La CMP a trouvé un compromis, hier, sur le budget de la sécurité sociale, au détriment du gouvernement. Députés et sénateurs ont décidé d’augmenter les cotisations patronales au-dessus de 2,25 SMIC. L’ensemble des mesures devrait rapporter 1,5 milliards… une discrète ponction sur les classes moyennes, qui s’ajoute à d’autres du même tonneau. Une fois de plus, ce sont ceux qui ont la bouche près de la surface de l’eau qui sont sacrifiés pour aider ceux qui se noient…
Après un interminable débat sur les allègements de cotisations, les parlementaires se sont mis d’accord pour amender la réforme proposée par le gouvernement (qui prévoyait 4 milliards d’augmentation de cotisations). Ce ne seront plus que 1,5 milliards qui seront prélevés sur le dos des classes moyennes. Et c’est bien ici le problème de fond : une fois de plus, ce sont les cadres moyens qui vont financer l’effort national, ceux qui sont dans cette tranche de salaire « à la con », trop élevée pour avoir droit à quelque chose, et trop basse pour vraiment vivre à l’aise.
Si l’on se fie à la présentation doucereuse de l’ensemble par les pouvoirs publics (avec ses raisonnements et arguments abstraits, théoriques, biaiseux), on a peu de chance de bien comprendre la « matrice » qui tourne en arrière-fond de ce grand système aux objectifs tabous. Je tente de vous le dévoiler aujourd’hui, en simplifiant, bien entendu, car on pourrait y passer des années si l’on voulait être exhaustif.
Bref, même si certains sont horripilés à la simple évocation de cette évidence, les faits sont têtus : la sécurité sociale est un bastringue coûteux, producteurs d’inégalités scandaleuses, toutes cachées derrière la notion abstraite de « protection ». Dans la pratique, la sécurité sociale est une machine à assigner les gens, à les ancrer dans une situation sociale, tout en leur donnant l’illusion de les protéger contre les effets de celle-ci.
Pour assurer cette protection, il faut faire peser sur le travail (car il n’est de richesse que d’homme…) des prélèvements et des coûts chaque année un peu plus élevés, qui nourrissent le chômage de masse, spécialement parmi les travailleurs les moins qualifiés. Ainsi, pour protéger les plus pauvres, on fabrique toujours plus de pauvreté… J’enfonce ici des portes ouvertes, que seuls les avachis contestent dans leur fondement. Tout le monde sait que la protection sociale pombe le coût du travail le moins qualifié en France, ce qui explique très largement la désindustrialisation du pays.
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