Le Brexit tourne à la tragédie grecque de l’autre côté de la Manche. Les votes à la Chambre des Communes se suivent et se ressemblent: les députés britanniques ne veulent pas entendre parler de l’accord négocié par Theresa May (même si elle démissionne), et ils ne veulent pas non plus entendre parler d’une autre solution.
Pour la troisième fois, le Parlement britannique s’est exprimé sur l’accord de Brexit négocié par Theresa May, et pour la troisième fois, il l’a rejeté… Dans le même temps, le Parlement britannique a échoué à se mettre d’accord sur un scénario alternatif. Tous les ingrédients sont donc désormais réunis pour un Brexit sans aucun accord, qui pourrait intervenir dès le 12 avril.
Donald Tusk, le président du Conseil européen, a annoncé qu’un Conseil européen extraordinaire se tiendrait le 10 avril, soit à l’avant-veille de l’échéance du 12 avril fixée pour le Brexit dans le cas d’un rejet de l’accord.
Initialement, le Brexit devait intervenir ce vendredi 29 mars à minuit, mais en raison du chaos politique au Royaume-Uni, il avait été convenu de le reporter – au 12 avril en cas de nouveau rejet de l’accord aux Communes, ou au 22 mai s’il était entériné.
En réaction au vote, la Commission a immédiatement indiqué dans un communiqué que l’hypothèse d’un « no-deal » était désormais probable.
À l’approche des élections européennes, cette circonstance en dit long sur la crise que la construction communautaire traverse. Les élections elles-mêmes pourraient être les témoins de bouleversements économiques majeurs liés à l’absence d’accord. Chaque secteur y est allé de ses angoisses pour imaginer ce que serait un retrait brutal de la Grande-Bretagne.