En visite à Ankara hier, Jens Stoltenberg, Secrétaire général de l’OTAN, a estimé qu’il était temps d’intégrer la Suède en son sein. Plus que temps, estime sans doute l’Etat-major suédois qui, depuis des décennies, collabore avec l’OTAN, quelquefois clandestinement, trompant son opinion publique.
La volonté d’intégration de Stockholm dans l’OTAN, rompant avec une tradition de neutralité maintenue depuis 1814, est fréquemment présentée dans les médias occidentaux comme le résultat de l’agressivité de Vladimir Poutine. Dans les faits, les militaires suédois n’ont jamais cessé, tout au long de la guerre froide, de coopérer discrètement avec Washington et ses alliés, quitte à le cacher à leurs compatriotes et, quelquefois même, à leur propre gouvernement. C’est à cette aune que doivent être reconsidérés les multiples incidents ayant mis en scène les forces armées soviétiques, puis russes, et le royaume scandinave.
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C’est toute la difficulté d’une nation à naviguer comme un pays neutre, juste, activiste pacifique, ainsi que préserver son autonomie au milieu des conflits géopolitiques et commerciaux qui la dépassent complètement du fait des alliances, des alignements et désengagements pris par les uns ou les autres pays, des forces industrielles, commerciales et militaires en présence. Les Suédois comme les Suisses sont attachés à la neutralité qui demande souvent des sacrifices. A la différence de la neutralité suisse qui a une reconnaissance juridique internationale, la neutralité suédoise est factuelle.
“l’OTAN c’est de l’argent”
Je salue l’audace