Le gouverneur de la Banque de France vient de donner une conférence pour la Revue de Stabilité Financière qui nous paraît tout à fait importante par la signification qu'elle revêt. En effet, il s'y prononce sur la question du Quantitative Easing et de son avenir en cas d'inflation et de remontée des taux. Il faut lire attentivement ce texte dense qui résume la doctrine économique qui devrait être suivie en France, mais aussi en Europe, au moins par la BCE, dans les mois qui viennent. Tout indique en effet que le contexte d'inflation va changer, et les acteurs institutionnels sèment aujourd'hui les petits cailloux qui permettent de comprendre ce qu'ils décideront lorsque la remontée des prix sera là . Attention, cet impôt sur l'épargne qui ne dit pas son nom et qui s'appelle l'inflation risque de frapper fort et dur.
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau (ancien de la BNP), vient de prononcer un important discours sur la stabilitĂ© des prix et sur la stabilitĂ© financière, qu’il faut absolument lire. Cette source autorisĂ©e expose en effet ce que sera la rĂ©ponse de la Banque Centrale EuropĂ©enne Ă la probable augmentation des prix dans les mois Ă venir.Â
La Banque de France indulgente vis-Ă -vis de l’inflation
Nous l’avons dĂ©jĂ Ă©voquĂ©, une grande question se pose : si l’inflation repart en Europe, avec une rĂ©cession qui tape dans le dur, la BCE privilĂ©giera-t-elle la modĂ©ration des prix en relevant ses taux, ou bien privilĂ©giera-t-elle la relance en gardant des taux bas qui poussent Ă l’endettement et Ă la consommation ?Â
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, vient d’expliquer que, somme toute, l’inflation, c’Ă©tait pas si mal…
Pour reprendre les termes exacts du gouverneur :
nous ne pouvons pas complètement ignorer les déficits d’inflation passés, et (qu’)à l’avenir nous devons être prêts à accepter que l’inflation dépasse son objectif pendant un certain temps.
Autrement dit, lorsque les prix repartiront, la Banque Centrale EuropĂ©enne ne rĂ©agira pas immĂ©diatement et laissera filer les prix le temps qu’il faut. C’est du moins ce que souhaite le gouverneur de la Banque de France.Â
Concrètement, cette annonce dit bien ce qu’elle veut dire (et nous avons ici la faiblesse de penser que le gouverneur de la Banque de France ne s’exprime pas en totale opposition Ă la vision europĂ©enne du sujet) : la Banque Centrale EuropĂ©enne laissera l’inflation filer plutĂ´t que de prendre le risque d’Ă©touffer toute reprise Ă©conomique en Europe.Â
Le précédent de la stagflation
Toute la difficultĂ© tient Ă©videmment Ă la certitude que peuvent avoir les Ă©conomistes “keynĂ©siens” qu’il existe un lien entre inflation et reprise de l’activitĂ©. Une hausse de prix, selon cette conception, serait la preuve que la demande est plus forte que l’offre, et donc qu’il y a un appĂ©tit de biens chez les consommateurs, signe d’une activitĂ© solide.Â
Un rapide retour en arrière, par exemple dans les annĂ©es 70 ou 80, nous prouve pourtant le contraire : l’inflation y sĂ©vissait durement, sans pour autant que l’activitĂ© ne soit florissante. Une forte consommation peut se conjuguer Ă une montĂ©e rapide du chĂ´mage et Ă une forte dĂ©sindustrialisation.Â
Rien ne prouve donc que l’inflation qui s’annonce ne soit le signal d’une surchauffe de l’Ă©conomie. En tout cas pas d’une surchauffe de l’Ă©conomie française : on peut imaginer que la demande pour des tĂ©lĂ©phones portables ou des biens de consommation fabriquĂ©s en Chine augmente, sans que les entreprises françaises n’en bĂ©nĂ©ficient.Â
Mais comme l’idĂ©ologie est difficilement discutable, la Banque Centrale EuropĂ©enne devrait continuer pendant un certain temps Ă prĂ©tendre qu’il faut laisser l’inflation courir pour que l’activitĂ© reprenne.Â
L’inflation, cet impĂ´t cachĂ© sur l’Ă©pargne
Rappelons ici les propos du directeur gĂ©nĂ©ral du TrĂ©sor, Emmanuel Moulin, que nous avons rapportĂ©s sur le livret A : il est “très bien rĂ©munĂ©rĂ©”. Et comme la presse l’a abondamment rĂ©pĂ©tĂ© aujourd’hui, Bruno Le Maire a exclu un impĂ´t officiel sur l’Ă©pargne accumulĂ©e durant le confinement.
En rĂ©alitĂ©, un autre impĂ´t, tacite, implicite, se met en place : l’inflation. Jour après jour, il grignotera les patrimoines financiers et appauvrira les Ă©pargnants. La formule est politiquement indolore, mais elle est Ă©conomiquement la mĂŞme.Â
Pourquoi s’en priver ?
🎖Pourquoi les banques font tout pour éviter un krach immobilier
Assez logiquement, l’angoisse du lendemain qui monte avec la crise devrait provoquer un krach immobilier. Les prix du marchĂ© ont en effet plus que doublĂ©
🎖Quel immobilier pour votre mix patrimonial face au retour de l’inflation ?
L’investissement immobilier risque de s’imposer, avec les matières premières, comme une valeur refuge (ce qu’il est depuis le dĂ©but du confinement, au demeurant) pour les
Les rats ne sont pas près de quitter le bateau !