La finance asiatique et la bulle qu’elle a créée depuis plusieurs années seront-elles la cause de la prochaine crise systémique dont l’ombre plane désormais de façon insistante sur l’économie capitaliste ? Plusieurs craquements retentissent, qui inquiètent les experts.
La finance asiatique s’est envolée ces dernières années, grâce à une mondialisation dans le sillage de laquelle elle s’est consciencieusement passée. Mais les bonnes années sont sans doute derrière elle, et différents craquements, à commencer par les difficultés financières des banques chinoises, alertent désormais la communauté financière du monde.
La finance asiatique et WeWork
Passée inaperçue avec le confinement, la situation de WeWork et de son mentor japonais Masayoshi Son, fondateur de la Soft Bank et du fonds Vision Fund doté de 100 milliards $, inquiète de plusieurs mois. En octobre déjà, nous nous demandions si les difficultés de WeWork, qui s’est beaucoup endetté pour acheter de l’immobilier de bureau à travers le monde entier, n’auguraient pas d’un éclatement de la bulle Internet.
Si Son a perdu beaucoup d’argent avec WeWork, dont les difficultés ne feront qu’empirer dans les semaines à venir avec le confinement et le recours massif au télétravail, il en a encore perdu beaucoup plus avec ses autres investissements. On estime désormais que Vision Fund a perdu 24 milliards $ à cause du coronavirus.
Son annonce une dette, en fin d’année, de 7 milliards $…
Les milliards d’un courtier singapourien et les banques
À Singapour, c’est la société de courtage de pétrole, Hin Leong Trading, qui annonce des pertes de 800 millions $. Tout n’est pas éclairci dans cette affaire qui semble d’un volume moins important que les affaires de la Soft Bank, mais qui pourrait se révéler bien plus sensible.
En effet, Hin Leong a bénéficié de prêts importants de la part de banques françaises, qui pourraient devoir éponger de lourdes pertes…
Les banques vont devoir éponger une dette énorme, 4 milliards de dollars, prêtés y compris par des établissements financiers européens : HSBC, Société générale, Natixis ou Crédit Agricole.
On s’amusera de pointer une fois de plus l’imprudence des banques françaises dans des placements internationaux hasardeux. Toujours est-il que la faillite de Hin Leong pourrait être le premier domino d’une chaîne qui contaminera l’ensemble de la finance mondiale.
Rien n’exclut, au demeurant, que d’autres dominos ne déclenchent d’autres chutes en série dans les semaines qui viennent.