Après l’Argentine la semaine passée, voici que l’Egypte rejoint officiellement la Nouvelle Banque de Développement (NBD), qui n’est autre que l’ex-Banque de Développement des BRICS, après avoir signé avec elle l’accord fondateur et acheté près de 12 000 de ses actions pour une valeur d’1,2 Md $. Créée en 2015 comme alternative à la Banque mondiale et au FMI, notamment pour financer des projets d’infrastructure et de développement dans les pays membres (émergents ou en développement), la NBD compte à présent, depuis septembre 2021, quatre nouveaux membres : Emirats arabes unis, Uruguay, Bangladesh et, donc, Egypte.
La Banque, qui siège à Shanghai, vise à constituer à terme une « réserve d’arrangement de devises » d’environ 100 Mds $ destinée à compenser les désagréments monétaires et financiers que ne manquera pas d’occasionner à ses membres leur plus ou moins progressive dédollarisation. Ce capital initial, divisé en un million d’actions d’une valeur nominale de 100 000 $, réparties entre les membres fondateurs des BRICS (410 000 actions pour la Chine, 180 000 pour la Russie, 180 000 pour l’Inde, 180 000 pour le Brésil et 50 000 pour l’Afrique du Sud) fait en réalité l’objet d’une libération en deux fois, par tranche de 50 Mds $. La Russie ne détient pour lors, par exemple, que 100 000 actions (10 Mds $), soit 18,98 % du capital souscrit effectivement appelé. Le Brésil, lui, n’a pas divulgué le nombre d’actions effectivement acquises.
Comme nous l’avons expliqué dans le numéro de mai de Finance & Tic, avec 31,5% du PIB mondial, le poids économique des BRICS dépasse désormais celui du G7, qui n’en représente plus que 30,7% ! Ils représentent plus du quart de la superficie mondiale, 43% de la population et plus d’un tiers de la production céréalière. Ce que Macron aura bel et bien contribué à mettre en marche, c’est la dédollarisation du monde. De cela, nous serons éternellement reconnaissants au Grand Timonier de la Navarre, dont le portrait devra bientôt trôner dans toutes les mairies.
Le chiffre de la semaine
99%, la chute du cours de bourse de la First Republic Bank
Et de 5 ! Après la faillite, il y a un peu plus d’un mois, de la Silicon Valley Bank (SVB) et de la Silvergate Bank, puis de Signature, et du Crédit Suisse, c’est au tour d’une cinquième société financière majeure, à nouveau Outre-Atlantique, de faire défaut : la First Republic Bank (FRB). La crise s’est accélérée pour elle dès la fin avril, lorsqu’elle a révélé que ses clients avaient retiré plus de 100 Mds $ de dépôts en mars, sur un total de 175, soit plus de 57% de retraits. Digital bankrun!
Contrairement à la SVB ou à Crédit Suisse, depuis plusieurs semaines que la faillite couvait, personne ne s’était encore présenté pour racheter la banque, ce qui a forcé l’Etat fédéral à intervenir. Le gouvernement a donc incité la JP Morgan, la plus grosse banque américaine, à la reprendre toutes affaires cessantes. Après un plongeon boursier de plus de 99%, les actionnaires de la FRB, qui valait encore près de 50 Mds $ en février, sont aujourd’hui à l’os. L’entreprise, qui a été mise sous séquestre de la FDIC (Federal Deposit Insurance Corp, l’organisme fédéral chargé de garantir les dépôts bancaires) viendra, en rejoignant la JP, concentrer un peu plus le déjà très concentré secteur bancaire américain. Big isn’t it beautiful?
La déclaration de la semaine
« La croissance de la France est solide, les résultats économiques depuis 6 ans sont très bons. » Bruno Lumière©
Dilaté comme jamais, le Prix Nobel de Littérature X, Bruno Lumière© a encore frappé. Il a en effet déclaré sur Radio-Drahi vouloir « casser la spirale des prix alimentaires d’ici l’automne », sans toutefois préciser s’il parlait de l’automne 2027 ou de l’automne 2028, date à laquelle, cela ne fait pas l’ombre d’un doute, il sera toujours le locataire de Bercy. Selon lui, les distributeurs ont en effet accepté de jouer le jeu des opérations anti-inflation, et ce, bien qu’il ait été infichu de porter à son terme le projet gouvernemental de panier-Potemkine dit « anti-inflation ». Tout enhardi par sa saillie verbale, il a même surenchéri en expliquant que la croissance de la France était solide (sic !) et que « les résultats économiques depuis 6 ans [étaient] très bons ». Pas depuis 4 ans ni 7 ans, non ; tout pile depuis que le Grand Timonier s’est emparé du manche.
Si l’on regarde les graphiques à l’envers, il a raison : les résultats sont bons. Cependant, pour l’INSEE, que nous ne nous dispensons pas de critiquer, les prix à la consommation ont quand même augmenté de 6,9% en avril (en glissement annuel). Quant à l’endettement public, il est dilaté à hauteur de 3 000 Mds €, dont près d’un tiers depuis qu’il est ministre… Pas de doute : quand on écoute Bruno, on rayonne un peu de Sa Lumière.
