Alors qu’en 1975 la France était la deuxième économie mondiale, elle est maintenant reléguée en septième position. Notre industrie, déjà crépusculaire, va-t-elle pouvoir survivre à cette crise de l’énergie qui s’annonce comme majeure ?
Nos gouvernants ne semblent pas percevoir ni prendre la mesure de la menace qui pèse sur nous, préférant « faire de la communication » pour justifier leurs actions pourtant contradictoires. Cette politique qui tient à la fois « de l’autruche » et « du fil de l’eau » n’est pas à la hauteur des enjeux véritables. Le flou (qui n’a rien d’artistique) qui entoure les décisions (ou plutôt l’absence de décisions) sur des sujets aussi vitaux que le nucléaire, n’est pas rassurant quant à la maîtrise, voire la simple connaissance que nos dirigeants politiques ont dans ces domaines.
Réduire la production d’énergie est devenu un mode de gouvernement
La mécanisation et l’énergie nécessaire au fonctionnement des machines sont à l’origine des révolutions industrielles. Diminuer l’offre énergétique avec en corollaire l’augmentation de son coût est un moyen très efficace pour désindustrialiser un pays. Il est frappant de constater que, depuis plus d’une décennie, les gouvernements successifs se sont appuyés sur la menace d’un réchauffement climatique anthropique pour diminuer les ressources énergétiques de notre pays.
Après avoir préparé les esprits à la nocivité des hydrocarbures pendant plusieurs années de campagnes de communication, c’est en 2017 que la France est devenue le premier pays à interdire sur son sol la recherche et l’exploitation des produits pétroliers. Pourtant, les premières recherches concernant les éventuels gisements de gaz et de pétrole de schiste s’avéraient très prometteuses.
Avec le recul, on peut s’étonner aujourd’hui d’une telle décision lorsque nous nous apprêtons à acheter à grands frais du pétrole américain provenant de l’exploitation des schistes ? Où est la logique ?
La loi portant sur la « transition énergétique » adoptée en 2015 était du même tonneau. Toujours moins d’énergie et toujours plus chère. Sous des habits écologiques, cette loi dite « de croissance verte » s’en prenait également, on peut se demander pourquoi, à l’énergie nucléaire.
Cette énergie, abondante et très bon marché, fournissait 75% de la production d’électricité nationale
et elle devait être ramenée à 50% en 2030 sans raison évidente. C’est un indice manifeste qu’il y avait bien autre chose derrière ce paravent.
Pourquoi nier cette évidence ?
La France avait jusque-là fait un « sans faute » en faisant du nucléaire la colonne vertébrale de notre production énergétique et, jusqu’à un passé récent, était même exportatrice d’électricité auprès de nos voisins. La mise à mort de cette filière nucléaire a commencé sans bruit en 1997 avec l’arrêt du programme « Super-phénix ». La revue des anciens élèves de l’école polytechnique « La jaune et la rouge » avait qualifié à juste titre cette décision d’ « exécution sans jugement » dans un remarquable article de Georges Vendryes, lui-même issu de cette prestigieuse école.
Anodin en apparence, l’arrêt de ce programme condamnait à terme toute la filière, car c’était l’élément qui permettait de refermer le cycle. Dans un premier temps, on enrichissait l’uranium civil afin de l’utiliser comme combustible pour les réacteurs à fission. Cette fission laissait des produits résiduels, souvent qualifiés de « déchets radio-actifs ». Or, ces fameux déchets fournissaient un argument de poids aux anti-nucléaires, qui avaient centré sur lui leurs campagnes de dénigrement. En réalité, ces produits étaient le combustible des futurs réacteurs dits de quatrième génération, utilisant la filière dite « à neutrons rapides ». Cela devait être l’aboutissement du programme nucléaire, qui nous conférerait une véritable autonomie énergétique puisque aujourd’hui, on estime que ces produits de fission pourraient fournir environ 10 siècles de production électrique, tout en résolvant le problème de ces résidus radio-actifs de longue période.
On voit bien l’importance quasi-vitale de cette décision purement politique. Plus récemment, le gouvernement d’Emmanuel Macron a enterré les programmes Astrid. Ce programme dit « de quatrième génération » reprenait les bases du super-phénix et aurait permis de retraiter plusieurs fois le plutonium et même d’en produire davantage que celui qu’il consommait.
L’abandon sans raison sérieuse de ce projet a démotivé tous les secteurs, mais peut-être était-ce le but recherché ?
