Après les banques, le secteur financier non bancaire va-t-il subir de lourdes pertes ?
La vulnérabilité des établissements financiers non bancaires (assurances, fonds de pensions et fonds d’investissements) s’est accrue ces dernières années, au point de générer un risque systémique, c’est-à-dire qui pèse sur l’ensemble du secteur, au moment précis où les banques centrales resserrent leur politique monétaire. Pour le dire vite – ou moins vite en vous abonnant à Finance & Tic – en remontant leur principal taux directeur, les banquiers centraux espèrent tarir la création monétaire, c’est-à-dire l’octroi de prêts bancaires, en en augmentant le coût, ce qui est in fine censé réduire la consommation à crédit des ménages et l’investissement des firmes et donc, en bout de chaîne, l’activité économique et, ô miracle, les tensions inflationnistes !
Sauf qu’il y a des dommages collatéraux à agir ainsi, notamment sur le « shadow banking », ce secteur financier non bancaire, plus spéculatif car moins réglementé (notamment en termes de liquidités disponibles et d’exposition au risque) et dont l’activité, qui pèse tout de même la moitié du secteur financier, pâtit de ce « quantitative tightening » : la « finance de l’ombre » possède en effet (très souvent) une part importante des dettes publiques mondiales (ainsi en va-t-il de Blackrock avec la dette française…), et finit donc par avoir toutes les peines du monde à refourguer ses vieilles obligations décotées sur un marché secondaire où trônent désormais, en tête de gondole, des titres de dettes offrant de bien meilleurs rendements long terme. A vos baromètres, la pression va monter !
Le chiffre de la semaine
1ère, c’est la place d’Action au palmarès des enseignes préférées des Français
Alors qu’une enquête choc sur l’inflation a révélé que 42% des Français les plus précaires avaient décidé de supprimer un repas, force est de constater que la privation – ou la « fin de l’abondance » en bonne novlangue macronienne – n’est plus un mirage mais bel et bien une triste réalité pour de nombreux Français. Aussi les « gens qui ne sont rien » et autres « Gaulois réfractaires » sont-ils plus que jamais à l’affût de bons plans et de promotions ; il n’en fallait pas plus pour expliquer le succès grandissant des déstockeurs et notamment du leader, le néerlandais Action : l’enseigne est même, pour la première fois, devenue la préférée des Français dans le classement annuel d’EY-Parthenon. Elle détrône ainsi cette année Decathlon (enseigne préférée en 2020) et même Leroy Merlin (médaille d’or 2020 et 2021).
L’enseigne, qui compte déjà 730 magasins en France fin 2022 (plus de 70 ouvertures par an depuis 10 ans), bénéficie désormais d’une notoriété nationale et d’un taux de pénétration toujours en forte progression. Avec ses mini-prix imbattables, elle surfe donc sur la période inflationniste mais tente déjà, comme Carrefour avec son enseigne discount Atacadão, de pérenniser un changement de fond des modes de consommation appelé à ne pas disparaître une fois l’inflation maîtrisée : Action avait en effet enregistré une belle ascension en France bien avant les tensions inflationnistes et avait su séduire une part croissante de ménages français en leur proposant bonnes affaires et marques à prix cassés. Action, le début d’une saga à succès ?
La déclaration de la semaine
« Les Français estiment l’inflation sur ces douze derniers mois à plus de 18%. », G Sliman, président d’Odoxa
Selon un sondage de l’institut Odoxa, les Français ressentent une inflation supérieure à 18%, tandis que l’Insee, lui, la mesure à 5,6%. A peine 220% d’écart ! En décembre, la perception des Français était légèrement plus basse (+15,8%) et l’inflation Insee plus élevée (+5,9%). Plus que 170 % d’écart ! Et, en septembre dernier, miracle, l’écart n’était que de 54% (+8,6% ressentis contre +5,6% selon l’Insee).
L’Insee (dont nous avons souvent remis en question les méthodologies) calcule en fait une moyenne à partir de 160 000 prix relevés dans 30 000 points de vente, 500 000 collectés sur internet et 80 millions de tickets de caisse (vous savez, ceux qui vont finalement disparaître le 1er septembre prochain). L’Institut établit ensuite son indice des prix à la consommation (IPC) à partir d’un panier fixe qui pondère les différents postes de dépense (14,7% pour l’alimentaire, 15,5% pour le logement, 14,2% pour les transports, etc.).
