Combien coûtera le chômage partiel aux finances publiques ? Et combien le confinement coûtera-t-il lui-même à l’économie du pays ? L’OFCE s’est essayé à l’exercice avec une longue note que nous republions, datée du 20 avril. L’exercice est forcément imparfait, puisque la situation économique se dégrade de jour en jour dans des proportions difficiles à mesurer aujourd’hui. Mais quelques chiffres méritent d’être relevés.
Le chômage partiel devrait, pour 5,6 millions de salariés, selon l’OFCE, coûter aux finances publiques 44 milliards €. Ce chiffre se décompose comme suit :
- 27 milliards d’indemnités versées par l’État,
- 16,8 milliards de cotisations non versées à la sécurité sociale.
Le total est donc proche des 44 milliards €.
Mais ces chiffres présentent une particularité : ils se fondent sur un volume de moins de 6 millions de salariés en chômage partiel. Or ce chiffre s’élèverait plutôt à 8 millions, soit 25% de plus. Mathématiquement, la masse des dépenses tendrait donc plutôt vers les 55 milliards.
Cela dit, tous les salariés n’auront pas été en chômage partiel complet pendant 2 mois. On peut donc estimer, selon une cotte mal taillée, que la vérité des chiffres se situera entre 44 et 55 milliards de dépenses.
Parmi celles-ci, on retiendra tout particulièrement la perte de près de 20 milliards de cotisations pour la sécurité sociale. Ce trou dans la caisse posera un vrai problème de financement. Faut-il lever des impôts pour maintenir des droits acquis ou diminuer les prestations ? Nous pronostiquons que ce débat sera celui de l’automne. Et il sera agité.
B
3ème possibilité : ni réduire les prestations ni augmenter les impôts, mais augmenter la dette. Comme on l’a toujours fait depuis 40 ans et en particulier lors de la crise de 2008.