Des pénuries alimentaires sont-elles à prévoir dans les prochaines semaines, voire les prochains jours ? Cette question qui valait, la semaine dernière, à celui qui la posait, des menaces de peloton d'exécution, devient un sujet majeur de préoccupation pour les gouvernements. Une réunion en urgence du G20 doit l'aborder...
Des pénuries alimentaires (nous les annonçons depuis la semaine dernière) sont-elles à craindre dans les semaines, voire les jours à venir ? La question est désormais ouverte, après un long déni officiel.
Plusieurs maires s’inquiètent des pénuries alimentaires
En France, de-ci de-là les pénuries alimentaires commencent à être des sujets de tension.
À Avrillé, le maire s’est rapproché de la FNSEA pour garantir l’écoulement des productions maraîchères dans sa ville. En Bretagne, des éleveurs ont craint pour leur approvisionnement en nourriture pour leurs animaux, ce qui aurait compromis la production de viande.
Ces angoisses sont confirmées par l’état récurrent des rayons dans nos supermarchés. Partout, le réassortiment est rapidement vidé par une demande pressante.
Il n’y a plus qu’un mois de stock chez Carrefour
Au début du confinement, le ministre de l’Agriculture Guillaume avait garanti l’approvisionnement jusqu’en juillet. Selon un article du Parisien, les stocks sont beaucoup moins importants.
« Nous avons trente jours de stocks dans nos entrepôts », indique d’ailleurs Carrefour. « Le marché n’est pas asséché, les magasins continuent d’être approvisionnés », ajoute la porte-parole de Casino qui précise d’ailleurs que « les approvisionnements sur certaines catégories de produits comme les conserves, les pâtes, le riz, les produits infantiles, les surgelés ou le savon et les produits ménagers » ont été renforcés.
Et quand des « ruptures » sont constatées, elles ne sont que temporaires. « Si le magasin a été livré en pâtes le mardi, et que vous venez le jeudi, peut-être manquera-t-il en effet des références. Mais dès la prochaine livraison, le rayon sera plein », explique une autre enseigne.
L’existence de ces tensions tempère fortement les discours très optimistes des pouvoirs publics tenus au début du confinement. Un mois de stock, c’est quand même moins que les trois mois proclamés du début.
La logistique, point faible de l’approvisionnement
Dans la pratique, le problème qui se pose tient essentiellement à la logistique. D’un côté, les producteurs, parfois situés très loin avec la mondialisation. De l’autre, les consommateurs, dépendants des livraisons. Entre ces deux maillons, rien n’est possible si la logistique ne suit pas.
Or le transport de marchandises est fortement impacté par le confinement et la fermeture de certaines frontières. En outre, le ralentissement d’activités et de la demande met certains transporteurs dans une position de difficulté financière avancée.
L’ensemble de la logistique est donc soumis à rude épreuve dans cette période.
Une interrogation désormais mondiale
La question de l’approvisionnement (pas seulement alimentaire, l’ensemble de la production économique mondiale est désormais concerné) est au coeur des inquiétudes politiques. Alors que la Chine renforce son fret aérien pour approvisionner le reste du monde, le G20 se réunit en urgence pour décider des mesures à prendre afin d’éviter les ruptures dans les chaînes d’approvisionnement.
Voilà une situation qui pourrait rapidement devrait un problème bien plus important que l’épidémie de coronavirus elle-même.
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