On a trop peu parlé du conseil européen des 24 et 25 mars, tenu en présence de Joe Biden (tout un symbole !) et dans la foulée d'un sommet de l'OTAN. Ses conclusions sont confondantes de cécité vis-à-vis de la montée du souverainisme en Europe. Alors que les peuples expriment leur volonté d'une pause durable dans les transferts de souveraineté vers la Commission Européenne, les gouvernements cèdent aux sirènes du mondialisme en accélérant le pas de ces transferts.
De façon très symbolique, le dernier conseil européen s’est tenu en présence de Joe Biden, “l’allié” américain qui chapeaute sans mollesse la stratégie européenne vis-à-vis de la Russie.
Nous avons reproduit ci-dessus les conclusions de ce conseil sur lequel chacun devrait s’arrêter pour comprendre ce qui devrait survenir sur notre continent dans les prochains mois, bien à l’abri du regard des peuples.
Le Conseil Européen aime l’Ukraine
Sans surprise, une grande partie des débats a porté sur la situation en Ukraine.
On notera les conclusions générales sur cette question déjà largement évoquée :
Le Conseil européen exige que la Russie cesse immédiatement son agression militaire
sur le territoire ukrainien, retire immédiatement et sans condition toutes ses forces et
tous ses équipements militaires de la totalité du territoire ukrainien, et respecte
pleinement l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’indépendance de l’Ukraine à
l’intérieur de ses frontières reconnues au niveau international.
Voilà qui s’appelle faire de la diplomatie. Manifestement, la Russie n’a pas très bien entendu les exigences européennes. Elle ne semble d’ailleurs pas s’opposer à une adhésion de l’Ukraine à l’Union, signe que l’Europe ne pèse guère dans ce dossier, et embarrasse probablement plus les Américains que les Russes.
Les conclusions du conseil sur la défense illustrent cette faiblesse : elles se bornent à mesurer le “déficit d’investissement” des Etats-membres dans ce domaine.
Nous ne sommes pas prêts à renverser la vapeur de la pax americana en Europe.
Vers un renforcement des transferts de souveraineté
C’est surtout dans la gestion des conséquences (hors Europe de la Défense) de la guerre en Ukraine que les conclusions du Conseil Européen sont symboliques de la cécité mondialiste.
Ainsi, alors que les prix du gaz et de l’électricité augmentent mécaniquement du fait du conflit et des politiques environnementales menées parallèlement, la conclusion du conseil est sans appel :
La sécurité énergétique et la neutralité climatique ne seront possibles que si l’Union
européenne s’appuie sur un marché intérieur de l’électricité solide et pleinement
interconnecté ainsi que sur un marché du carbone performant.
Conclusions du Conseil, donc : plus d’Europe, c’est la solution.
Plus impressionnante encore est la conclusion générale sur le marché unique, qui ravira tous les anti-libéraux de ce pays :
Trente ans après sa création, le marché unique demeure l’un des principaux atouts de
l’Union européenne pour une croissance durable et pour la création d’emplois, et il est
essentiel en vue d’accélérer ses transitions écologique et numérique et renforcer la
résilience de nos économies. Il est nécessaire de garantir le fonctionnement du marché
unique également en période de crise.
Garantir le fonctionnement du marché unique en période de crise… On entend tousser dans la salle.
Cet objectif, pour le conseil européen, passe par des items comme ” strictement mettre en œuvre et faire respecter les règles du marché unique et à veiller à ce que toutes les entreprises respectent les normes harmonisées et les règles de concurrence de l’UE”, comme “achever le marché unique, notamment en ce qui concerne le numérique et les services”, ou encore “supprimer les obstacles injustifiés qui subsistent et les charges administratives”.
On voit l’inspiration générale : il faut accélérer le marché unique au lieu de faire une pause.
Sur le COVID, on ne change rien
Enfin, il faut lire les conclusions sur le COVID, qui en disent long sur la cécité européenne, là encore. Le Conseil européen entend ne rien changer, mais confirme son soutien au projet de nouveau traité de l’OMS sur les pandémies.
Bref, le Conseil Européen fore droit et, contre vents et marées, accélère le pas des transferts de souveraineté.
