Les États-Unis et l'UE ont adopté officiellement des sanctions coordonnées contre les exportations d'énergie de la Russie. Les alliés se sont également réjouis d'imposer des restrictions à Moscou, mais seule l'Europe subit les conséquences de ces actions qui sont révèlent erronées. Selon le président français Emmanuel Macron, dans les relations entre les pays de l'Ouest collectif, il y a eu un « déphasage » sur fond de problèmes lié au secteur de l'énergie.

Cet article initialement publié en russe sur mk.ru n’engage pas la ligne éditoriale du Courrier.
Clairement, les États-Unis ont beaucoup à gagner de cette guerre de l’énergie. Les sociétés américaines de pétrole et de gaz naturel liquéfié (GNL) profitent cette année de l’aubaines créée par les prix élevés de l’énergie. Mais les pays de l’UE, eux, subissent d’énormes pertes, payant trois fois plus pour les matières premières en raison de l’interdiction de s’approvisionner auprès de la Russie. Selon Macron, tout tourne autour du prix des ressources énergétiques que l’Europe achète aux États-Unis dans cette crise. Pour les consommateurs de l’UE, ils sont six fois plus élevés que pour les Américains.
L’Amérique est en train de gagner la partie face à l’UE
Il semblerait que la décision d’imposer des sanctions contre la Fédération de Russie ait été prise de façon volontaire et solidaire. Mais le résultat économique pour les investigateurs de ces mesures s’est avéré diamétralement opposé. L’Amérique, exportatrice de pétrole et de gaz liquéfié, compte les profits, tandis que l’Europe, qui les achète à des prix exorbitants, enregistre des pertes continues.
« Dans les conditions actuelles du marché, l’Amérique est en train de gagner la partie », confirme Artem Deev, responsable du département analytique chez AMarkets. « Il suffit de regarder la croissance des revenus et des bénéfices des plus grandes sociétés minières aux États-Unis par rapport à l’année dernière : on constate une augmentation de 15 à 20 % en moyenne » souligne-t-il.
Pour cet expert, c’est le résultat de deux facteurs. Premièrement, ces bénéfices sont réalisés en raison des prix mondiaux élevés du GNL et du pétrole. Deuxièmement, les États-Unis profitent de l’éviction de leur principal concurrent, la Russie, du marché premium européen. « Selon les résultats de l’année en cours, il est possible de considérer que les États-Unis ont enregistré des profits directs de la crise énergétique en Europe. Cela représente des milliards de dollars qui génèrent la croissance du PIB », explique Deev. Ce n’est donc pas un hasard si, cette année, l’économie américaine, contrairement à la tendance mondiale à la récession, a recommencé à croître : le PIB au troisième trimestre 2022 a augmenté de 2,9 %, ce qui est plus que prévu. Cela signifie que d’ici la fin de l’année, l’économie américaine recevra 2.300 milliards de dollars de revenus supplémentaires (25.300 milliards contre 23.000 milliards de dollars en 2021). Selon Deev, cela s’explique, entre autres, par les prix élevés de l’énergie et par une augmentation des exportations vers l’Europe.
Ivan Samoylenko, associé directeur de l’agence B&C, note que dans le même temps, l’économie européenne plonge dans la récession alors que l’UE surpaye des milliards d’euros pour les ressources énergétiques achetées : « Les pertes totales de l’Union européenne dues aux prix élevés du pétrole, du gaz et du charbon (qui ont également augmenté de 40 % cette année) sont estimées à au moins 1,5 billion d’euros. Mais à la fin de l’année en cours, la Banque centrale européenne (BCE) pourrait revoir significativement ces montants à la hausse ».
Entre les « alliés », il y a un « déphasage » du au pétrole et au gaz
Samoylenko en donne une illustration chiffrée : « Le gaz russe a été vendu à l’Europe cette année à un prix moyen d’environ 500 dollars par millier de mètres cubes. Alors que les prix du GNL variaient de 1,2 à 3.000 dollars par millier de mètres cubes. La différence est tangible, et même de simples calculs montrent à quel point la charge a augmenté, à la fois pour les entreprises et pour les pays européens dans leur ensemble ».
