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S’expatrier, quitter son pays et aller voir à l’étranger si l’herbe est plus verte ailleurs reste avant tout un projet de vie individuel et personnel. Il faut en avoir l’envie et la force pour réussir son changement de pays.
Toutefois, il ne faut pas oublier qu’il est rare d’être seul au monde, nous avons tous une famille, des proches. La compatibilité de long terme entre le projet et l’environnement familial et amical doit être prise en compte.
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© 2023 Le Courrier des Stratèges
“Aider ses concitoyens dans leur installation”, où qu’elle soit, est un programme politique qui est essentiel et qui est mis en berne en France. Cela commence par l’apprentissage et l’expérience sous le regard bienveillant d’un guide ou d’un mentor qui renforce la foi. Tenir deux ans dans un pays étranger, même si c’est pour y faire des études ou de la recherche, est uné épreuve : le mal du pays d’origine guète. Y investir à long terme est une autre épreuve, car les règles ne sont pas les mêmes qu’en France et parfois sans équivalence. Le chinois ont l’habitude de se faire enterrer à leur lieu de naissance. Les japonais qui s’expatrient sont considérés comme des étrangers dans leur propre pays. L’administration française a maintenant tendance à supprimer les droits à la sécurité sociale des français expatriés.
Je signale ce fil Telegram sur le thème du départ.
Force ???????????? ???????????? https://t.me/expattoutazimuts
Paroles d’expatrié puis d’impatrié si ça peut aider les jeunes. Attention les temps ont changé et ce n’est que mon expérience personnelle hors temps actuels !
Pour vous faire comprendre comment on s’expatrie puis s’impatrie par l’expérience acquise à l’étranger :
Parents originaires de Pologne arrivés en France dans les années 30 avec leurs parents, en fait non “après” leurs parents comme ce fut souvent le cas. Le père arrivait en France en éclaireur et la famille suivait quelques années après : mon père à l’âge de 6 ans et ma mère à l’âge de 10 ans (traversée de l’Allemagne nazi avec son frère).
Ensuite nombreux déplacements professionnels de mon père et donc de la famille en France métropolitaine, quasiment un tous les 1 à 2 ans et du nord au sud et d’est en ouest pendant 10 ans. Copains d’enfance = 0
À 19 ans après le bac séjour d’un an à Londres où il n’y avait pas beaucoup de Français mais beaucoup de travail. À 20 ans choix du service militaire en Allemagne encore pour découvrir le “monde” (mais responsable du cercle franco-allemand hors caserne). À 21 ans, je reste en Allemagne mais vais m’installer à Berlin-ouest en stop (1650km de la côte d’azur) en fait pour être proche de la Pologne (80km) afin de pouvoir rendre visite à ma famille dont mon oncle maternel. 6 ans à Berlin où je commence des études de kiné (premier Français diplômé de kiné en RFA) payées par l’Arbeitsamt allemand (oui, j’avais été au chômage 2 mois et les Allemands n’aiment pas du tout ça. Vu que j’avais mon bac, ce qui était rare en RFA à l’époque, ils m’ont demandé de choisir une formation rémunérée. Connaissance de mon épouse fraîchement arrivée de Corée du Sud dans le cadre d’un accord germano-coréen pour fournir des infirmières coréennes aux déjà bien malades hôpitaux allemands. Comme pour beaucoup de jeunes Allemands, voyage pendant 1 année sabbatique jusqu’en Inde en camping-car aménagé par mes soins dont la traversée AR de l’Iran en pleine révolution khoméniste. Belle expérience où on a vu de nos yeux les belles demeures (châteaux) sur les rives de la mer Caspienne des millionnaires (expatriés) du shah confisquées par les barbus. Travail comme kiné et infirmière pendant l’été à Berlin pour financer notre année sabbatique en Corée du sud pays de mon épouse où j’ai découvert un pays en