Autre difficulté : la vente d’Alstom à GE a entraîné la cession de la société Arabelle. Cette cession, anodine en apparence, présentait pourtant un énorme danger sur le plan stratégique, car cette entreprise produisait toutes les turbines entraînées par des générateurs de vapeur d’origine nucléaire. Elles équipaient non seulement le parc des réacteurs de nos centrales, mais également celles des réacteurs « embarqués » sur nos sous-marins ou sur le porte-avion Charles de Gaulle. EDF, après avoir trainé les pieds, doit maintenant à tout prix racheter cette entreprise qui détient tous les brevets qu’elle exploite et la facture risque d’être « salée », car on ne connaît pas les conditions dans lesquelles l’exploitation des brevets se poursuivra.
Une communication « à sens unique »
Tous les arguments qui pouvaient servir à dénigrer le nucléaire, quelquefois même contraires à la vérité, ont été utilisés. Par contre, tout ce qui pouvait lui être favorable était passé sous silence.
C’est ainsi que le prix Nobel de physique décerné à Gérard Mourou pour ses travaux sur la transmutation des déchets radio-actifs produits de la fission nucléaire n’a strictement aucun écho dans les médias « mainstream ». Seuls « La tribune » et « l’usine nouvelle » et peut-être quelques autres parutions spécialisées, s’en étaient fait l’écho. Pourtant, ses travaux ouvraient également la voie vers une solution pour le traitement des déchets radio-actifs de période longue.
Cela donne l’impression d’un processus méthodique mis en place afin de justifier l’abandon du nucléaire dans l’indifférence générale. Et c’est que qui s’est passé. Dès l’instant où le gouvernement avait décidé à terme de réduire avant de cesser l’activité des centrales nucléaires, un certain nombre de décisions opérationnelles s’imposaient, parmi lesquelles l’arrêt programmé des opérations d’entretien des réacteurs. Et cela ne tarda pas à porter ses fruits.
L’incohérence de la fermeture de Fessenheim et de l’arrêt d’Astrid
La décision d’arrêt Fesseinhem a été prise au titre de l’absence de maintenance effectuée, aux dires de la ministre Prunier-Renacher, alors que les travaux nécessaires à la prolongation de l’exploitation de cette centrale demandée par l’Agence de Sécurité Nucléaire avaient été réalisés et payés par EDF. L’équipe de programme d’Eric Zemmour, composée de spécialistes de très haut niveau et très au fait de la situation, avait vu cette incohérence et avait préparé une lettre moratoire à signer par le candidat, et demandant le report de la décision d’arrêt. Aucune suite ne fut donnée par l’équipe rapprochée d’Eric Zemmour. Marine Le Pen essaya également, mais sans succès d’obtenir un moratoire. La sénatrice LR Sophie Primas fit une intervention dans le même sens, mais rien n’y fit. On constate aujourd’hui combien les deux réacteurs de cette centrale nous font défaut.
Le futur n’est guère plus engageant
On parle de démarrer six nouvelles tranches d’EPR, dont l’amortissement prendra plusieurs décennies alors que tout porte à croire que le processus de fusion qui rendra caduque une bonne partie des réacteurs à fission arrivera d’ici une quinzaine d’années. Là encore, trop tard. Quel contretemps et quelle incohérence !
Par contre, le programme « Astrid » qui aurait permis d’utiliser un combustible non seulement totalement gratuit, mais de plus en plus coûteux à conserver, semble définitivement enterré.
Pourquoi nos dirigeants font-ils preuve d’une telle opiniâtreté dans l’erreur ?
Pourtant, beaucoup de voix se sont élevées, et non des moindres, comme celle de Jean Bernard Lévy, pour tenter de les ramener à une vision plus conforme à l’intérêt du pays, mais rien ni personne ne semble avoir la moindre prise sur eux. Ils apparaissent comme « murés dans leur certitude ».
Très récemment, des personnalités comme Yves Brechet ou Loïc Le Floch Prigent sont sorties de leur réserve, avec des arguments pourtant incontournables, mais se sont vues opposer une fin de non-recevoir de la part de ce gouvernement qui continue plus que jamais à nier les évidences.
Très bon article mais attention!!! Il est tout à fait envisageable/raisonnable de construire de nouvelles tranches de réacteurs à FISSION nucléaire. Car c’est presque certain la FUSION ne sera pas maîtrisée industriellement avant 20à 30 ans! Pour s’en convaincre il suffit de s’informer sur la progression d’ITER. C’est en France!
Mais bien sûr qu’ avec Astrid en plus ce serait encore mieux….
Cher Ph Regisalix, je pensais comme vous que la fusion était loin d’arriver en exploitation. Mais en 2021, j’ai constaté que le programme ITER était rendu caduque par le programme SPARC developpé en partenariat avec le MIT. Je peux vous envoyer un ou deux documents qui montrent que le Tokamak qu’ils ont mis au point leur a fait faire un bond prodigieux. Ils ont obtenu un champ magnétique de 20 Teslas gràce à un nouveau matériau qui devient supra-conductible beaucoup plus tôt Ils parlent de 2030 pour l’entrée en service de la fusion.
