Ce contenu est réservé aux abonnés
Pour profiter pleinement de l'ensemble de nos contenus, nous vous proposons de découvrir nos offres d'abonnement.
Connectez-vous si vous avez acheté un abonnement et/ou ce contenu.
On ignore souvent l’épisode raconté par Eric Aeschimann dans La guerre de Sept Ans: en 1992, Jacques Chirac et Edouard Balladur avaient préparé une affiche sur laquelle ils appelaient à voter non à Maastricht.Finalement, ils ont recommandé de voter oui et se sont affrontés lors de l’élection présidentielle de 1995. Ils s’étaient convaincus – ou on les avait persuadés – que l’on ne pouvait pas être élu à la présidence de la République en étant contre Maastricht.
Bel exemple d’une prophétie auto-réalisatrice! En effet, à partir du moment où l’on ne s’était pas opposé à François Mitterrand et l’on n’avait pas appliqué au président de l’époque son propre principe – “Quand on est dans l’opposition, on s’oppose sur tout!” -on n’avait aucune chance de pouvoir capitaliser sur l’échec de Maastricht.
Pour profiter pleinement de l'ensemble de nos contenus, nous vous proposons de découvrir nos offres d'abonnement.
Edouard Husson est directeur de la rédaction. Ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure, agrégé et docteur en histoire, professeur des universités, ancien vice-chancelier des universités de Paris. Spécialiste de l'Allemagne.
© 2023 Le Courrier des Stratèges
Personnalités nouvelles ? Je me propose.
Je me vois bien sous-secrétaire d’Etat aux choux farcis.
Je ne partage pas vos conclusions sur deux points fondamentaux :
1) Je crois les Français prêts à la jacquerie mais pas à la révolution.
2) Il n’y a pas d’élite de rechange, tapie dans l’ombre, qui attendrait son tour. Nous ne sommes pas en 1789. Le niveau intellectuel, moral et culturel des moins de 40 ans est épouvantable. Quelques individus remarquables sur des millions, ça ne fait pas classe dirigeante de substitution.
*une classe
100% d’accord, Monsieur Husson s’illusionne sur tout à croire qu’il ne vit pas dans la vraie vie avec des vrais gens. Nous sommes un pays de téléspectateurs, il n’y a plus de peuple (c) Nicolas Bonnal; je crois beaucoup plus crédible une victoire écrasante de la corruption et du gangstérisme qu’une RRRévoloucionne à la CDG, mémé-lanchois ou mediapark. Un indice? Le monde politique de 2022 déborde d’ambitieux et d’ambitieuses, la plupart sans talent mais peu importe. Or comme par hasard personne ne veut sortir du bois ni du sens giratoire obligatoire sur tous les sujets ????. La Russie pour commencer, le vaxxin, la main-mise de l’ue allemande sur toutes les décisions. Bin non, pas folles les guêpes, on cachetonne comme on peut e basta! Service minimum. C’est bien plus confortable d’accabler maqueron avec la bouche, assis peinard dans un fromage de la ripoublique.
Eh bien! Vous en savez des choses sur moi, pour me soupçonner de ne pas vivre “dans la vraie vie avec de vrais gens”!
Et si le sens de mon article c’était en fait un appel à chacun d’entre nous: à prendre nos responsabilités et s’engager?
✋ En toute amitié bien sûr. Je comprends l’idée mais les appels n’y feront rien. Pas auprès des gagnants dans la ouate et pas auprès du petit personnel. Personne n’écoute vraiment personne de nos jours, surtout pas du haut vers le bas. Zéro confiance, personne ne s’engagera à rien plus de quelques semaines; faire semblant et profiter des plans qui se présentent, c’est la vraie vie.
Les droites d’aujourd’hui sont comme Philippe Séguin dans les années 90 : elles combattent à fleuret moucheté. Il n’est pas question pour elles de remettre en cause l’UE dans son principe même. Plus encore, elles s’enlisent dans une certaine attitude en oubliant les vertus du coup droit, appréciés des grands maîtres d’armes. En politique comme en escrime, le coup droit est simple en apparence et difficile à maîtriser en pratique. Quand De Gaulle, sous-secrétaire d’Etat de la Défense nationale en juin 1940, quitte ses fonctions par refus du jeu sinueux du gouvernement Pétain, il pratique le coup droit. Question de lucidité devant une situation d’exception, mais aussi question de tempérament : on voit mal De Gaulle participer aux finasseries de l’après-armistice. Aujourd’hui, aucune des droites (au fait, le sarkozysme fut-il autre chose qu’une mise en scène pour abuser les électeurs de droite ?) et aucune des gauches n’affronte sans détour la bureaucratie bruxelloise qui impose pourtant ses choix de plus en plus directement. On vit le temps des armistices inavoués. Nous sommes à nouveau dans une situation d’exception, le Courrier des stratèges l’a bien compris. Désormais, le coup droit se nomme sécession.
Bien écrit, la sécession est impossible, trop d’imbrication, de contrôle, ils se servent de nous, il nous possèdent, l’informatique et les petits employés serviles et zélés collaborent et surveillent, nous savons tous que nos commentaires sont archivés, mémorisés et identifiés par exemple.
Oui la sécession est impossible à réaliser car nous dépendons très fortement du corps social où nous sommes ancrés. Par contre le non possumus et le martyre sont toujours de vivante actualité. On dit bien ‘souffrir le martyre’.
Il s’agit de sécession au sens où l’entend Eric Verhaeghe. C’est avant tout une démarche qui, bien sûr, n’a rien d’absolu ni de définitif. On peut aussi appeler cela retrait tactique. Rien de commun avec la capitulation et le défaitisme. L’abstention électorale de millions de Français constitue une forme de sécession.