Les municipales à Paris risquent d’empoisonner durablement la vie du parti majoritaire, La République En Marche (LREM). L’investiture accordée de façon opaque à Benjamin Griveaux suscite de nombreux remous, notamment de la part de Cédric Villani, écarté sans ménagement de la tête de liste. Si une solution politique peut encore être trouvée par l’Elysée, notamment en nommant Villani ministre, les maladresses commises au sein du parti mettent à nu l’extrême fragilité d’un parti qui peine à s’enraciner et à retrouver le souffle qui l’a initialement porté.
Les municipales à Paris pourraient se révéler une terrible bombe à retardement pour le parti présidentiel. En effet, la procédure d’investiture du candidat tête de liste n’a pas convaincu celui qui en a été écarté: Cédric Villani. L’intéressant a pourtant réalisé une bonne campagne et a su rassembler autour de lui l’énergie de différentes personnalités, notamment des candidats rivaux (Mahjoubi en particulier).
Selon toute vraisemblance, Emmanuel Macron s’est révélé prisonnier des promesses faites à son compagnon de route Benjamin Griveaux. Celui-ci a donc reçu l’onction du parti malgré les oppositions internes, suscitant la colère froide de Villani.
Pour ne rien arranger, l’état-major marcheur ne ménage guère la susceptibilité du mathématicien, allergique à la caporalisation en vigueur dans les rangs de la majorité.
Ce qu’on a entendu hier (mercredi) au moment de l’annonce des résultats de la commission, ça ressemblait plutôt à du poing fermé. J’ai entendu à mon égard des reproches et des menaces, il a même été question d’exclusion
Villani annonce qu’il fera part de sa décision de se présenter sans investiture du parti en septembre. Tout laisse ici à penser que sans recevoir la compensation d’un maroquin ministériel (d’un grand ministère de l’écologie, par exemple?), Villani ira au combat et créera la première grande dissidence au sein d’En Marche, après de premiers signes avant-coureurs envoyés notamment par Matthieu Orphelin.