L’homéopathie et la phytothérapie font partie des médecines non conventionnelles faisant principalement usage des plantes pour soigner. Elles peuvent soigner des plaies plus ou moins graves qui ont parfois du mal à cicatriser. Pour aller plus loin dans la démarche, un chercheur à Oman a pu mettre au point un pansement biologique à base de plantes…
L’aloe vera, une des plantes présente dans le pansement biologique
Pour réaliser son pansement biologique, Saied Vakilian, chercheur au Laboratoire de cellules souches et de médecine régénérative du Centre de recherche en sciences naturelles et médicales de l’Université de Nizwa (Oman), s’est servi de l’aloe vera. Cette plante se retrouve dans de nombreux produits cosmétiques et autres médicaments en raison de ses multiples vertus soignantes.
Constitué de plus de 75 agents actifs, d’une dizaine de vitamines et de plus d’une vingtaine d’acides aminés et de minéraux, l’aloe vera aide en effet à hydrater et à cicatriser des plaies et des éruptions cutanées.
Pour davantage d’effets sur la plaie, ce pansement biologique contient également une autre plante : le dragonnier de Socotra. Il s’agit d’une plante arborescente de la famille des Dracaenaceae ayant des vertus antimicrobiennes, et endémique à Socotra, une île du Yémen située dans l’Océan Indien.
Le pansement biologique conçu grâce à la combinaison de ces deux plantes vise ainsi à améliorer les propriétés des pansements classiques, habituellement un pansement de gaze adhésif. Ce dernier permet uniquement de limiter l’exposition de la plaie aux microbes, de maintenir le taux d’humidité, mais aussi réduire la douleur ressentie par le patient. Cependant, ils ne favorisent pas une bonne cicatrisation, car ils ne peuvent pas réguler la température ni l’humidité de la plaie, des conditions pourtant nécessaires pour éviter que la peau ne se crispe.
Certes, les nouvelles technologies ont permis de créer des pansements plus performants au cours des dernières années, mais les coûts en sont trop élevés, et le système de fabrication complexe, les rendant peu accessibles au grand public.
Accélérer la cicatrisation dans les meilleures conditions est un impératif, car cela limite les complications dues à une plaie trop longtemps ouverte. Dans cette optique, le pansement biologique se caractérise par l’augmentation des fibroblastes indispensables à la formation des tissus conjonctifs au niveau des tendons ou des muscles. Ceux-ci contribuent également à maintenir l’élasticité de la peau, tout en lui conférant densité et fermeté.
En réunissant toutes ces caractéristiques, ce pansement biologique a d’ailleurs obtenu le Prix National de la Recherche octroyé par le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation omanais.
Un pansement biologique pour accélérer la cicatrisation
Le pansement biologique se module à la chaleur du corps et s’adapte ainsi plus aisément à la forme de la plaie. Outre sa capacité d’adaptation, il est également extensible, ce qui lui permet de recouvrir des surfaces importantes. Le principe de fonctionnement est le même que celui que l’on retrouve dans le développement embryonnaire.
En effet, les cellules embryonnaires ont la capacité de cicatriser sans formation de tissus cicatriciels dans les premiers temps de leur formation, spécificité qui disparaît lorsqu’elles atteignent un certain niveau de développement. Ce phénomène est dû à l’actine, une protéine musculaire dont le rôle est de provoquer les contractions des muscles nécessaires au rapprochement des bordures de la plaie.
Les molécules naturelles utilisées dans un pansement biologique permettent donc de reproduire les activités se produisant au niveau des cellules du derme. Les risques de complication sont réduits, le processus adopté étant naturel. Ces risques restreints résultent de la barrière que le pansement forme autour de la plaie contre les infections bactériennes multirésistantes. En outre, comme partout dans l’organisme, des bactéries y sont déjà présentes. Il aide à en éviter la prolifération et les infections sous-jacentes.
Une solution contre l’antibiorésistance ?
En 2016, une équipe de chercheurs de l’école polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), en Suisse, avait déjà mis au point un pansement biologique. Les résultats de leur étude ont dévoilé que ce produit anti-infectieux pourrait réduire la mortalité liée aux infections, une des principales causes de décès des grands brulés.
Ce bandage, sous forme de gaze de collagène, présente des cellules progénitrices sur sa surface. Ceux-ci une forte capacité de multiplication favorisant ainsi la cicatrisation. Il renferme en même temps des molécules en forme de branches d’arbre permettant de détruire les bactéries. Appelées dendrimères, une partie se déplace autour du pansement afin d’assainir la zone protégée, et une autre reste pour se proliférer.
Pour Lee Ann Laurent-Applegate, directrice de l’Unité de thérapie régénérative à l’hôpital de Lausanne (CHUV), partenaire de l’EPFL :
Il n’est pas possible de prescrire des antibiotiques à tous les patients à titre préventif, de peur de rendre les bactéries résistantes. Avec les nouveaux bandages, il ne s’agira plus de traiter l’infection, mais bien de l’empêcher de se produire. Nous nous attaquons au problème en amont.
Une solution à prendre en compte pour limiter l’utilisation des antibiotiques, et pourquoi pas lutter contre l’antibiorésistance…
Quelle grosse merde, c’est un pansement transgénique, stop avec toutes ces conneries!
Excellent article, merci ! Il est toujours encourageant que la recherche sur des moyens simples pour éviter des problèmes compliqués voire mortels se poursuive. En tant que neurochirurgien, anesthésiologiste et expert en soins intensifs, je suis toujours à la recherche de ces moyens et ne me préoccupe pas des transconnes de merde.
un petit patch ou pansement avec du gel d’aloe Vera ( facile aussi à faire et conserver ) devrait suffire …
Mais pas d’effets antimicrobien !