L’actif de la semaine
L’accélération de notre plan de débancarisation
« The Big-One », le grand Krach bancaire et financier dont tant de « complotistes » se repaissent, pourrait bien intervenir en septembre ou en octobre prochain, coïncidant ainsi avec la phase de test de l’€num, le tout 4 ans, mois pour mois, après le krach de septembre 2019 qui avait déjà failli provoquer la faillite de banques systémiques françaises, au premier rang desquelles la BNP et la Société Générale, à qui il manquait à l’époque près de 400 Mds de $ de liquidités. Dès avril 2020, à la faveur d’un méchant virus et après un semestre d’un très providentiel laxisme monétaire de la part des banquiers centraux européens et américains, ces banques étaient sauvées et « the Big-One » conjuré.
Mais en économie et en finance, comme dans toute entreprise humaine en général, on ne fait jamais vraiment disparaître un risque, surtout de cette taille : on le déplace. Et nous revoilà donc presque 1 400 jours plus tard quasiment au même point qu’à l’automne 2019, 600 Mds € de dette publique et de considérables dégâts psychologiques et « vaccinaux » en plus. Aussi le Courrier et Samarie se mobilisent-ils pour vous accompagner dans les mois qui viennent en vous réservant de nouveaux contenus premium (vidéos exclusives, cas pratiques, alertes financières, etc.) via une souscription à une annexe de la chaîne Telegram du Courrier.
En attendant, procurez-vous notre dossier N°22, à paraître dimanche 14/05 ; il vous dévoilera tout de l’investissement en bourse : modalités de détention et de transmission, fiscalité des plus-values/dividendes et autres précieuses informations à jour qui vous aideront en pleine saison de déclaration de vos revenus de capitaux mobiliers.
Retrouvez tous nos dossiers bimensuels de sécession patrimoniale en cliquant sur « Dossiers téléchargeables » :
- le N°1 sur les différentes classes d’actifs anti-stagflation ;
- le N°2 sur l’or-investissement ;
- le N°3 sur les métaux blancs ;
- le N°4 sur les matières premières ;
- le N°5 sur l’art-investissement ;
- le N°6 sur le non coté (PME-PMI) ;
- le N°7 sur les devises étrangères ;
- le N°8 sur les actions françaises ;
- le N°9 sur les cryptoactifs ;
- le N°10 sur les obligations souveraines étrangères ;
- le N°11 sur l’assurance-vie ;
- le N°12 sur l’entreposage physique de l’or ;
- le N°13 sur la nature-investissement (vignoble, forêt, bétail) ;
- un hors-série faisant la rétrospective des dossiers 2022 ;
- le N°14 sur les SCPI.
- le N°15 sur la pierre et l’immobilier alternatif ;
- le N°16 sur la défiscalisation immobilière ;
- le N°17 sur la débancarisation en cryptos ;
- le N°18 sur la gestion en bon père de famille et l’optimisation successorale ;
- le N°19 sur le désendettement et l’épargne bancaire ;
- le N°20 sur l’opportunité d’acheter des actions Air Liquide ;
- le N°21 sur la fiscalité des cryptos.
Le dossier N°22, à paraître le 14/05, reviendra sur le b.a.-ba de la détention d’actions en bourse (modalités de détention, fiscalité, transmission, etc.).
Bravo à l’Égypte pour s’être lancer dans la dedollarisation de leur pays afin d’avoir une indépendance financière vis à vis des Amerloques et puis les Égyptiens veulent commercer en Yuan avec les Chinois et en Rouble avec les Russes. Le plus important pour les Égyptiens c’est de commercer avec leur monnaie dans ce monde Multipolaire qui se met progressivement en place !
La dedolarisation à la mode actuellement résoudra t-elle la gestion des pays volontaristes ? Ne dépendront-ils pas à nouveau d’autres puissances étrangères dont les desseins ne sont pas gratuits ?
La monnaie restera toujours un moyen d’échange de mesure et de réserve liée à la richesse de son pays
L’Egypte à une dette de 147 milliards de $. Elle sera toujours obligée de la rembourser en $. Son adhésion à la banque
NBD n’y changera rien. La gestion future de l’Egypte s’en trouvera t-elle modifiée ? Où est-ce l’espoir d’en tirer un gain de change ?
Dedollarisation ? Mais tous les montants indiqués dans votre article pour cette nouvelle banque sont donnés en US dollar…
C’est très oxymoré comme dedollarisation !
Drôle de paradoxe et de faux espoirs je pense
Certes, nous estimons que c’est un faux espoir car il pourrait s’agir simplement d’un changement d’instrument mondial pour le NWO.
Nous sommes tenus en ignorance de ce qui se trame en coulisse et il nous est conseillé depuis toujours de faire preuve de beaucoup de vigilance sur la configuration de l’écume de surface qui en découle.
Une explosion de moyens divers et avariés plus ou moins liés en interaction ( monétaire, géopolitique, terrorisme, sanitaire, météorologie, environement, migration de masse, délinquance, mouvements sociaux inconsidérés) ont été mis en oeuvre ces derniers temps de façon accélérée malgré que le temps soit un instrument efficace de dissimulation, et ceci pour nous orienter tel un cheptel vers des législations scélérates symbiosés, ou pire soumis au numérique dont les CBDC à venir pour le monétaire. Nous connaissons la puissance de l’induction monétaire surtout devant la faiblesse et l’ignorance. Puissance qui sera renforcée par la haute technologie.
En gros un traquenard.