire lors des prochaines municipales.
Anne Hidalgo favorisée par la mésentente de La République En Marche
Alors qu’Emmanuel Macron est arrivé en tête à Paris lors de la présidentielle, faisant craindre le pire à Anne Hidalgo, la configuration des municipales devrait beaucoup la rassurer. En Marche arrive en désordre à la bataille, et la division douloureuse entre Benjamin Griveaux et Cédric Villani devrait faire le jeu de la sortante. Personne ne s’explique vraiment la querelle entre les deux hommes, si ce n’est pas une mésentente personnelle qui devrait les faire perdre tous les deux.
Dans l’entourage de Benjamin Griveaux, le doute s’est d’ailleurs installé sur le poids politique de leur tête de liste. Personne ne conteste le caractère sympathique et empathique du personnage. Mais personne ne lui trouve de qualité politique suffisante pour passer devant Anne Hidalgo. Quand ce sont vos propres partisans qui ne croient pas en vous, on ne peut guère s’attendre à des miracles.
Du côté de Villani, chacun sait qu’il mène une course de desperado sans véritable débouché politique. Son seul espoir tenait à une alliance avec les Verts. Ce samedi matin, Julien Bayou, nouveau secrétaire général des Verts, a enterré cet espoir. Il n’y aura pas d’alliance parisienne avec Villani. Tout laisse à penser que les Verts se rallieront à Anne Hidalgo au second tour des municipales pour remporter la Ville. La fin du bal semble proche chez les marcheurs…
Rachida Dati ne fait pas l’unanimité à droite
De son côté, Rachida Dati peut espérer décrocher une deuxième place à Paris, mais la marche semble haute pour l’emporter. La candidate est en partie coincée par la sociologie de la droite parisienne, et en partie coincée par le peu de sympathie qu’elle inspire à une partie de celle-ci. La leader des Républicains aura fort à faire pour mobiliser tout son socle dans l’ouest parisien. Cet effort l’obligera à prendre des positions “bourgeoises” qui laisseront peu de place à une percée dans l’est parisien.
Dans la mesure où le scrutin se gagne arrondissement par arrondissement, un pari exclusif sur des arrondissements “sûrs” risque de jouer un bien vilain tour à la candidate dont on dit que son entourage n’est pas très diversifié. En l’état, tout laisse à penser que l’ancienne garde des Sceaux passera plus de temps à convaincre la droite qu’à s’ouvrir sur sa gauche. Elle devrait être ralentie dans cette course par quelques épines dans le pied nommées Bournazel et Liscia, dans le 18è arrondissement, plus proches de Valérie Pécresse que de Dati.
Quel score pour les écologistes ?
Les écolos bobos parisiens devraient faire un score honorable sous la conduite de l’idéologue Belliard, qui leur ressemble et leur colle à la peau. Ce partisan de la “révolution écologique” par ailleurs tout à fait Paris Match compatible devrait réussir une belle percée et apporter un plat tout chaud à Anne Hidalgo au soir du premier tour. Certains lui prêtent environ 15% des intentions de vote. Un score de ce niveau devrait se traduire par de belles percées dans l’est parisien. Les arrondissements historiques du PS pourraient en effet glisser vers ce candidat jeune et affectivement proche.
Une chose est sûre : une alliance acquise d’avance au second tour entre Hidalgo et les Verts constitue un argument fort pour la réélection d’Anne Hidalgo.
Les autres listes à la peine
Il est rare qu’une élection se joue de façon aussi serrée entre cinq candidatures. Mais le divertissement à Paris ne s’arrête pas là. On notera que certaines listes sont passées à la trappe (en l’espèce celles de Marcel Campion et de Gaspard Gantzer), et que d’autres peinent à exister. La France Insoumise devrait réaliser un mauvais score. Le Rassemblement National devrait la surclasser, sans toutefois parvenir à constituer un danger. La liste Bournazel devrait surtout exister dans le XVIIIè arrondissement. Ces listes sont autant de voix perdues pour les cinq premiers candidats, qui en récupèreront très peu de miettes au second tour.
Faute de candidat sortant du lot (la fameuse hypothèse Édouard Philippe), et dont les chances de réussite s’éloignent jour après jour, Anne Hidalgo devrait donc être réélue.