Le thème des Journées Européennes du Patrimoine 2022 est le « Patrimoine Durable ». Ce thème a été choisi pour préserver notre riche patrimoine culturel européen, et sa diversité.
Le sens premier du mot durable est, nous dit le Larousse : « De nature à durer longtemps, qui présente une certaine stabilité, une certaine résistance ».
Le mot durable évoque aujourd’hui le développement durable : « le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».
« Qui prend en compte l’avenir de la planète » ajoute le Larousse
Cette définition de « durable » est purement idéologique
Personne ne sait qui constituera les générations futures. Leurs besoins sont inconnus. L’avenir de la planète n’est pas davantage établi. Compte tenu de l’air du temps on peut supposer que cela veut dire économiser les ressources dites naturelles, comme les matières dites premières. Cela renvoi au jour du dépassement inventé par le WWF. Repère qui n’a aucun sens, contrairement au Jour de la libération calculé par Contribuables associés
Bref état des lieux.
Nous vivons en Europe depuis plusieurs siècles dans une civilisation forgée par l’Histoire, avec pour fondements la philosophie grecque, le droit romain et le christianisme. Cette civilisation a engendré des fondamentaux qui ont fait la culture européenne : la liberté une et intouchable, la propriété privée inviolable, la personne humaine unique et sacrée. Il en découlait des pays que l’on appelait « libres ». Dans ces pays les libertés individuelles et la prospérité y étaient plus importantes que dans la plupart des autres.
Les Européens pensaient que ces acquis culturels (la paix, les libertés individuelles et la prospérité) étaient profondément durables, et solidement ancrés dans l’inconscient européen. Or ils se sont révélés très fragiles.
L’Union Européenne a été vendue aux populations, comme un moyen de garantir la paix entre ses membres, grâce au libre échange. Aujourd’hui après avoir poussé à la transition énergétique, à la coercition sociale et à la vaccination de masse pour les Covid, elle se comporte en va-t-en guerre acharné. Elle détruit délibérément son économie, précipitant ses habitants dans la pénurie et la misère.
En France, en deux ans nous avons d’abord connu : l’enfermement de toute la population et la mise à l’arrêt de toute l’économie pour des raisons politiques. Nous connaissons toujours le gouvernement par la peur, la coercition sociale, la chosification de l’être humain, la manipulation des foules, la croyance, l’idéologie et le scientisme remplaçant la science, la fin de la liberté d’expression, les sanctions économiques prises par le gouvernement contre sa propre population.
La substance même de culture européenne s’est effondré d’un coup. Ce viol des principes civilisationnels européens n’a suscité que peu d’opposition. Cela montre qu’en politique, le durable est éphémère. Aujourd’hui personne ne sait comment évoluera ce chaos, ni ce qui en sortira.
Bastiat, patrimoine durable.
Dans le patrimoine nous trouvons le patrimoine matériel et le patrimoine immatériel. Le site du ministère de la Culture nous apprend que : « Le Patrimoine culturel immatériel (PCI) englobe des pratiques et savoirs dont chacun hérite en commun, et qu’il s’efforce collectivement de faire vivre, recréer et transmettre ». Cela pourrait s’apparenter à des mèmes « un mème, au sens général, est un élément culturel ou comportemental qui se transmet d’un individu à l’autre par imitation ou par d’autres moyens non génétiques ». Selon Dawkins, « dans le domaine mental, les mèmes sont des réplicateurs, comparables à ce titre aux gènes, mais responsables de l’évolution (…) des cultures ». Ces mèmes constituent un patrimoine commun à une population (mème internet, par exemple).
Bastiat fait partie du patrimoine immatériel bayonnais, landais, et bien sûr français. Le site gouvernemental précise : « Patrimoine vivant témoin de la diversité culturelle, le Patrimoine culturel immatériel fait le lien entre patrimoine matériel et naturel, et contribue au développement durable ». Donc Bastiat « contribue au développement durable ».
Frédéric Bastiat est né le 30 juin 1801 à Bayonne, rue Victor Hugo, puis il a vécu dans les Landes au Domaine de Sengresse qui est aujourd’hui une maison d’hôtes. Il est mort de la tuberculose à Rome le 24 décembre 1850. Il est enterré à l’église Saint Louis des Français. Nous allons examiner comment la pensée humaniste de ce Bayonnais du 19e siècle peut constituer un roc sur lequel amarrer une culture à la dérive et sur lequel il est possible de bâtir un avenir « durable » et « résilient ».
