L’utilisation de produits à base de plantes a connu une croissance rapide dans la population générale. En France, 85% des Français ont une bonne ou une très bonne image des médecines douces. Les femmes en particulier en ont une meilleure image (88%) par rapport aux hommes (81%) selon Enquête réalisée par Harris Interactive sur la santé des Français et leurs relations aux médecines douces en période de COVID. Parmi les plantes les plus fréquemment utilisées en médecine naturelle à travers le monde, il y a l’aloès…
L’aloe vera : une plante aux multiples vertus
Il existe plus de 400 espèces d’aloès, mais l’espèce la plus populaire et la plus utilisée est l’aloe vera. Cette plante médicinale contient des composés pharmacologiquement actifs associés à diverses activités biologiques, notamment des effets fongicides, antiviraux, antibactériens, anti-inflammatoires, antimicrobiens, laxatifs, immunomodulateurs et anticancéreux.
En raison des nombreux effets bénéfiques supposés, la production d’Aloe vera a été une industrie émergente pour la fabrication de médicaments laxatifs, de cosmétiques et d’aliments fonctionnels, tels que des crèmes pour le visage et les mains, des lotions solaires, des shampooings et des toniques capillaires, des lotions et lingettes pour bébés, ou encore des gélules et comprimés.
Mais y a-t-il des risques dans l’utilisation de l’aloe vera ?
Cette plante grasse de la famille des Liliacées est formée de deux composants qui se diffèrent dans leur composition chimique : le gel qui se trouve au cœur de la feuille et le latex qui entoure celui-ci.
Le gel d’aloe vera
Le gel, incolore et de texture visqueuse ou gluante, est la seule partie de l’aloe vera qui est comestible. En plus des fibres et des polysaccharides qui lui confèrent ses propriétés apaisantes, il est constitué de plusieurs substances actives, d’éléments nutritifs et bien d’autres composants. Sa richesse en protéines, en lipides et en sels minéraux notamment fait d’elle une référence en cosmétique.
Le gel possède effectivement des propriétés hydratantes, adoucissantes et régénératrices sur la peau. Il existe d’ailleurs des preuves suggérant qu’une fois appliqué sur la peau, il peut ralentir son vieillissement. Dans une étude publiée en 2009 dans Annals of Dermatology par exemple, sur 30 femmes de plus de 45 ans, la consommation de gel d’aloe vera par voie orale a augmenté la production de collagène et amélioré l’élasticité de la peau sur une période de 90 jours.
Parallèlement, le gel d’aloe vera est très connu pour accélérer la cicatrisation des plaies, en particulier pour traiter les brûlures y compris les coups de soleil. Des études suggèrent d’ailleurs qu’il s’agit d’un traitement topique efficace pour les brûlures au premier et au deuxième degré. Ces études expérimentales publiées dans The Iranian Journal of Medical Sciences (IJMS) en 2019 ont montré que l’aloe vera pouvait réduire le temps de guérison des brûlures d’environ 9 jours par rapport aux médicaments conventionnels. Il a également aidé à prévenir les rougeurs, les démangeaisons ainsi que les infections.
Le latex et son effet purgatif
L’effet purgatif du latex d’Aloe est reconnu depuis longtemps et a été utilisé de manière empirique pour soulager la constipation. Le premier écrivain médical à enregistrer l’utilisation thérapeutique de l’Aloe est Dioscoride, un médecin grec du premier siècle après J.-C.
Par la suite, le latex d’Aloe a été largement utilisé dans les préparations laxatives à base de plantes dans de nombreux pays. Pourtant, un certain nombre d’effets indésirables résultant de l’ingestion de latex ont été rapportés dans des études cliniques. L’utilisation prolongée a été associée à un déséquilibre électrolytique dû à la diarrhée, aux douleurs abdominales, aux vomissements, à l’hypokaliémie, à la pseudomélanose colique et au développement d’un côlon cathartique – le côlon devient atonique et dilaté.
De plus, l’utilisation à long terme de ce laxatif pourrait être corrélée au risque de développer un cancer du côlon. Lorsque la feuille fraîche est coupée, le gel peut être consommé tandis que la fine couche de latex doit être impérativement enlevée, car elle s’avère ainsi néfaste pour la santé. Cela requiert une technique spécifique lorsqu’on le fait soi-même.
C’est surtout la molécule d’aloïne dans le latex qui provoque l’effet irritant et cancérigène sur le gros intestin. Outre les douleurs et les crampes d’estomac, elle peut aussi entrainer une anomalie du rythme cardiaque et perturber l’équilibre électrolytique, autrement dit la régulation de la fonction nerveuse et musculaire. Il peut également provoquer un mauvais fonctionnement du foie.
Quoi qu’il en soit, l’application de l’Aloe vera comme plante médicinale pour la cicatrisation des plaies cutanées est confirmée par plusieurs études. L’Aloe Vera est largement utilisé pour ses effets antibactériens, antiviraux et anti-inflammatoires et est pris en compte par les scientifiques. En raison de ses propriétés et de ses composés, il peut être utilisé pour conserver l’hydratation et l’intégrité de la peau. Vous pouvez donc l’utiliser pour traiter les brûlures au premier et au deuxième degré, sans crainte. En termes de qualité et de rapidité de cicatrisation, il est aussi beaucoup plus efficace et moins coûteux par rapport aux traitements alternatifs actuellement disponibles.
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