Comme si les rues n’étaient pas assez agitées, Édouard Philippe et Agnès Buzyn ont mis la question de l’âge légal de la retraite sur le tapis. Il n’en fallait pas plus pour embraser le petit monde syndical, à cheval sur un statut quo acté depuis plusieurs mois.
Parfois, on peut quand même s’interroger sur le sens politique de l’équipe au pouvoir. Coup sur coup, le Premier Ministre et la ministre de la Santé viennent de marquer des buts contre leur camp en évoquant une remise en cause de l’âge légal de départ à la retraite.
Édouard Philippe a ouvert le bal vendredi dernier dans un débat auquel il participait. Il a marqué de l’intérêt pour une réindexation des retraites dès cette année, en l’assortissant d’un report de l’âge légal de la retraite.
Il a notamment déclaré, liant le départ à la retraite et le financement de la dépendance:
on peut se poser la question de savoir si un jour, pour dégager ces moyens financiers, l’équilibre sera de dire travaillons un peu plus longtemps pour faire en sorte que la dépendance soit totalement prise en charge.
On retrouve ici l’idée d’une cinquième branche de la sécurité sociale que Macron a commencé à proposer pour financer la dépendance.
Dimanche, c’est Agnès Buzyn qui s’est déclarée favorable à cette idée, “à titre personnel”. Problème: le Haut-Commissaire Delevoye, chargé de piloter la réforme des retraites, fait campagne sur l’idée exactement inverse depuis plusieurs mois, en parfait accord avec les assureurs privés.
Il s’est déclaré aujourd’hui surpris par les propos de sa ministre de tutelle.
Un couac de plus.
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