Les droits naturels
Le sujet n’est pas de discuter si les mesures de coercition sociale imposées pour un prétexte ou un autre sont justifiées ou non. Certains pensent que oui, je pense que, non seulement elles ne le sont pas, mais qu’en plus elles sont nocives. Il s’agit de dénoncer une atteinte à des principes civilisationnels. Les idées libérales de Bastiat reposent sur les droits naturels.
« Personnalité, Liberté, Propriété, — voilà l’homme » écrit Frédéric Bastiat dans La Loi (1850).
Dans un pays où les gens sont censés être libres, la fin ne justifie pas les moyens. Les difficultés et les épreuves doivent être surmontées en respectant les principes intangibles et sacrés qui fondent leur civilisation. Ces trois principes sont éternels. Ils ne sont pas crées par la législation.
« Ce n’est pas parce que les hommes ont édicté des Lois que la Personnalité, la Liberté et la Propriété existent. Au contraire, c’est parce que la Personnalité, la Liberté et la Propriété préexistent que les hommes font des Lois », Frédéric Bastiat, La Loi (1850).
Ces droits sont consubstantiels du libéralisme et intimement liés. Porter atteinte à l’un lèse aussi les autres. Dans les faits, ils ne sont plus respectés en Occident. Les lois peuvent les détruire dans une société. Les politiciens peuvent les appliquer ou non, les combattre ou non. Ce n’est pas pour ça que ces droits n’existent plus. Ils sont toujours là. Il est toujours possible de leur rendre leur place. Ce qu’une loi a fait, une autre loi peut le défaire, et vice versa. Ce qui veut dire qu’il est toujours possible de bâtir sur les droits naturels, même et surtout, dans une société à la dérive. D’autant qu’ils sont les garants de la justice et de la prospérité.
Ces trois principes appartiennent aux individus, pas aux États. Ce sont les individus qui délèguent provisoirement une partie de ces droits à leurs gouvernements. Ce n’est pas l’État qui octroie des droits aux individus. « Si un droit n’existe dans aucun des individus dont, pour abréger, on nomme l’ensemble une nation, comment existerait-il dans la nation? Comment existerait-il surtout dans cette fraction de la nation qui n’a que des droits délégués, dans le gouvernement? Comment les individus peuvent-ils déléguer des droits qu’ils n’ont pas? » Services privé, service public (1850). Toutes les civilisations ne reposent pas sur les mêmes principes. Renoncer à ces trois principes traduit et implique un changement civilisationnel.
La pensée libérale, originale et puissante, existe et mûrit depuis plusieurs siècles.
« Dans le livre II des Politiques, (II, 5, 1263b7-141), Aristote critique la cité que Socrate dépeint dans la République : selon Aristote, la suppression de la propriété et la mise en commun des biens interdit l’exercice des deux vertus fondamentales que sont la modération et la libéralité. Alors que Platon bannit de sa cité juste or, argent et propriété parce qu’ils engendrent vice et corruption, Aristote présente dans les Politiques l’usage des biens privés comme une vertu, celle de libéralité, ἐλευθεριότης » (Juliette Lemaire).
Les idées de Bastiat constituent un précieux outil pour comprendre la société humaine. Bastiat regarde le comportement des individus et leurs projets, « nous étudions l’homme tel que Dieu l’a fait; nous constatons qu’il ne peut vivre sans pourvoir à ses besoins; qu’il ne peut pourvoir à ses besoins sans travail, et qu’il ne peut travailler s’il n’est pas sûr d’appliquer à ses besoins le fruit de son travail », Frédéric Bastiat, Propriété et loi (1848). Il constate qu’ils sont mus par l’intérêt personnel. Il en déduit que le fonctionnement optimal de la société repose sur cet intérêt personnel. Chaque individu a intérêt à rendre le meilleur service à son prochain pour en tirer le plus grand profit (Adam Smith disait la même chose).
Elles sont une éthique de vie parce que le libéralisme consiste à respecter les droits naturels de tout être humain, à savoir : liberté, propriété, personnalité. Il consiste également à se défendre, y compris par la force, si ces droits naturels sont attaqués. « Chacun de nous tient certainement de la nature, de Dieu, le droit de défendre sa Personne, sa Liberté, sa Propriété, (…) Si chaque homme a le droit de défendre, même par la force, sa Personne, sa Liberté, sa Propriété, plusieurs hommes ont le Droit de se concerter, de s’entendre, d’organiser une Force commune pour pourvoir régulièrement à cette défense », La loi (1850).
