Je m’apprêtais à écrire un article goguenard sur cette droite française obsédée par un hypothétique « grand remplacement » en France mais qui ne verse pas une larme sur le grand remplacement bien réel des Palestiniens, chassés de la terre de leurs ancêtres, décennie après décennie. Et puis je suis passé à proximité d’un étonnant concert nocturne d’oiseaux posés sur un cèdre du Liban dans un jardin du centre-ville d’une petite ville française. L’ironie a laissé place à la poésie. Au fond, c’est bien du même sujet que je vais traiter; mais les volatiles posés sur le grand arbre qui dit notre fraternité avec le Liban à travers la Méditerranée m’ont donné, sans le savoir, la clé de ce que je cherchais. Dans une petite partie de la gauche française, on voit une opposition courageuse et cohérente à la politique israélienne en Palestine et au Liban. Je dis mon admiration à ces hommes et ces femmes qui, au Parlement ou dans les médias, se font insulter quotidiennement parce qu’ils font preuve de la plus élémentaire humanité. Mais une Rima Hassan ou un Aymeric Caron sont loin d’avoir épuisé tout l’argumentaire que l’on peut déployer face à la barbarie. Les oiseaux sur le cèdre évoquent d’autres réalités que la lutte contre l’impérialisme: j’ai été submergé soudain par un flot de souvenirs, de parfums, de couleurs et de sons du Liban; par des versets de la Bible – car le Liban est une partie de la Terre Sainte; par des réminiscences de poèmes français. S’il y a encore une droite française, il y a des mots qu’elle est seule à pouvoir mobiliser quand elle pense au Liban ou à la Palestine….
Ce contenu est réservé aux abonnés
Pour profiter pleinement de l'ensemble de nos contenus, nous vous proposons de découvrir nos offres d'abonnement.
Connectez-vous si vous avez acheté un abonnement et/ou ce contenu.