Un armement européen indépendant de la tutelle américaine est-il possible? C’est tout le sujet de la défense européenne portée par Emmanuel Macron dans des discussions difficiles avec ses partenaires. Alors que la coopération avec l’Allemagne prend peu à peu forme de façon très incertaine, la Grande-Bretagne et l’Italie continuent à faire bande à part.
L’armement européen n’est pas prêt de voir le jour au rythme où il prend forme. Au Salon du Bourget, Florence Parly et ses homologues allemand et espagnol ont regardé Emmanuel Macron dévoiler la maquette du futur chasseur européen, dans le cadre du projet SCAF (système de combat aérien du futur). Ce projet doit apporter une alternative au système que les USA tentent d’imposer, notamment avec le F-35, dans le cadre de l’OTAN.
Un premier contrat a été signé à l’occasion du Salon, qui dure jusqu’en 2030. Il vise à jeter les bases industrielles d’un chasseur, de drones, et d’un Cloud partagé pour le combat aérien. Problème: si le premier vol est prévu pour 2026, les avions ne seront livrables qu’en 2040.
Ce projet se heurte toutefois à quelques difficultés inhérentes au défaut de coopération entre Européens.
D’une part, l’alliance entre le Britannique BAE Systems et l’italien Leonardo vise à construire le Tempest, un chasseur concurrent de l’avion franco-allemand. Emmanuel a dit tout le mal qu’il pensait de ce projet qui affaiblit de fait la capacité de l’Europe à s’émanciper de la tutelle américaine.
D’autre part, les règles d’exportation prévues par le traité de l’Elysée autorisent chaque partenaire à bloquer les exportations de l’autre. L’Allemagne, qui est en charge du futur char européen, bloque actuellement les exportations françaises vers l’Arabie Saoudite.