Les droits naturels sont la pierre d’angle d’une société harmonieuse. Si les politiciens détruisent les fondations pour construire une autre société, et rejettent cette pierre d’angle, il sera toujours possible de la retrouver et de rebâtir.
Les trois principes
Liberté
La liberté est la valeur suprême. Elle ne peut se diviser, ni se fractionner. Elle ne peut être vendue en morceaux à l’encan, dans les foires à l’achat de voix que sont en France les élections. La liberté ne peut pas servir à justifier une atteinte à la liberté. La destruction d’une liberté ne peut pas servir à justifier une autre destruction de liberté. La liberté doit exister dans la vie privée comme dans la vie professionnelle ou publique. Elle doit se manifester dans tous les domaines, économique, politique, social, culturel, spirituel. La liberté consiste à jouir de ses droits naturels pour mener à bien son projet de vie, tout en respectant les droits naturels d’autrui. Cela entraîne « l’harmonie économique », la justice, et la paix.
« La Liberté c’est être propriétaire de soi », Pascal Salin. Cette définition synthétise la fusion des droits naturels : liberté, propriété, personnalité. C’est aussi « faire ce que l’on veut avec ce que l’on a », Henri Lepage.
Propriété
La propriété ne se limite pas à la propriété foncière. Tout Homme est propriétaire de la valeur qu’il crée par son travail, « J’entends par propriété le droit qu’a le travailleur sur la valeur qu’il a créée par son travail », Frédéric Bastiat, Propriété et loi (1848).
« Dans la force du mot, l’homme naît propriétaire, parce qu’il naît avec des besoins dont la satisfaction est indispensable à la vie, avec des organes et des facultés dont l’exercice est indispensable à la satisfaction de ces besoins. Les facultés ne sont que le prolongement de la personne; la propriété n’est que le prolongement des facultés. Séparer l’homme de ses facultés, c’est le faire mourir; séparer l’homme du produit de ses facultés, c’est encore le faire mourir. Il y a des publicistes qui se préoccupent beaucoup de savoir comment Dieu aurait dû faire l’homme : pour nous, nous étudions l’homme tel que Dieu l’a fait; nous constatons qu’il ne peut vivre sans pourvoir à ses besoins; qu’il ne peut pourvoir à ses besoins sans travail, et qu’il ne peut travailler s’il n’est pas sûr d’appliquer à ses besoins le fruit de son travail », Frédéric Bastiat, Propriété et loi (1848).
Personnalité
La « personnalité » transcende l’individu. Aussi petit, aussi faible soit-il, elle le rend sacré, unique, doté du libre arbitre. Elle lui confère la dignité humaine. Grâce à elle l’individu n’est pas un objet, ni un rouage interchangeable de la mécanique sociale. La personnalité est profondément imprégnée par l’Histoire, les racines, la culture. Cette notion de personnalité doit être considérée de manière attentive en ce moment. La négation de la personne humaine est de plus en plus fréquente en Europe. Sans revenir sur la gestion politique des Covid et la réification des individus, il faut rappeler le désir actuel des politiciens de légaliser l’euthanasie après avoir allongé les délais pour les IVG. Ce sont des signes inquiétants.
En vérité une fois les principes violés la marche totalitaire ne s’arrête plus.
Les trois conséquences
Libre échange
« L’isolement est quelque chose de pire que ce qu’il y a de pire dans l’État social, j’avais raison de dire qu’il met nos besoins, à ne parler que des plus impérieux, tout à fait au-dessus de nos facultés.(…) Dans l’isolement, nos besoins surpassent nos facultés.
Dans l’état social, nos facultés surpassent nos besoins. (…) Comment l’Échange, renversant cet ordre à notre profit, place-t-il nos facultés au-dessus de nos besoins?(…) Essayerai-je de peindre l’état de misère, de dénûment et d’ignorance où, sans la faculté d’échange, l’espèce humaine aurait croupi éternellement, si même elle n’eût disparu du globe? (…) L’Échange, c’est l’Économie politique, c’est la Société toute entière; car il est impossible de concevoir la Société sans Échange, ni l’Échange sans Société », Frédéric Bastiat, Harmonies économiques, l’Échange (1850).
