Marion Maréchal a tenu sa “convention de la droite” ce week-end, devant 2.000 personnes. L’événement a suscité beaucoup d’engouement au sein des milieux les plus désireux de voir un conservatisme intégral émerger. Mais l’absence de positionnement clair de Marion Maréchal sur ses intentions électorales et un discours un peu terne ont brisé une dynamique déjà entamée par de nombreuses absences et une hostilité à peine voilée de sa tante vis-à-vis de cette démarche.
Les réactions de la presse n’étaient guère enthousiastes à l’égard de la convention de Marion Maréchal, y compris à droite. Le compte-rendu très factuel de Valeurs Actuelles, soutien important à la plus jeune des Le Pen, cache mal la déception que le discours scolaire et froid, d’une demi-heure, prononcé par l’intéressée a produit sur l’assistance. Elle était attendue pleine de promesses, et elle a déçu par son manque d’ambition.
On notera par ailleurs que les Échos n’ont absolument retenu l’appel au libéralisme lancé durant le discours de l’intéressée, et ont pointé l’overdose de discours sur l’immigration, avec ce titre sans ambiguïté:
La convention de la droite vire au réquisitoire anti-immigration
De fait, les aspirations libérales de son discours sont passées au second plan et sont restées inaudibles, alors que les discours incendiaires sur le Grand Remplacement (rebaptisé “ensauvagement” par Marion Maréchal) ont saturé l’espace public. Plus tôt dans l’après-midi, Éric Zemmour avait livré un discours particulièrement carré sur ce thème.
Dans la pratique, la convention de Marion Maréchal n’a donc pas permis de sortir du positionnement traditionnel du Rassemblement National, et le renouveau idéologique attendu n’est pas arrivé, pas plus qu’un engagement clair pour 2022. Tout semble donc mis en place pour que la prochaine élection présidentielle soit le remake de la précédente, avec un second tour opposant Marine Le Pen à Emmanuel Macron, et une certitude de victoire acquise pour ce dernier.