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La construction européenne s’est faite dans la peur et aux ordres des Etats-Unis, c’est-à-dire au profit des Etats-Unis, lesquels ont pour serviteur zélé parce que le premier gagnant de cette construction, l’Allemagne, RFA en son temps. Souvenons-nous quand de Gaulle est revenu au pouvoir et qu’il a signé le traité franco-allemand avec Adenauer. Ce traité proposait de construire une toute autre Europe que celle qui s’est édifiée. Les Etats-Unis ont contre-attaqué depuis le Bundestag qui a vidé de sa substance le traité et en a fait une lettre morte. Qui était à la manœuvre : le représentant des banques américaines, Jean Monnet, congratulé par les députés allemands lors de cette déplorable séance à laquelle il assistait radieux. Depuis, les dirigeants français ne cessent de se méprendre sur le couple franco-allemand qui est devenu un slogan mais n’a plus aucune réalité depuis les années Mitterrand, qui était un laquais des Américains. Ce vaniteux se vantait après Maastricht d’être le “dernier grand président français”. Non, il est le premier président français à avoir totalement sacrifié les intérêts français à celui des Américains en abandonnant la souveraineté française. Depuis Maastricht, c’est la perpétuelle fuite en avant, au profit de l’Allemagne, sous l’œil amusé de Washington qui sait bien qu’une addition d’Etats faibles n’a jamais fait une force. Washington ne veut pas d’une Europe forte, il veut des laquais et des clients dociles. En ce sens, l’allemande Ursula Machin-Chose représente une réussite totale pour les Etats-Unis : elle pousse la soumission à essayer d’aller au delà des exigences de son maître.
Tout cela est désolant mais ce qui l’est encore plus, c’est qu’une majorité de nos compatriotes applaudit à cela. L’Europe ne marche pas ? Mais c’est bien sûr ! C’est la faute à pas assez d’Europe. Nous sommes nuls mais promis ! nous allons faire un effort : nous allons être encore plus nuls. C’est ça l’Union européenne.
Von der LaHyène incarne merveilleusement la nature imprévue du féminisme :
il y a quelques années, sur les forums conservateurs mêmes, francophones et anglophones, dénoncer les attitudes de la ministre des armées allemande, qui pourchassait haineusement les ” éléments virils attardés des armées modernes ” , conduisait à se faire insulter pour misogynie, nazisme nauséabond, et tutti quanti, par exemple sur Valeurs Actuelles qui se voulait irréprochable dans la promotion des femmes.
Von der LaHyène peut remercier la police de la pensée de pseudo-droite, tout aussi “auto-signalement de vertu ” que l’extrême-gauche, recherchant la reconnaissance sociale, qui a rendu irrésistible désormais l’ascension d’ordures “victimes de misogynie” , commandant par SMS, dans l’assurance de l’impunité totale, des milliards d’injections pseudo-vaccinales par SMS au bandit apatride A.Bourla.
Comment l’Europe a-t-elle pu élire cette Bécassine ???
Elle n’est pas élue justement
« veiller à ce que toutes les entreprises respectent les normes harmonisées et les règles de concurrence de l’UE »
Voici ce qu’en dit le Pr. Pascal Salin :
« Comment les gouvernements peuvent-ils alors réagir afin de MAINTENIR LEUR EMPRISE SUR LES CITOYENS ?
Ils peuvent essayer de limiter ou d’interdire les mouvements de personnes, d’activités, de biens et services, de capitaux. Mais ce serait contraire à l’esprit initial de l’intégration européenne et à tous les efforts de LIBERALISATION effectués dans le monde au cours du passé récent. Il reste alors une solution, CELLE DE L’HARMONISATION DES POLITIQUES FISCALES ET REGLEMENTAIRES. Bien évidemment, LES GOUVERNEMENTS DES ENFERS FISCAUX ET REGLEMENTAIRES sont particulièrement soucieux d’obtenir que les politiques des paradis fiscaux évoluent vers leurs propres modèles (infernaux…).
Une telle harmonisation des politiques n’a en fait pas d’autre justification, même si les gouvernements mettent en avant la nécessité d’éviter des « distorsions de concurrence » du fait que les producteurs de différents pays ne se trouvent pas dans les mêmes environnements fiscaux ou réglementaires.
Cet argument n’a aucune valeur et il consiste à confondre la concurrence avec l’harmonisation des conditions de concurrence. En effet, la concurrence se définit purement et simplement par le fait qu’il y a LIBERTE D’ENTRER SUR UN MARCHE. Lorsqu’elle existe, elle a ce grand mérite que des producteurs situés dans des environnements différents – aussi bien du point de vue fiscal ou juridique que climatique ou éducatif – sont incités à rechercher les meilleurs processus de production – éventuellement en surmontant les handicaps de leurs environnements – pour pouvoir conquérir des marchés. »
(« Revenir au capitalisme… », ch. 6, « L’illusion de la coopération internationale », p. 215-216)