« L’échange est un droit naturel comme la Propriété. Tout citoyen qui a créé ou acquis un produit, doit avoir l’option ou de l’appliquer immédiatement à son usage, ou de le céder à quiconque, sur la surface du globe, consent à lui donner en échange l’objet de ses désirs. Le priver de cette faculté, quand il n’en fait aucun usage contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs, et uniquement pour satisfaire la convenance d’un autre citoyen, c’est légitimer une spoliation, c’est blesser la loi de justice », Association pour la liberté des échanges, Principes (1846).
Quand on parle libre échange il vient spontanément à l’esprit le libre échange de biens et de services. Plus les biens s’échangent librement et plus ils se répartissent équitablement.
« La Concurrence, que nous pourrions bien nommer la Liberté, malgré les répulsions qu’elle soulève, en dépit des déclamations dont on la poursuit, est la loi démocratique par essence. C’est la plus progressive, la plus égalitaire, la plus communautaire de toutes celles à qui la Providence a confié le progrès des sociétés humaines. C’est elle qui fait successivement tomber dans le domaine commun la jouissance des biens que la nature ne semblait avoir accordés gratuitement qu’à certaines contrées. C’est elle qui fait encore tomber dans le domaine commun toutes les conquêtes dont le génie de chaque siècle accroît le trésor », Frédéric Bastiat, Concurrence (1850).
Le libre échange concerne aussi l’échange d’idées. Plus on laisse les idées s’exprimer librement et plus les erreurs se réfutent facilement. Je dis bien que les erreurs se réfutent, pas que la vérité apparaît. Ce n’est pas tout à fait pareil.
Libre choix
Le libre échange induit le libre choix.
C’est considérer les gens comme des adultes et non comme des enfants. Le libre choix respecte les comportements et les objectifs individuels. Il est éthique. En France il y a une grande méfiance envers le libre choix. Il y a une croyance très répandue sur la nécessité de la loi pour résoudre les problèmes. Or quand elle est pervertie (quand elle sort de la défense des droits naturels) elle les crée.
Le fonctionnement inverse du libre choix repose sur la contrainte. D’où l’importance de définir qui fait quoi : initiative privée ou publique, laissez-faire ou dirigisme. Le libre choix n’est pas strictement opposé à la contrainte. Dès lors que l’on doit choisir on doit renoncer à quelque chose. Le choix est une contrainte. Ce qui est important c’est que ce soit notre volonté qui consent à cette contrainte. La liberté n’est pas l’absence de contrainte. Le temps, la nature, la morale, la géographie, les ressources, l’amitié, etc., sont des contraintes. Nos contraintes ne sont pas des obstacles, elles sont rationnelles et dépendent de nous. Le problème est quand elles nous sont imposées. Le plus grave est quand elles sont imposées par la loi. C’est la « spoliation légale ». Le vol de la vie, du projet de vie.
« Il est évident que la Concurrence, c’est la liberté. Détruire la liberté d’agir, c’est détruire la possibilité et par suite la faculté de choisir, de juger, de comparer; c’est tuer l’intelligence, c’est tuer la pensée, c’est tuer l’homme », Frédéric Bastiat, Concurrence (1850).
Responsabilité personnelle
La responsabilité découle du libre choix.
Chacun assume les conséquences de ses actes, bonnes ou mauvaises. Il en tire les leçons. Pour prendre l’exemple de l’entrepreneur, si les conséquences sont bonnes il en tirera profit. L’État ne le volera pas. Si les conséquences sont mauvaises la collectivité ne paiera pas ses erreurs. « Too big to fail » n’existe pas chez nous. Pour prendre l’exemple du délinquant il assumera ses responsabilités. Il sera sanctionné rapidement et réellement, dès le premier délit. Dans les relations libres, la responsabilité est indispensable à la confiance. Quand aujourd’hui l’État parle de « responsabilité », il faut comprendre « soumission à la doxa ». Obéir aveuglément, mettre sa vie entre les mains d’individus dont le seul mérite est d’avoir été élus, de décider à la place des gens et de dépenser un argent qui ne leur appartient pas, n’est en aucun cas une attitude responsable. Seules les personnes peuvent être responsables. Les choses ne le sont pas.
