L’INSEE a publié ses chiffres du déficit 2018. Officiellement, celui-ci atteint un étiage historique qui permet au gouvernement de crier victoire. Mais quand on regarde de près, on se pose quelques questions sur le sens exact de cette communication.
Officiellement, l’INSEE montre que le déficit public est tombé en 2018 à 2,5% du PIB, ce qui est un étiage historique. Mais… il ne faut pas gratter les calculs abscons de l’INSEE, sinon on n’y comprend plus grand chose.
Premier point: la baisse du déficit est exclusivement due à l’amélioration des comptes sociaux. Pour l’INSEE, la sécurité sociale a dégagé un excédent de 10 milliards en 2018. Cet excédent vient corriger les déficits publics par ailleurs. Sur ce point, l’INSEE ne prend pas le temps d’expliquer le cheminement du raisonnement qui permet de transformer la sécurité sociale, présentée comme déficitaire en loi de financement de la sécurité sociale, en organisme excédentaire. Il doit bien exister une explication, mais elle n’est pas clairement donnée.
Deuxième point: le déficit de l’Etat est reparti à la hausse, avec près de 3 milliards d’euros de dégradation par rapport à 2017. Les chiffres de l’INSEE sont donc inquiétants pour le gouvernement, et illustrent l’incapacité de l’équipe au pouvoir à diminuer la dépense publique.
Un peu de bon sens devrait donc conduire le gouvernement à faire preuve de modestie sur ce sujet où, rappelons-le, Emmanuel Macron est très loin de tenir ses promesses de campagne.