Très intéressant, 2030 c’est demain. Les zécolo gnangnan prévoient ils de contrer la fusion aussi?
Et les Chinois avancent aussi sur le sujet
Voir les propos éclairants de Dominique Voynet. La trahison remonte à loin…
“Pourquoi nos dirigeants font-ils preuve d’une telle opiniâtreté dans l’erreur ?”
Comme Macron ne vous répondra pas, essayez :
Klaus Schwab, FEM Davos Suisse
Sinon vous avez aussi le dénommé Joe Biden qui devrait avoir quelques relations au Deep State des USA si elles ne sont pas occupées à faire sauter quelques gazoducs de par ce monde encore fragmenté.
Plus près de nous tentez aussi de joindre au CRIF Jacques Attali qui sait tout sur tout et sur tous.
Bon courage et meilleures chances sont pour vous mes souhaits chaleureux
Ce n’était pas une erreur, c’est au-delà de l’erreur. Incompétence, inculture scientifique, électoralisme, irresponsabilité, trahison…
A rapprocher du titre du livre du Pr Perronne (“Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise?”) pour toutes les raisons que vous évoquez. Les mêmes aux manettes…
Je mets ici le lien vers l’intervention de Loïc Le Floch Prigent, cité par l’auteur. Cela vaut la peine de l’écouter:
https://youtu.be/ajYcJi1MSMM
La majorité des Français voulaient sortir du nucléaire… Encore aurait-il fallu le prouver autrement que par des “sondages” orientés. Mais il est vrai que le “soft power” (Greenpeace et autres) a très bien fonctionné.
Mais comment De Gaulle a-t-il procédé après Hiroshima et Nagasaki?…
Sondage orienté ?
Une élection aussi est orientée…
On dit que on ne manipule que celui qui veut être manipulé…
En 2011 il y a eu un sondage qui disait 8 français sur 10 voulaient sortir sur nucléaire.
Donc il faut savoir ce qu’on veut.
Quand à De Gaulle, Hiroshima et Nagasaski était dans le contexte de la guerre et de plus la dangerosité du nucléaire n’était pas connu. Pour l’époque c’était juste une grosse bombe.
Déjà dit mais il faut persévérer, les veaux vont ou le bouvier , quel qu’il soit, veut qu’ils aillent. Seuls les loups sont libres.
En 1945 dans les campagnes françaises on ne parlait que de la bombe atomique qui avait changé le temps (weather).
On voit bien que vous n’êtes qu’un mauvais robot de langue anglaise qui a encore beaucoup à apprendre.
En 1945 il y avait des ecolos contre le nucléaire ?
Il faut arrêter là.
Oui ils parlaient de la bombe mais dans le cadre de la guerre.
Pas une seule voix s’est élevée contre le danger de la radioactivité.
Pas d’accord à propos du gaz de schiste, aucune comparaison entre les grands espaces US et notre douce France. Les ravages aux USA ne sont pas si négligeables, Allez donc jouer plus loin.
Jean Yves Bréchet commente la fermeture d’Astrid, successeur de superphenix.
Pour lui c’est un projet à l’horizon d’une ou deux générations. EDF a voulu bluffer en prétendant faire plus vite, et a perdu. L’échec de l’EPR est à l’image d’un cheval dessiné par une commission parlementaire, qui finit par ressembler à un chameau. Surdimensionné et accablé par la corruption et l’incompétence, et la fuite en avant.
L’option 50/50 de Hollande était un choix de convergence avec la RFA, Idem pour Fessenheim
Compromis logique jusqu’à cette guerre d’Ukraine. Avec une ou deux doses d’arrogance, de corruption, d’incompétence.
Vous ne pensez pas que nous vivons dans un mensonge généralisé depuis des décennies et que tout ce qu’on nous raconte peut aussi justifier notre déclin.
Nous finissons par avoir peur de tout et nous ne faisons plus rien
Corruption généralisée est aujourd’hui une trivialité.
Donc le pour le nucléaire AUSSI.
En le protégeant avec le secret défense ET le secret des affaires, il devient impossible que la population (le souverain) puisse s’en faire une idée correcte.
Personne ne sait les incidents et les accidents.
Dès qu’un interne tente de dire qqchose il est brisé, dès qu’un retraité tente de dire qqchose idem.
Le nucléaire est inconnu de la population par choix de bandits.
Et c’est justifié : c’est la pire saloperie possible pour une civilisation : puisque cela la condamne à la soumission perpétuelle, à une pollution mortelle perpetuelle (million d’années).
Quelques tirs de mortier et la France devient invivable pour des siècles. C’est l’avenir en effet !
