Le funeste choix de Sylvie Goulard comme commissaire européen ridiculise la France et permet au Parlement de donner une superbe leçon de démocratie aux européistes et europhiles d’En Marche. On se souvient que, sur cette nomination, Emmanuel Macron avait hésité jusqu’après la dernière minute entre Goulard et Parly, convaincu que l’une et l’autre étaient bien trop atlantistes pour rester en fonction en France. Finalement, Sylvie Goulard s’était engagée à rembourser les 45.000 euros qu’elle était soupçonnée ou accusée d’avoir détourné dans l’affaire des emplois fictifs du MODEM. Malheureusement, la personnalité même de la commissaire semble fortement déplaire au Parlement européen, qui a montré comment fonctionnait une véritable démocratie.
Mercredi dernier, Sylvie Goulard, pressentie pour être commissaire au marché intérieur, a passé plusieurs mauvais quarts d’heure devant le Parlement européen qui l’auditionnait. Alors que les européistes donneurs de leçon d’En Marche adorent expliquer à la terre entière que notre salut passe par l’Europe, ils ont pu assister à ce qu’est un véritable exercice démocratique à l’occasion de l’audition de leur candidate désignée maladroitement par Emmanuel Macron à la Commission Européenne.
Ainsi, les députés lui ont-ils demandé ce que le Parlement français aurait dû faire depuis longtemps: la description exacte de ses fonctions et missions à l’institut Berggruen, qui l’a rémunérée à hauteur de 10.000 euros par mois pendant trois ans. Surtout, selon l’Opinion, certains députés européens évoquent un soutien financier de Berggruen à Macron pour sa campagne présidentielle…
On attend les révélations.
Les députés européens ont demandé à Sylvie Goulard de s’engager par écrit à démissionner en cas de mise en examen dans le dossier des emplois fictifs du MODEM. Ils lui ont aussi demandé des explications précises sur son programme en matière de défense et de marché intérieur. Toutes ces questions, naturelles dans une démocratie, seraient en France taxées de rigorisme et feraient l’objet d’une mise sous le boisseau par le Président de l’Assemblée Nationale.
En principe, Sylvie Goulard doit donner des réponses écrites à toutes ces questions d’ici mardi, sans quoi, elle risque une seconde audition. Sa nomination n’est pas encore acquise.
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