Les signes se multiplient que l'Allemagne ne veut pas contribuer à l'escalade avec la Russie dans la crise ukrainienne. Pourtant, Emmanuel Macron ne saisit pas l'occasion qu'il y y aurait de garder un sens à la coopération franco-allemande. Faut-il que la France ait perdu le sens de la diplomatie qui a longtemps caractérisé ses interventions sur la scène internationale.
On connaît le célèbre tableau représentant l’entrevue d’Erfurt entre Napoléon et Alexandre Ier. Pendant la première quinzaine d’octobre 1808, l’Empereur tenta de convaincre le tasar de s’allier à lui contre l’Autriche. Le peintre, Nicolas Gosse, a placé Talleyrand au milieu du tableau. En effet, congédié par Napoléon, il avait finalement été rappelé par celui-ci pour le Congrès d’Erfurt. Mais le prince-diplomate s’estimait délié de toute loyauté envers l’Empereur – dont il désapprouvait la politique étrangère de plus en plus aventuriste. Devenue une puissance de négociation à lui seul, pensant à l’intérêt supérieur du pays, Talleyrand traitait avec Alexandre comme avec napoléon. Et, malgré l’insistance de ce dernier, il convainquit le tsar de ne pas s’allier à la France contre l’Empire d’Autriche.
Certains y virent une trahison, après coup. Talleyrand pensait oeuvrer pour la paix de l’Europe. Il se trouvait dans une position étonnamment semblable à celle d’aujourd’hui, où la mentalité impériale des Américains essaie de coaliser les Européens contre son ennemi. Et où l’attitude sage consisterait, de la part de la diplomatie européenne à faire échouer la coalition pro-américaine pour préserver la stabilité du continent.
L'occasion qu'Emmanuel Macron est en train de manquer
N’est pas Talleyrand qui veut. Emmanuel Macron, Hier 25 janvier, loin de se tenir en “prince immobile” lors de sa conférence de presse commune avec Olaf Scholz, a multiplié à son habitude rodomontades et formules creuses. Pourtant, une occasion unique se présente de contribuer à la stabilité de l’Europe en faisant travailler ensemble la France et l’Allemagne à la désescalade dans le conflit ukrainien.
+ Le chef d’Etat-major de la marine allemande, l’amiral Schönbach, a dit clairement ce que sans doute beaucoup de militaires allemands pensent: l’escalade avec la Russie ne fait aucun sens. On a certes fait démissionner le gaffeur mais comment le président français peut-il ne pas tenir compte d’un tel incident?
+ l’Allemagne se fait tirer l’oreille pour envoyer des armes aux Ukrainiens. Elle a fini par envoyer quelques casques.
+ l’Allemagne, nous dit-on, défend ses intérêts dans l’affaire du gazoduc Nord Stream 2. Et même des observateurs habituellement lucides tombent dans une espèce de vaticination sur ce sujet. Parce que c’est mal de penser à ses intérêts énergétiques? Parce qu’on préfère dépendre du pouvoir illégitime de Joe Biden pour des approvisionnements en gaz de schiste? Parce que la France se porte mieux depuis que l’argent des pays du Golfe fournisseurs de gaz y joue un rôle évident de corrupteur de nos élites et diffuseur de l’islamisme?
Il serait temps de retrouver le sang-froid d’un Talleyrand dace à la tentation impériale. Et de se rappeler quelques principes de la politique étrangère française.
- Nous avons besoin de la paix et de la stabilité en Europe continentale. Elle ne peut être obtenue que par une bonne entente entre Paris, Berlin et Moscou.
- La Russie est européenne ! Elle est le pilier oriental d’un édifice de sécurité dont la France doit être le pilier occidental – à condition de savoir, comme de Gaulle le voulait, rassembler autour d’elle.
- Aujourd’hui l’enjeu majeur pour la France est de détacher la Russie de la Chine. La Russie est une puissance de stabilité. La Chine est une puissance dangereuse. Elle menace à court terme nos intérêts dans le Pacifique. Nous aurons besoin que la Russie pèse sur ses arrières. Nous avons en effet besoin de tranquillité pour refaire nos forces, défendre et développer notre présence dans le Pacifique. Et nous avons vu, avec l’affaire des sous-marins, que les pays anglo-saxons ne nous feront aucun cadeau dans cette zone.