Personnellement étant assez jeune à l’époque et assez peu concerné et encore pire mal éduqué dans mes lectures, j’étais plutôt contre le nucléaire à outrance : j’entendais souvent parlé de nos déchets qui étaient envoyés à l’étranger pour être enterré en Sibérie ce qui si c’est vrai me laissait perplexe. Je constatais également que le coût peu élevé du nucléaire omettait par contre de prendre en compte les coûts de maintenance dans ce calcul. Ça c’était pour mes lectures. D’un point de vue plus intuitif, ce qui m’inquiétait c’est en cas de guerre se retrouver avec des centrales partout sur le territoire était tout de même peu rassurant ; point assez peu évoqué hier et aujourd’hui. Que faut-il en penser réellement ? Je ne sais pas ; peut-être m’inquiétai-je pour rien…
Par contre à l’époque je me disais déjà ; par contre par quoi peut-on remplacer les centrales ? C’était la vraie question
Quand on voit aujourd’hui l’hypocrisie totale sur le gaz de schiste qui est mauvais si extrait chez nous et que maintenant on va faire venir d’ailleurs en consommant en plus du pétrole pour le transporter, on peut vraiment se poser la question de qui a voulu notre mort économique organisée depuis quelques décennies ? Le plan a fonctionné
Cela ne résout pas mes inquiétudes sur la sécurité des centrales en cas de guerre mais d’un point de vue autonomie il n’y a à ce jour toujours pas mieux que le nucléaire
Que des Présidents là pour 5 ans peuvent décider sans référendum de tels choix stratégiques seulement pour obtenir quelques voix lors d’élections est désespérant
Si vraiment 8 français sur 10 étaient contre le nucléaire il n’y avait aucun risque de faire un référendum pourtant jamais la population n’est consultée
De tel choix ne peuvent pas être faits par des pantins corrompus qui ne seront plus là pour assumer la responsabilité de leur décision par la suite
La France ne peut plus être gouvernée de cette manière c’est la mort assurée à terme ; c’est peut-être déjà trop tard
Décidémment, cher (e) Yo, je ne suis pas souvent d’accord avec vous. Tout le projet rnucléaire français était, du point de vue du combustible, justifié par la mise en service des réacteurs dits “à neutrons rapides”
Pour ce faire, il fallait fabriquer le combustible adéquat, qui n’existait pas et résulterait de la fission à neutrons lents qui pouvait se faire avec de l’uranium enrichi, que nous possédions.Tout l’intérêt de Super Phenix était de refermer le cycle par le haut en permettant de lancer les neutrons rapides qui autogénèreraient leur combustible, notamment pour le plutonium. Il fallait bien trouver un point de départ. Arrêter le programme Astrid est une ineptie car aujourd’hui nous avons, qualifiés de “déchets radio-actifs”, plus de 10 siècles de combustible gratuit.
Cher monsieur Goychman tout le monde ici a compris depuis longtemps l’importance du nucléaire pour la France et tout le monde sait qui l’a détruit afin de mettre le pays à sec d’énergie et du plutonium nécessaire à nos besoins militaires. Ce sont les mêmes qui nous ont fait sortir du Sahara et de son pétrole à savoir les américains et les traitres communistes français remplacés dans ce rôle par les Verts depuis Mitterrand.
2 solutions à cet article
Soit il est faux d un bout à l autre,
Si il est véridique, comment se fait il que les chefs d entreprises ne se soient pas levés d 1 seul homme pour empécher l election de Macron ????
Les chefs d entreprises utilisateurs d energie (il y en a beaucoup) ou les anciens d EDF ( il n y a pas que des cons) n ont pas dit 1 mot durant l election !!!
Bonne question sur les chefs d’entreprise… Mais beaucoup d’internautes posent la même question sur les généraux en retraite…
Trente généraux en retraite ont osé signer la pétition de Place d’armes contre le délitement du pays. 100 000 citoyens, majoritairement des anciens militaires et policiers ont également signé. Et 2 ans après on en est où ? Presque personne ne s’est engagé dans l’association Place d’armes. Plus grand monde n’en parle.
Si les Français ne s’y intéressent pas, aucune chance de succès !
Je crois que les chefs d’entreprise ont bien senti l’apathie des Français. Tant que le frigo est plein et qu’ils ont la télé, la France peut s’écrouler, le peuple ne bougera pas…
A noter que les Allemands commencent à bouger, craignant pour leur frigo… Et les chefs d’entreprise commencent aussi à protester (avec une certaine discrétion toute fois, faut pas pousser !).
Ce que l’on nomme ” erreurs de gestion ” pour la masse n’est, me semble-t-il, que l’application rigoriste de la feuille de route du gourou de Davos et consorts, à savoir les mondialistes.
Il ne faut pas oublier que certains conspirationnistes de haut niveau prônent la réduction drastique de la population terrestre. Ils faut s’en donner les moyens et ils essaient