Et ce « déphasage ou désynchronisation » si l’on veut, ne fera qu’augmenter. « En raison des sanctions imposées par les États-Unis, il n’y aura plus de matières premières en provenance de Russie – ni de pétrole, ni de gaz, ni de charbon – et l’UE paiera de plus en plus cher son énergie. Mais le secteur du business américain, les sociétés minières, bénéficieront des conditions les plus favorables pour occuper le marché européen et percevoir des super bénéfices », conclut l’expert de MK.
Pour Alexander Dzhioev, analyste chez Alfa Capital Management Company, parce que l’Europe a volontairement refusé de s’approvisionner en ressources énergétiques russes, elle doit donc trouver désormais des fournisseurs alternatifs. « Le marché de l’énergie est assez tendu et il n’y a pas beaucoup de capacité disponible, vous devez donc payer des prix plus élevés pour l’approvisionnement de volumes en baisse », souligne-t-il.
Macron se défoule et il a raison.
https://nicolasbonnal.wordpress.com/2022/12/12/macron-se-defoule-sur-son-peuple-nouveau/
La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort. […] Il ne faut pas se laisser faire, il ne faut pas se laisser impressionner.»
«En fait je suis le dernier des grands présidents. Enfin, je veux dire le dernier dans la lignée de De Gaulle. Après moi, il n’y en aura plus d’autres en France… À cause de l’Europe… À cause de la mondialisation… À cause de l’évolution nécessaire des institutions… Dans le futur, ce régime pourra toujours s’appeler la Vème République… Mais rien ne serra pareil. Le président deviendra une sorte de super-Premier ministre, il sera fragile.» (extrait du testament politique du Président François Mitterrand dans le livre de G-M. Benamou)
De Gaulle dénonçait cette guerre encore plus clairement: «Vous croyez que les Américains et les Anglais ont débarqué en Normandie pour nous faire plaisir? […] Ils ne se souciaient pas plus de libérer la France que les Russes de libérer la Pologne! »
« La France a été traitée comme un paillasson. Le débarquement du 6 juin, ça a été l’affaire des Anglo-saxons, d’où la France a été exclue. Ils étaient bien décidés à s’installer en France comme en territoire ennemi! Comme ils venaient de le faire en Italie et comme ils s’apprêtaient à le faire en Allemagne! Ils avaient préparé leur AMGOT* qui devait gouverner souverainement la France à mesure de l’avancée de leurs armées. Ils avaient imprimé leur fausse monnaie qui aurait eu cours forcé. Ils se seraient conduits en pays conquis. Et vous voudriez que j’aille commémorer ce débarquement qui était le prélude à une seconde occupation du pays? » (Entretiens de de Gaulle avec Alain Peyrefitte en 1964, dans “C’était de Gaulle” pour justifier son refus d’aller au vingtième anniversaire du 6 juin 44)
* Allied Military Government of Occupied Territories: gouvernement militaire allié pour les territoires occupés. A la Libération, de Gaulle, aidé par Michel Debré, s’empressa de faire échec à L’AMGOT en remplaçant les préfets de Vichy par des commissaires de la République issus de la Résistance avant que l’armée américaine ne puisse imposer ses administrateurs.
Cette guerre souterraine – largement ignorée pour cause de propagande OTAN – a abouti à la défaite de la France et de l’Europe, maintenant durablement coupée de la Russie.
L Europe va sortir laminée c est vraisemblable mais les USA vont descendre de quelques marches
Brandon Smith écrit ; « Je pense que le danger économique va continuer à croître et qu’il n’y a pas grand-chose à faire avec les Démocrates qui s’accrochent toujours au Sénat et avec Biden à la Maison Blanche. Ce qui signifie que le travail incombera aux États individuels pour se protéger du choc. Je pense qu’au final, les États rouges survivront tandis que les États bleus imploseront »