Dans ces deux petites républiques ex-soviétiques du Partenariat oriental de l’UE, de continuelles manifestations produisent une impression de grande instabilité politique. Pour autant, Géorgie et Moldavie sont-elles vraiment à la même page ?
Pourtant, alors même que les deux pays ont un gouvernement clairement pro-occidental, tandis que celui de Chișinău (Moldavie) se plaint d’une agitation fomentée par le Kremlin, à Tbilissi (Géorgie), ce sont les manifestants – d’ailleurs complaisamment relayés par la presse de grand chemin en Occident – qui accusent la classe politique de chercher à faire passer… « une loi russe ».
Cette grande différence vient, justement, de degrés très inégaux d’intégration de facto aux structures occidentales.
La Géorgie reste – en dépit de sa jeunesse en plein délire occidentolâtre – une économie relativement indépendante, qui peut se permettre (comme l’Inde, la Turquie…) de profiter d’une position de semi-neutralité intéressée entre Russie et « Occident collectif ».
La Moldavie, au contraire, bien intégrée au Hinterland allemand d’Europe centrale, importe déjà la moitié de son énergie de l’UE, si bien que, en l’espace d’un an, les prix ont doublé – alors même que l’enclavement du pays et l’absence d’une frontière commune avec la Russie l’empêchent de se livrer au double jeu des Géorgiens, Polonais etc..
La Moldavie exagère ce que la Géorgie minimise
Du coup, tandis que la davosienne moldave Maia Sandu est en butte à la grogne d’une opinion populaire réellement précarisée et réellement nostalgique du passé soviétique – menace qu’elle grossit d’ailleurs pour amener les Occidentaux à la financer –, les gouvernants tout aussi russophobes de Tbilissi subissent, quant à eux, les attaques d’une « société civile » sur fonds Soros dont ils sont souvent eux-mêmes issus – laquelle les attaque en réalité sur ordre de Bruxelles/Washington, pour les amener à sacrifier leur « rêve géorgien » (nom du parti au pouvoir depuis des années) de duplicité rémunératrice.
Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est, plus exactement, une tentative de parade des autorités géorgiennes – sous la forme d’une loi sur la transparence des financements d’ONG, telle qu’il en existe certes aussi en Russie, mais pas uniquement : la Hongrie s’est dotée de la sienne sous Orbán – quant aux USA, ils en ont pratiquement toujours eu une…
Une fois n’est pas coutume, Dmitri Peskov a donc probablement dit vrai en affirmant que le Kremlin n’avait rien à voir dans tout ça.
Est-il souhaitable que les Américains ouvrent un nouveau front russe en Georgie et Tchetchenie voisine? En 2008 la Georgie avait perdu l’Ossetie du Sud et l’Abkhazie.
Tant que le show ukrainien marchera aussi bien que ça, c’est totalement inutile.
A moins qu’on considère que ce « front » est ouvert depuis 2008, auquel cas il semble difficile de l’ouvrir aujourd’hui: il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée!
La fête est finie. ???????? Instinctivement ou dans leur chair les populations en instance d’adhésion doutent de l’ue modèle de paix et de prospérité. Pareil pour les ong: les dollars ????????️ ne pleuvront plus comme avant c’est certain.
Vous avez raison de parler d’ONG. Dans le cas du Caucase (cf. mon dossier du même jour dans la partie payante), c’est effectivement un modèle sociologique de financement des élites qui atteint ses limites structurelles.