Mais alors pourquoi ce quadruplement, en un peu plus de 6 mois, de l’écart entre inflation ressentie et inflation mesurée ?
C’est que personne ne dispose du même train de vie, et que les perceptions dépendent des habitudes de consommation individuelles. Si les dépenses alimentaires représentent, par exemple, le tiers du budget d’un ménage modeste, la perception de l’inflation sera deux plus forte que celle subie par le panier Insee car c’est le poste qui augmente le plus depuis le début de l’année ; a fortiori s’il dépense, comme c’est probable, les deux autres tiers en logement et en transports.
L’Insee ne représente donc plus la majorité des Français. Peut-être tout juste la macronie. Et même Radio-Drahi le dit.
L’actif de la semaine
L’indice parisien en hausse de plus de 14% depuis début janvier
Au pays de la sécession patrimoniale, dont nous brossons, trait par trait, le portrait depuis juin 2022, si les actions boursières ni ne sont ni ne font tout, elles ont tout de même permis de garantir une bonne partie des 6 à 7% de performance qu’enregistrent depuis 9 mois les trois portefeuilles dont nous vous décrivons, dossier après dossier, au rythme de deux par mois, le contenu, élaboré par les analystes de Samarie & Cie.
Dimanche 16/04, paraîtra un opus dédié à l’analyse de la star incontestée de la cote parisienne, Air Liquide : nous vous y expliquerons (voir la vidéo de présentation sur la chaîne YT du Courrier) ce qui fonde l’excellence de ses fondamentaux, tant au plan stratégique que comptable, financier et donc, boursier. A vos compte-titres ! Ou à vos PEA.
Retrouvez tous nos dossiers bimensuels de sécession patrimoniale en cliquant sur « Dossiers téléchargeables » :
- le N°1 sur les différentes classes d’actifs anti-stagflation ;
- le N°2 sur l’or-investissement ;
- le N°3 sur les métaux blancs ;
- le N°4 sur les matières premières ;
- le N°5 sur l’art-investissement ;
- le N°6 sur le non coté (PME-PMI) ;
- le N°7 sur les devises étrangères ;
- le N°8 sur les actions françaises ;
- le N°9 sur les cryptoactifs ;
- le N°10 sur les obligations souveraines étrangères ;
- le N°11 sur l’assurance-vie ;
- le N°12 sur l’entreposage physique de l’or ;
- le N°13 sur la nature-investissement (vignoble, forêt, bétail) ;
- un hors-série faisant la rétrospective des dossiers 2022 ;
- le N°14 sur les SCPI.
- le N°15 sur la pierre et l’immobilier alternatif ;
- le N°16 sur la défiscalisation immobilière ;
- le N°17 sur la débancarisation en cryptos ;
- le N°18 sur la gestion en bon père de famille et l’optimisation successorale ;
- le N°19 sur le désendettement et l’épargne bancaire.
Le dossier N°20, à paraître le 16/04, traitera de l’opportunité d’acheter des actions Air Liquide.
L’inflation monétaire est un instrument politique tout comme l’est le sanitaire covidien, la religion écolo-climatique, l’invasion migratoire et la délinquance qui en découle pour orienter les veaux vers leur destination finale.
Simple rappel.
Une arme politique…
“La fin de l’abondance”… Ce slogan récent d’Emmanuel Macron est aussi le titre d’un livre écrit par les époux Ehrlich en 1974 (“The end of Affluence”). Il y prédisait des pénuries effroyables avant 1985 qui, bien sûr, ne se sont jamais réalisés. Pour mémoire, Paul Ehrlich est ce malthusien auteur du célèbre ouvrage “La bombe P” en français (“P” comme Population) en 1968.
En 1977, les époux Ehrlich ont aussi coécrit avec John Holdren (futur conseiller scientifique du président Obama) un ouvrage de 1000 pages intitulé “Ecoscience: Population, Ressources, Environnement” qui semble préconiser des mesures totalitaires pour freiner la croissance démographique. Dans un but noble, bien sûr : assurer une qualité de vie élevée à tous et préserver l’environnement…
Je trouve fascisnant ces entrepreneurs (Gates pour ne pas le citer) qui promeuvent et se réjouissent de l’extermination de leurs clients.
Quand on a trait une vache jusqu’à la dernière goutte, on la réforme