Le sociologue (et ancien prof à Sciences Po) Julien Damon vient d’écrire un ouvrage remarqué sur la natalité, aux éditions de l’Aube. Il y évoque largement la question de l’effondrement des naissances. Il a bien voulu nous accorder un long entretien pour faire le point de ces questions : une bonne occasion de faire remarquer que “l’alignement” des comportements intervient au plus tard à la deuxième génération d’immigration, ce qui explique largement la rupture dans les naissances aujourd’hui. Les immigrés font de moins en moins d’enfants.
↪ la natalité baisse en France de façon continue depuis près de 15 ans
↪ longtemps les immigrés ont constitué les forces supplétives de la natalité en France
↪ dès la deuxième génération, ce phénomène disparaît
↪ les causes de ce renoncement à faire des enfants sont encore mal analysées aujourd'hui
↪ le vieillissement de la population est en soi un bienfait
↪ face à cette uniformisation des comportements dans la durée, ni la créolisation ni le Grand Remplacement ne paraissent des menaces sérieuses
Julien Damon, auteur des “batailles démographiques” (éditions de l’Aube) a bien voulu nous accorder une longue interview sur son livre, et sur le sujet plus général de la démographie. Comme l’ensemble des pays occidentaux, la France est en effet frappée par une crise de la fertilité et de la natalité (concepts différents dont il explique bien, dans l’interview, les nuances essentielles). Faut-il s’en inquiéter ? Comment en sortir ?
Julien Damon apporte plusieurs réponses essentielles à ce sujet.
- le phénomène est historique et décennal et ne date pas du COVID
- en l’état, aucune cause à la dénatalité n’est claire, aucune explication n’est satisfaisante
- on observe que les populations immigrées adaptent rapidement leur comportement même si, aujourd’hui, l’immigration est plus fertile que les populations natives
- aucune solution n’existe pour relancer massivement la natalité
- les solutions sont forcément “sectorielles”
- le vieillissement de la population, conséquence corollaire de la dénatalité, n’est pas forcément négatif.
Dans cet ensemble, la variable de l’immigration et de son impact à long terme demeurent largement inexplorés.
Le Courrier des Stratèges
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A propos du grand remplacement fantasmé, on sent que vous habitez tous en région parisienne ! Pour moi, qui n’y habite plus depuis quelques années, chaque retour à Paris ou en banlieue me fait penser à un retour à Alger ou à Bamako, mais pas dans le Paris de mes jeunes années. Et je vous parle plutôt du 92, car pour le 93, je ne vous fait pas un dessin…
Mon expérience la plus traumatisante fut un retour d’Abuja à Paris il y a déjà quelques années, avec un trajet en RER de Roissy à Chatelet-Les Halles à 7h00 du matin. Nous nous sommes fait la réflexion que nous n’avions pas quitté l’Afrique…
Je ne pense pas que l’interview dise autre chose. La question est celle de la natalité…
C’est le titre qui le dit. Il ne correspond donc pas à l’interview, que je n’ai pas encore vue…
Je recommande toujours une chose simple : ne pas commenter un document qu’on n’a pas consulté…
Merci pour cet entretien fort intéressant
“grand remplacement” un fantasme? Causes de la dénatalité difficiles à décrypter? Bon, tout cela est du foutage de gueule. Marseillais d’origine, il suffit que je retourne dans ma ville pour constater sinon un grand, du moins un net replacement de population. Dire le contraire est mentir.
Là encore, tout est dans la nuance. La vérité ne se limite pas à blanc ou noir. Personne ne conteste la présence forte d’immigrés à Marseille, et je vous mets au défi de nous dire quelle phrase de l’entretien vous permet de nous prêter ces propos. En revanche, la baisse de la natalité, qui nourrit l’immigration, n’est pas due aux immigrés mais aux Français. Et comme le dit Julien Damon, au bout de deux générations, les immigrés eux-mêmes se mettent à ne plus faire d’enfants… Voilà ce qui est dit dans l’interview, que vous gagneriez à écouter avant d’expliquer qu’elle est un mensonge….