- Voilà pourquoi nous devrions soutenir l’Allemagne, nous unir avec elle dans une certaine force d’inertie en attendant que l’agitation américaine sur le dossier ukrainien retombe. Notre intérêt est d’éviter une guerre. François Hollande puis Emmanuel Macron ont perdu beaucoup de crédibilité auprès des Russes en ne forçant pas Angela Merkel à faire respecter les accords de Minsk par les Ukrainiens sur lesquels elle avait une vraie influence. L’occasion surgit, avec Olaf Scholz, de se rattraper.
Qu’ils s’appellent Charles XII, Napoléon, Hitler ou Biden, les rêveurs d’empire se sont régulièrement cassés les dents sur la Russie et enlisés en Ukraine. Il nous faudrait, en France, renouer avec un savoir-faire diplomatique alimenté à une solide culture historique. Où sont passés les Couve de Murville et les Massenet, les Bainville et les Chateaubriand, les Talleyrand et les Vergenne?
Le problème est fondamental de chez fondamental : Macron se fout complètement des intérêts de la France.
Il sert ses maitres étrangers.
La raison est fort simple pour Macron rien de tel pour détourner l attention de sa “politique” des affaires intérieures de la France .Mieux vaut changer de sujet de ” conversation…”Un classique du genre… Ne pas chercher plus loin .
Macron a démontré à maintes reprises, ou fait semblant de montrer, qu’il ne voit pas, ne cherche pas ou ne comprend pas les conséquences de ses décisions. Du style : ” On avisera lorsque ça arrivera “.
Je vous lis tous les jours, mais par pitié, relisez vos articles, le nombre de fautes de frappe y sont, de façon dérangeante, de plus en plus nombreuses. Est-ce dû à la précipitation de publier ou simplement à de la paresse ? Le sérieux et le niveau d’expertise de votre site en dépend.
Merci.
Chère Madame , devenez bénévole dans l’association adossée à ce site web
vous ferez merveille !!!
c’est une lectrice assidue qui n’avait rien remarqué jusqu’à présent sur la Forme, préoccupée essentiellement à faire barrage au TRANSHUMANISME qui cherche à passer par la Grande Porte, surveillons aussi toutes les fenêtres Gardons-nous à Droite comme au Centre ! gare aux issues de secours en pleine verdure!
On le sait le Diable se faufile partout ! même dans les coquilles !
Bien Amicalement !
« Nous sommes vraiment fiers de pénétrer les cabinets ministériels du monde entier avec notre Programme des Jeunes Leaders Globaux: prenez Trudeau par exemple » (K. Schwab à Harvard)
Macron est sous contrôle, il n’a pas le choix.
Je me rappelle que Fillon en son temps, avait dit qu’il se rapprocherait de la Russie. Ça a dû peser…
Tout est bien vu comme toujours. Mais Scholz obéira et ruinera son pays et le vieux continent. Il n’a pas le choix, il est allemand.
Macron = PS = Hollande = USA = OTAN.
Lisez mon texte sur Trotski et lien entre les USA et la social-démocratie :
https://fr.sputniknews.com/20160929/trotsky-soumission-europeenne-usa-1027957906.html
ou ici :
https://blogs.mediapart.fr/danyves/blog/220117/comment-trotsky-explique-la-soumission-europeenne-aux-usa
Il semblerait que le président Macron ne soit pas la marionnette que l’on croit:
https://francais.rt.com/international/95164-format-normandie-paris-salue-bon-signal-avant-poursuite-negociations-berlin-ukraine-russie
On peut alors envisager la crise ukrainienne comme un brouillard diplomatique destiné à mobiliser la “troïka” russe (Poutine, Lavrov, Choïgou) alors que le véritable théâtre des opérations se situe ailleurs.
Accessoirement se jouerait aussi la réélection de Macron.
La crise mondiale actuelle traitée comme sanitaire est fondamentalement une crise énergétique qui résulte de nombreuses fautes stratégiques des leaders nationaux plus ou moins autocratiques. Hollande a décidé de fermer le nucléaire sans faire aucun investissement significatif dans la production d’énergie. Macron a créé une taxe Diesel “écologique”dont le résultat a été la guerre sociale dite des gilets jaunes. Il ne découvre qu’en fin de mandat que la France manque d’électricité pour passer l’hiver 2021/2022. 10 ans d’imprévision grotesque. L’instabilité politique récente de l’Ukraine date de 2014. Un des enjeux est l’indépendance du petit Donbas russophone dont le sous-sol regorge de charbon. Mais aussi les intérêts stratégiques américains très troubles concernant Kiev, loin des intérêts geostrategiques globaux à long terme que représente la paix mondiale. Les US gendarmes du monde font partie du passé comme Biden qui refuse les accords de Minsk.