développement (vous savez ce qu’il est devenu). Enseignement du français dans des instituts universitaires de langues et parallèlement apprentissage en cours intensifs du coréen le matin (cours gratuits car j’enseignais le français le soir dans leur institut). Découverte des joies de l’enseignement et formation sur le tas. D’où lors de notre retour en France, installation à Strasbourg pour y commencer des études universitaires que nous avons financé seuls en travaillant comme kiné et infirmière en Allemagne pendant les vacances universitaires. Après nos DEA, départ pour la Corée du sud pour y enseigner le français en qualité de lecteur pendant 2 ans dans une université. Puis, un ami, récemment installé au Japon, nous a introduit (c’est comme ça que ça marche en Asie) auprès d’une université japonaise pour un poste de lecteur (triplement du salaire). Puis retour en France après 3 années pour soutenir nos doctorats respectifs auprès de nos universités françaises. Dépôt de nos candidatures auprès du MAE à Paris et obtention (grâce à nos doctorats) d’un poste pour couple auprès de l’université du Qatar dans le cadre des accords culturels franco-qataris (passeports semi-diplomatiques pour ne pas y être retenus contre notre gré). On y reste 1 an mais ne me demandez pas pourquoi. Retour en France et départ aussitôt pour moi de nouveau au Japon vers un poste de maître de conférence. Mon épouse Dr. ès-lettres reste en Europe et est recrutée par une start-up belge L&H à Ypres dans les technologies des langues (elle est responsable du coréen dont le premier TTS du coréen au monde) qui deviendra le numéro mondial. Je reste 3 ans au Japon et fais de très nombreux AR vers la France. Après 7 ans, les Américains réussissent à trouver une faille pour exclure cette société belge du Nasdaq (10 milliards de $ partent en fumée). Ils la rachètent pour 10 millions d’€. Mon épouse se retrouve au chômage à 50 ans mais commence (dans ce cadre) un Master en Affaires Internationales à Lille dont le stage la conduira comme adjointe au vice-président français de Saint-Gobain à Séoul (premier oral de stage en téléconférence entre Séoul et Lille pour cette université). Elle aurait pu y rester et moi avec mais les conditions de la vie à Séoul ont vite fait de nous convaincre de rentrer sur la Côte d’Azur. On vend notre maison à Lille qui ne paye qu’une partie d’un terrain sur la Côte. Je reprends ma profession de kiné (comme quoi il faut toujours avoir un plan B dans la vie) et adoptons parallèlement un petit Coréen de 1 an qui a maintenant 15 ans.
Pour conclure, on dit que pierre qui roule n’amasse pas mousse mais ça c’était avant. Je crois qu’à notre époque il faut s’expatrier ( Erasmus est un bon début) et que ça devrait même devenir obligatoire pour beaucoup de professions, voire toutes, voire surtout pour les hommes et femmes politiques qui veulent nous gouverner. Après si l’expatrié/e trouve son bonheur à l’étranger tant mieux mais vivre dans sa langue et sa culture, c’est encore mieux. En fait, il y a souvent une génération qui doit se sacrifier lors d’une expatriation !
PS.: En ma qualité de kiné, j’ai rencontré des Français expatriés qui venaient se faire soigner en France dont beaucoup d’Israël ou d’Amérique du Sud. Mais aussi du Maghreb !
Merci de partager votre parcours professionnel et votre expérience muti-culturelle.
Mais cette lecture se veut verticale, dans le sens de chronologique, et n’éclaire pas suffisamment sur les raisons qui conduisent à une expatriation.
Moi aussi, comme vous, je suis fils d’immigrants polonais, échoués dans le Nord de la France, bachelier en 1969, et copains d’enfance = 0.
À 19 ans, j’ai fait le choix de partir, à 72 ans aujourd’hui, je fais le choix de ne plus revenir en France.
Les obstacles avant l’expatriation sont:
– pourquoi quitter ma zone de confort ?
