Faut-il confisquer l'épargne individuelle pour financer la crise et le trou d'air que nos économies traversent ? Cette idée, qui paraissait inimaginable dans les cercles de pouvoir il y a encore quelques semaines, commence à compter ses adeptes. Attention : les semaines qui viennent vont renforcer cette tentation...

L’Ă©pargne individuelle sera-t-elle sommĂ©e de financer le trou d’air que les pays industrialisĂ©s traversent Ă l’occasion de la crise du coronavirus et de la guerre des prix pĂ©troliers ? C’est très probable, dans la mesure oĂą l’endettement de plusieurs États et des entreprises privĂ©es rendra compliquĂ© le financement des dettes Ă©mises pour rĂ©tablir le navire de l’Ă©conomie mondiale.Â
L’Ă©pargne individuelle, dernier rĂ©servoir de financement ?Â
Au-delĂ de craintes sur le coronavirus, c’est le risque d’emprunt qui constitue aujourd’hui l’inquiĂ©tude majeure de l’hyper-capitalisme contemporain.Â
Les États et les entreprises ont, en effet, depuis 2008, accumulĂ© de nombreuses dettes qui font d’eux des acteurs insolvables en cas de retournement.Â
La dette des entreprises : 92% du PIB mondial fin 2019…
Rappelons ce point soulevé par le FMI en octobre 2019 :
« En cas de ralentissement marqué de l’activité, dans le plus sombre des scénarios, 40 % de la dette des entreprises dans les huit plus grandes économies, soit 19 000 milliards de dollars [17 000 milliards d’euros], seraient exposés à un risque de défaut, soit plus que le niveau observé durant la dernière crise financière »
Les chiffres de l’endettement des entreprises font froid dans le dos : il reprĂ©sente près de 92% du PIB mondial, soit 20 points de plus par rapport Ă 2018.
La dette des États n’est pas en meilleure posture
S’agissant des dettes publiques, leur sommes Ă©tait estimĂ©e, fin 2019, Ă 69.000 milliards $ pour un PIB mondial de 85.000 $.
Ces chiffres astronomiques rappellent que, lĂ encore, les États ne sont pas, dans leur grade majoritĂ©, en capacitĂ© de contracter de nouveaux emprunts dans les proportions annoncĂ©es pour financer la crise.Â
Le risque d’un dĂ©faut mondial
Face Ă ces chiffres inquiĂ©tants, on mesure instinctivement la difficultĂ© qui se pose : le coronavirus va coĂ»ter cher, et le ralentissement Ă©conomique qui s’annonce risque de pousser de nombreux emprunteurs (notamment dans les entreprises) Ă un dĂ©faut dĂ©finitif.Â
Dans cette hypothèse, le scĂ©nario qui se rĂ©aliserait serait tout simplement infernal : il se traduirait par une mise Ă genoux du système capitaliste lui-mĂŞme.Â
Les ménages sont les derniers à pouvoir payer
Face Ă cette fragilitĂ© financière gĂ©nĂ©ralisĂ©e, les États auront la tentation de garantir les emprunts Ă venir avec l’argent des mĂ©nages placĂ©s dans des matelas en tous genres : comptes d’Ă©pargne, assurance-vie, placements en action, entre autres.
On ne s’Ă©tonnera pas que cette idĂ©e fleurisse dĂ©jĂ en Belgique. En France, le gouvernement a de son cĂ´tĂ© annoncĂ© que les entreprises dont l’État est actionnaire ne verseront pas de dividendes aux mĂ©nages…
Vous la voyez venir, l’annonce, lĂ ? Un mĂ©chant confinement aux USA devrait venir Ă bout des dernières rĂ©ticences.Â
Vous ĂŞtes exposĂ© au coronavirus du fait de l’inaction de l’État (pas de masques, de protections, de tests, de mĂ©dicament, etc.) ?
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