« Leur écueil naturel est dans le déplacement de la Responsabilité. Ce n’est jamais sans créer pour l’avenir de grands dangers et de grandes difficultés qu’on soustrait l’individu aux conséquences de ses propres actes », Frédéric Bastiat, Des Salaires (1850)
« La responsabilité, c’est l’enchaînement naturel qui existe, relativement à l’être agissant, entre l’acte et ses conséquences; c’est un système complet de Peines et de Récompenses fatales, qu’aucun homme n’a inventé, qui agit avec toute la régularité des grandes lois naturelles, et que nous pouvons par conséquent regarder comme d’institution divine. Elle a évidemment pour objet de restreindre le nombre des actions funestes, de multiplier celui des actions utiles. Cet appareil à la fois correctif et progressif, à la fois rémunérateur et vengeur, est si simple, si près de nous, tellement identifié avec tout notre être, si perpétuellement en action, que non-seulement nous ne pouvons le nier, mais qu’il est, comme le mal, un de ces phénomènes sans lesquels toute vie est pour nous inintelligible », Frédéric Bastiat, Responsabilité (1850)
L’aboutissement
C’est uniquement parce que la loi défend les droits naturels qu’elle est juste. Elle ne porte tort à personne, en particulier elle ne vole personne. Elle assure la sécurité des personnes et des biens. Chacun à la certitude que nul ne viendra voler son bien, attenter à sa liberté, à sa personne, à sa famille ou à ses proches. Fût-ce légalement. Elle protège les incitations productives, les incitations à l’innovation de chaque individu. Chacun poursuit son projet de vie. C’est parce que le libéralisme est juste qu’il est économiquement performant. L’aboutissement est ce que Bastiat appelle « l’harmonie économique » qui va au-delà de l’économie au sens restreint contemporain (harmonie sociale, justice, paix et prospérité). Harmonies qui font tant défaut à notre pays.
Conclusion
La philosophie libérale peut se résumer en : « Tu ne voleras pas ». Tu ne voleras pas la vie d’autrui, au sens propre comme au sens figuré, tu ne voleras pas le projet de vie d’autrui. Tu ne voleras pas la liberté d’autrui. Tu ne voleras pas la propriété d’autrui. Tu ne voleras pas la personnalité d’autrui. Fût-ce légalement. Le libéralisme est incompatible avec le capitalisme de connivence, les achats de voix, le mal investissement, les gaspillages, les rentes de situations, les monopoles et les privilèges. C’est pour cela que les étatistes le combattent.
La pensée de Bastiat repose sur l’homme tel qu’il est. Bastiat analyse la société à partir des comportements humains. La pensée de Bastiat est libérale, cohérente, juste, morale et éthique. C’est pourquoi elle est efficace. C’est pourquoi elle est le socle d’une société humaine harmonieuse. Pour ces raisons, parce qu’elle considère la nature humaine telle qu’elle est, elle est une pensée durable. Elle assure un résilience élevée des êtres humains et des sociétés humaines face aux vicissitudes de l’existence.
C’est un humanisme qu’il est indispensable de défendre si les gens veulent rester libre, c’est à dire propriétaire d’eux mêmes et de leur projet de vie.
Si l’on veut savoir ce qu’est le libéralisme “canal historique”, il faut en effet lire les textes de Frédéric Bastiat. Merci pour cet article qui rappelle les grands principes.
Bastiat s’intéresse aussi beaucoup aux problèmes concrets de la société. Sa pensée est d’une actualité parfois stupéfiante.
«Comme il sera admis que l’Etat est chargé de faire la fraternité en faveur des citoyens, on verra le peuple tout entier transformé en solliciteur. Chacun aura de bonnes raisons pour prouver que la fraternité légale doit être entendue en ce sens : “les avantages pour moi, et les charges pour les autres”. L’effort de tous tendra à arracher à la législature un lambeau de privilège fraternel. Les classes souffrantes, quoique ayant plus de titres, n’auront pas toujours plus de succès; or, leur multitude s’accroîtra sans cesse, d’où il suit qu’on ne pourra marcher que de révolution en révolution…»
« Les finances publiques ne tarderont pas d’arriver à un complet désarroi. Comment pourrait-il en être autrement quand l’État est chargé de fournir tout à tous ? Le peuple sera écrasé d’impôts, on fera emprunt sur emprunt ; après avoir épuisé le présent, on dévorera l’avenir. »
A méditer…