Le PDG d’AstraZeneca, Pascal Soriot, a déclaré au Telegraph britannique qu’administrer des doses de rappel aux enfants et aux personnes en bonne santé n’est pas une décision judicieuse. Il a indiqué que la primovaccination suffit pour les protéger contre les formes graves du Covid-19. M. Soriot a ajouté dans sa déclaration que les gouvernements ne devront pas investir l’argent des contribuables dans l’achat des boosters.
Face à l’essor des nouveaux sous-variants d’Omicron, et malgré leur inefficacité, les campagnes de rappel de vaccin contre le Covid-19 pourraient reprendre en automne. Aux Etats-Unis, depuis le 17 juin 2022, les Centres de contrôle et de prévention des maladies américains (CDC) ont même donné leur feu vert pour la vaccination des enfants âgés de 6 mois à 5 ans. Pourtant, les effets secondaires des injections anti- Covid sont de plus en plus visibles. Dans une interview accordée au journal Telegraph britannique, le patron d’AstraZeneca, Pascal Soriot, a déclaré que les rappels de Covid-19 pour les jeunes et les personnes en bonne santé ne seraient pas opportuns. Un discours assez étonnant, car depuis le 23 mai 2022, AstraZeneca a confirmé l’approbation de son vaccin recombinant (ChAdOx1-S) en tant que troisième dose de rappel chez les adultes par l’EMA.
Le patron d’AstraZeneca contre l’achat des boosters
Sur le journal Telegraph, Pascal Soriot, le PDG d’AstraZeneca a déclaré que les boosters
Covid-19 ne conviennent pas à tout le monde . Des études ont en effet, révélé que les vaccins déjà administrés suffisent pour protéger les personnes en bonne santé et les enfants contre la forme grave du Covid-19.
Les bénéfices d’une vaccination chez les plus jeunes ne sont pas encore prouvés selon même l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les enfants ne présentant pas de facteurs de risques.
Pascal Soriot a également fait remarquer que la primovaccination a un effet durable. Ainsi la plupart des personnes vaccinées développent une « immunité de base » qui leur permet d’éviter les maladies graves.
A la question de savoir si le fait d’administrer des doses de rappel est réellement nécessaire, le PDG d’AstraZeneca répond que l’achat de rappels par les gouvernements ne serait pas une bonne utilisation de l’argent des contribuables. Selon M. Soriot, la plupart des personnes touchées par le Covid ne présentent que des symptômes légers.
Les autorités sanitaires contre l’avis de Pascal Soriot
En dépit de ces déclarations de Pascal Soriot, les autorités sanitaires britanniques sont unanimes sur l’efficacité des injections de rappel. Elles pensent que les boosters sont indispensables pour limiter les risques de maladies graves et elles conviennent à tout le monde, peu importe l’âge et les comorbidités.
Au Royaume-Uni par exemple, la campagne de rappel pour les personnes de plus de 50 ans va bientôt débuter. Les agents de santé et les individus atteints d’une maladie sous-jacente ou un risque de développer la forme grave du Covid-19 sont prioritaires. A noter que le Royaume-Uni utilisera les vaccins de rappel bivalents de Pfizer et Moderna, et non le vaccin Vaxzevria, qui pourtant a été conçu en collaboration avec l’université d’Oxford. A noter également que son utilisation n’est pas encore approuvée aux États- Unis.
Aux Etats-Unis, selon le Washington Post, la FDA aurait déjà demandé à Moderna et Pfizer d’accélérer la fabrication de vaccins actualisés afin que le booster soit prêt dès le mois de septembre.
Une tactique pour booster la vente d’Evusheld ?
Comme Pfizer, AstraZeneca a participé à la course contre la montre pour fabriquer des vaccins permettant de lutter contre le SRAS-CoV-2. En 2021, les deux entreprises ont livré des quantités similaires de vaccins. Pourtant, AstraZeneca n’a pas obtenu un bénéfice aussi important que celui enregistré par Pfizer.
Pfizer aurait enregistré 37 milliards de dollars de revenus des ventes de vaccins l’année dernière, pour un bénéfice de 22 milliards de dollars, contre 3,9 milliards de dollars de revenus de ses vaccins en 2021 pour AstraZeneca avec un bénéfice de 115 millions de dollars, selon Telegraph.
Par ailleurs, le groupe pharmaceutique suédo-britannique a fait face à de nombreuses critiques concernant l’insuffisance des données soumises et à son incapacité à tenir ses promesses de livraison. Pour rappel, l’Union européenne avait accusé fin mai 2021 à AstraZeneca de “violation flagrante” de leur contrat. En effet, l’UE reprochait au géant pharmaceutique de ne lui avoir livré que 30 millions de doses au premier trimestre 2021, au lieu des 120 millions doses promises.
Notons que cette interview du PDG d’AstraZeneca intervient au moment où l’entreprise espère une hausse des ventes de son traitement par anticorps Evusheld. AstraZeneca commencerait à anticiper un déclin de ses revenus liés au vaccin, les ventes sur le marché clé qu’est la Chine, qui a représenté près d’un cinquième des ventes l’année dernière, ont baissé de 6 % pour atteindre 1,44 milliard de dollars en raison de la baisse des prix, des suspensions de commandes, des mesures du zéro-Covid. Le sérum d’AstraZeneca est aujourd’hui principalement redirigé vers le programme international Covax, sous l’égide de l’ONU, destiné aux pays pauvres.
Certains se demandent si cette interview n’était juste pas une tactique pour booster la vente d’Evusheld ?L’Evusheld est indiqué chez les patients non répondeurs à la vaccination et à risque de forme grave de la maladie. Pour rappel, l’Evusheld contient deux anticorps monoclonaux à action prolongée qui empêchent le coronavirus de pénétrer dans les cellules, offrant ainsi une protection contre l’infection. Ce traitement est autorisé en France et aux États- Unis, depuis décembre 2021, et depuis février en Israël et ce 30 août 2022 au Japon.
AstraZeneca s’attend à ce que le succès d’Evusheld compense la chute des ventes de son vaccin anti-Covid Vaxzevria. Le géant britannique a déjà enregistré un chiffre de ventes de 445 millions de dollars au cours du premier trimestre de cette année grâce à l’Evusheld, légèrement en dessous des attentes qui tablaient sur 480 millions de dollars.
AstraZeneca a déjà signé des contrats d’achat de ce produit avec l’Union européenne, les Etats-Unis, l’Amérique latine, la Chine, l’Australie et l’Asie du Sud-Est. Le Royaume-Uni a en revanche annoncé qu’il n’achètera pas ce traitement par anticorps en raison de l’insuffisance des données concernant la durée de la protection qu’il offre contre Omicron et ses sous-lignages.
Et pendant ce temps, les médias bassinent le mougeon à longueur de journée pour qu’il prenne une “2ème dose de rappel”.
Ça sonne mieux qu’une 4ème dose.
Il faut marquer au fer rouge le cheptel voyons!
En dehors de la motivation commerciale, sans doute évoquée à juste titre, est-ce que les parapluies commenceraient à s’ouvrir ?
On n’est pas sorti des ronces, je dis.