Lors de son déplacement dans le Grand Est, Emmanuel Macron n’a pas caché que Guillaume Pépy, patron de la SNCF, l’agaçait. Officiellement, c’est la fermeture de la ligne Saint-Dié – Epinal qui l’a exaspéré, ligne dont il avait promis le maintien l’an dernier. Mais des raisons plus discrètes expliquent peut-être l’emportement du Président vis-à-vis de Guillaume Pépy…
Officiellement, c’est une histoire de tunnel entre Epinal et Saint-Dié qui explique que Guillaume Pépy ait décidé de revenir sur la promesse du Président de maintenir la ligne ferroviaire entre les deux villes. Cette raison technique n’a pas empêché Emmanuel Macron de déclarer devant les élus du Grand-Est:
j’en ai assez que les gens ne se sentent pas concernés par ce qui est dit, y compris quand le président de la République dit des choses ». Et de poursuivre : « Jusqu’à preuve du contraire, c’est le contribuable, l’actionnaire de la SNCF. Et donc les engagements du président de la République sont aussi ceux des dirigeants de la société. »
Dans la pratique, entre le deux hommes, plusieurs dossiers se jouent. On retiendra en particulier que, courant janvier, Mathias Vicherat, camarade de promotion d’Emmanuel Macron à l’ENA (que Macron aurait voulu récupérer à l’Elysée avant le refus de celui-ci), a quitté son poste de numéro deux de la SNCF après ce que certains qualifient d’une mésentente avec Guillaume Pépy. Vicherat a finalement rejoint le secrétariat général de Danone.
Au-delà de ces points ponctuels, la relative impunité dont jouit Pépy, ancien proche de Richard Descoings, directeur mythique de Sciences-Po, ne peut qu’agacer Emmanuel Macron, lui-même tributaire du réseau Sciences-Po. Pépy incarne de façon quasi-emblématique ce gouvernement profond qui a le pouvoir de contre-carrer les élus en République et qu’Emmanuel Macron a renoncé à réformer.
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