La croissance allemande, tout comme l’emploi aux US, contrairement à l’interprétation à court terme des marchés, sont en mauvaise posture et confirment les mauvaises nouvelles que nous répétons depuis plusieurs semaines. L’économie mondiale est à bout de souffle, minée par les conflits commerciaux, et pourrait bien se retrouver prochainement au tapis. On restera donc sur des anticipations pessimistes à court terme, tant la situation est tendue.
La révision à la baisse de la croissance allemande fait partie de la cascade de mauvaises nouvelles économiques qui s’empilent depuis plusieurs semaines. Bien entendu, comme les épargnants allemands sont épuisés par les taux négatifs de la BCE, la classe dirigeante d’Outre-Rhin conteste l’ampleur de la crise et vaut absolument éviter tout argument plaidant en faveur de l’assouplissement monétaire mené par Mario Draghi. En outre, face aux pressions françaises pour relancer la dépense publique en Allemagne, la stratégie de l’autruche est devenue la règle. On ne s’étonnera pas d’entendre, donc :
“Une crise économique marquée par une sous-utilisation significative des capacités de l’économie allemande ne point pas à l’horizon bien que les risques de baisse cyclique soient élevés”
Il n’empêche, les instituts économiques qui contestent la réalité de la crise révise la croissance allemande à la baisse.
Les principaux instituts d’études économiques allemands ont revu mercredi à la baisse leurs prévisions de croissance de la première économie d’Europe pour 2019 et 2020 en raison du déclin de la demande mondiale en biens manufacturés et des incertitudes liées aux tensions commerciales.
Ils tablent désormais sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 0,5% cette année et de 1,1% l’an prochain, contre respectivement 0,8% et 1,8% attendus en avril.
Pour 2021, ils prévoient une expansion de 1,4%.
Du côté américain, la tendance au déni est la même. Ainsi, après la publication des chiffres de l’emploi aux États-Unis, le Dow Jones est reparti à la hausse vendredi. Ce spasme qui clôture de longues journées de déprime boursière illustre bien le désespoir qui sévit sur les marchés. Il faut 100.000 créations trimestrielles d’emplois aux États-Unis pour absorber le surplus démographique. Les analystes avaient établi un consensus à 145.000 pour le dernier trimestre, inférieur à la moyenne de 160.000 . Le chiffre officiel est finalement de 136.000… soit très au-dessous de ce qui pourrait être considéré comme une bonne nouvelle. Malgré tout, l’indice est reparti à la hausse.
Notre conviction est que ce regain est purement spéculatif et permet de liquider d’ultimes positions avant un grand coup de tabac.