– nécessité de maîtriser une nouvelle langue, souvent deux,
– ressources limitées pour faire face aux nouveaux besoins “ailleurs”,
– l’expatriation, c’est « émigration », « exil », « rupture », « séparation ».
Changer de vie, changer de pays, changer d’horizons, changer de nom, changer de femme, de religion, de train de vie, décider que mon avenir sera différent … peu importent les dégâts, il existe une injonction intérieure qui nous conduit vers une nouvelle identité.
Fêlures ou blessures, qu’elles soient familiales ou morales, désenchantements ou regrets dans le cours d’une carrière professionnelle, tout ceci va s’imbriquer en négatif dans un processus de renaissance, fait d’espoirs et de confiance en soi, pour dessiner l’image positive d’une nouvelle vie ailleurs.
Alors, oui, changer de vie, vivre plusieurs vies, ne plus vieillir, ne plus croupir.
Il faut du courage et être résolu, cependant. Les rêves ne s’accomplissent qu’à cette condition. Écouter Aznavour (“Emmenez-moi” …pour oublier la grisaille du Nord …) ou chanter avec Henri Salvador (“Syracuse” … pour voir le pays du matin calme …), tout ça ressemble au débat entre la vie vraie et la vraie vie, l’une conjuguée au conditionnel, l’autre au présent.
J’ai dépensé une fortune en billets d’avion pour revoir régulièrement mes parents avant leurs disparitions, voir mon avocat pendant cinq ans pour régler mon divorce d’avec une française, ce sont aussi des causes aggravantes pour tourner le dos au passé.
Il n’y a que les Services Fiscaux pour me rappeler mon passé de Français. Le reste n’existe plus depuis longtemps.
L’expatriation a donné un sens à mon existence. Ici, j’ai trouvé la vraie vie.
Après une carrière vagabonde mais réussie, je vis depuis 26 ans en Asie du Sud-est, (mais surtout pas en Thaïlande, où viennent s’installer des boomers retraités avides de jeunesse et de plaisirs éphémères).
Le choix de mon pays de résidence devait répondre à 3 conditions :
– accès aux soins de qualité; j’ai ainsi supprimé les cotisations de la CFE et de ma mutuelle,
– faible criminalité,
– coût de vie modéré.
Savoir ce qu’on doit faire et le faire réellement nécessite un combat entre la logique et l’émotion. Mais, je vous l’accorde, il faut savoir saisir toute opportunité, et ne pas hésiter à se remettre en question.
Witaj Olivier!
Comme quoi les Polonais et leurs descendants voyagent et continuent de s’expatrier. J’ai même rencontré un Polonais fraîchement naturalisé français autour de 1990 qui avait réussi le tour de force d’enseigner le français en milieu universitaire en Corée. Votre expérience personnelle m’interpelle également et me rappelle (un flash-back) que nous aurions pu émigrer en Australie au début des années 80 et également aux USA car j’avais été engagé par l’hôpital militaire américain à Berlin-ouest en qualité de PT et en plus je parlais l’anglais assez couramment. La green card ensuite aurait été très facile à obtenir. Comme vous le voyez, l’expatriation ouvre toutes les portes que l’on imagine même pas en restant dans son pays et vous le résumez très bien en conclusion : “Savoir ce qu’on doit faire et le faire réellement nécessite un combat entre la logique et l’émotion. Mais, je vous l’accorde, il faut savoir saisir toute opportunité, et ne pas hésiter à se remettre en question.”
J’ai le même âge que vous. Nous sommes revenus en France depuis 20 ans et selon ce qui se prépare d’ailleurs très bien prophétisé par Eric, on commence à se poser la question d’une huitième expatriation surtout pour notre fils de 15 ans. L’Europe semble se condamner d’elle-même et verra une “expatriation sauve-qui-peut” assez rapidement afin d’éviter la vaccination obligatoire surtout des enfants. Qu’en est-il de la vaccination où vous habitez ?
Bonne continuation au Vietnam, je suppose !!!!!