Le bilan que tire la publication Marianne d’un an et demi d’accueil des réfugiés ukrainiens en France est à la fois une occasion de détente – à la faveur de la cocasse hypocrisie des journalistes – et une mine de renseignements précieux : sur la France, sa place et son image dans le monde – mais aussi sur l’Ukraine et l’évolution du conflit.
Commençons donc par nous distraire avec Marianne :
« Au début de l’invasion russe en février 2022, les pouvoirs publics se disaient prêts à accueillir 200 000 déplacés ukrainiens. C’était sans compter sur le peu d’appétence de ces femmes accompagnées d’enfants à se diriger vers la France. »
Apprécions le pieux silence des journalistes sur les raisons – ô combien mystérieuses ! – qui poussent les ressortissants de pays d’Europe orientale (donc ethniquement homogènes et pas totalement lobotomisés par la propagande woke) à se méfier, pour leurs femmes et leurs enfants, du paradis diversitaire hexagonal, et de ses écoles transformées en centres de rééducation gauchiste.
L’idéologie n’explique d’ailleurs pas tout, comme l’a montré la dynamique des flux migratoires pendant la crise des migrants de 2015-2018 : comme les Ukrainiens plus tard, les migrants extra-européens ont aussi eu tendance à traiter la France comme un lot de consolation, en cas d’échec de leur procédure d’asile en Suède, Allemagne etc.. Derrière la démagogie des discours (aussi bien immigrationnistes qu’anti-immigrationnistes), il y a la réalité du déclassement français.
Lire l’avenir dans le vol des Ukrainiens ?
Autre remarque du même article, qui laisse songeur :
« … en mai dernier, avant l’intensification des combats liée à la contre-offensive ukrainienne, plus de personnes retournaient en Ukraine qu’il n’en sortait. Toutefois, depuis début juin, le mouvement est de nouveau inverse. »
En d’autres termes : les réfugiés ukrainiens ont désormais compris que les autorités occidentales mentent au moins autant que leur propre gouvernement ou que le gouvernement russe, et ne croient plus aux promesses des Gamelins de plateau des médias oligarchiques d’Europe.
Certains commencent peut-être même à soupçonner une réalité encore plus occulte : que, contrairement à ce que trompettent les propagandistes de l’OTAN, l’oligarchie occidentale ne veut pas vraiment en finir avec son allié Poutine, mais juste tirer en longueur une guerre qui fait admirablement les affaires de tout le monde (Green Deal, complexe militaro-industriel US, agenda du flicage généralisé…) – à l’exception, justement, du si martyre peuple ukrainien.