Des pénuries alimentaires sont-elles à prévoir dans les prochaines semaines, voire les prochains jours ? Cette question qui valait, la semaine dernière, à celui qui la posait, des menaces de peloton d'exécution, devient un sujet majeur de préoccupation pour les gouvernements. Une réunion en urgence du G20 doit l'aborder...

Des pĂ©nuries alimentaires (nous les annonçons depuis la semaine dernière) sont-elles Ă craindre dans les semaines, voire les jours Ă venir ? La question est dĂ©sormais ouverte, après un long dĂ©ni officiel.Â
Plusieurs maires s’inquiètent des pĂ©nuries alimentaires
En France, de-ci de-là les pénuries alimentaires commencent à être des sujets de tension.
Ă€ AvrillĂ©, le maire s’est rapprochĂ© de la FNSEA pour garantir l’Ă©coulement des productions maraĂ®chères dans sa ville. En Bretagne, des Ă©leveurs ont craint pour leur approvisionnement en nourriture pour leurs animaux, ce qui aurait compromis la production de viande.Â
Ces angoisses sont confirmĂ©es par l’Ă©tat rĂ©current des rayons dans nos supermarchĂ©s. Partout, le rĂ©assortiment est rapidement vidĂ© par une demande pressante.Â
Il n’y a plus qu’un mois de stock chez Carrefour
Au dĂ©but du confinement, le ministre de l’Agriculture Guillaume avait garanti l’approvisionnement jusqu’en juillet. Selon un article du Parisien, les stocks sont beaucoup moins importants.Â
« Nous avons trente jours de stocks dans nos entrepĂ´ts », indique d’ailleurs Carrefour. « Le marchĂ© n’est pas assĂ©chĂ©, les magasins continuent d’ĂŞtre approvisionnĂ©s », ajoute la porte-parole de Casino qui prĂ©cise d’ailleurs que « les approvisionnements sur certaines catĂ©gories de produits comme les conserves, les pâtes, le riz, les produits infantiles, les surgelĂ©s ou le savon et les produits mĂ©nagers » ont Ă©tĂ© renforcĂ©s.
Et quand des « ruptures » sont constatées, elles ne sont que temporaires. « Si le magasin a été livré en pâtes le mardi, et que vous venez le jeudi, peut-être manquera-t-il en effet des références. Mais dès la prochaine livraison, le rayon sera plein », explique une autre enseigne.
L’existence de ces tensions tempère fortement les discours très optimistes des pouvoirs publics tenus au dĂ©but du confinement. Un mois de stock, c’est quand mĂŞme moins que les trois mois proclamĂ©s du dĂ©but.Â
La logistique, point faible de l’approvisionnement
Dans la pratique, le problème qui se pose tient essentiellement Ă la logistique. D’un cĂ´tĂ©, les producteurs, parfois situĂ©s très loin avec la mondialisation. De l’autre, les consommateurs, dĂ©pendants des livraisons. Entre ces deux maillons, rien n’est possible si la logistique ne suit pas.Â
Or le transport de marchandises est fortement impactĂ© par le confinement et la fermeture de certaines frontières. En outre, le ralentissement d’activitĂ©s et de la demande met certains transporteurs dans une position de difficultĂ© financière avancĂ©e.Â
L’ensemble de la logistique est donc soumis Ă rude Ă©preuve dans cette pĂ©riode.Â
Une interrogation désormais mondiale
La question de l’approvisionnement (pas seulement alimentaire, l’ensemble de la production Ă©conomique mondiale est dĂ©sormais concernĂ©) est au coeur des inquiĂ©tudes politiques. Alors que la Chine renforce son fret aĂ©rien pour approvisionner le reste du monde, le G20 se rĂ©unit en urgence pour dĂ©cider des mesures Ă prendre afin d’Ă©viter les ruptures dans les chaĂ®nes d’approvisionnement.Â
VoilĂ une situation qui pourrait rapidement devrait un problème bien plus important que l’Ă©pidĂ©mie de coronavirus elle-mĂŞme.Â
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