Mais 3 d’entre eux seulement sont présents dans les gouvernements qui se sont succédé depuis le début du quinquennat. Il s’agit d’Elisabeth Borne, de Bruno Le Maire et de Gérald Darmanin. Macron apparaît en tout cas comme un champion de l’instabilité ministérielle… et un plus grand champion encore de l’abandon et des ruptures. Avec si peu de ministres fidélisés, le Président interroge sur sa capacité à construire un projet dans la durée. Et si le macronisme était un simple window-dressing destiné à faire croire que nos institutions fonctionnent encore, alors qu’elles se résument à un exercice solitaire du pouvoir ?
Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, Emmanuel Macron a au moins battu un record : celui du nombre de ministres nommés par un Président de la République en si peu de temps, et celui du nombre de ministres éphémères. Selon les calculs de Ouest-France, en 74 mois passés au pouvoir, Macron a « consommé » deux fois plus de ministres, proportionnellement, que le général De Gaulle.
Cette frénésie est un signe qui ne trompe pas sur le bonhomme Macron et sur ce qu’il incarne.
Sur le bonhomme : souvent velléitaire lorsqu’une décision difficile est à prendre, capricieux, incertain, irrationnel, Macron use les gens sans parvenir à tirer d’eux le meilleur. L’extrême instabilité de ses équipes, sa lenteur à les choisir, sa difficulté à établir une communication managériale avec eux illustre en grande partie la problématique de l’énarchie française : sûre de sa supériorité, peu sensible à l’intelligence émotionnelle, et très centalisatrice.
Sur ce que Macron incarne : fondamentalement, le macronisme est ce qu’Edouard Husson appelle un extrême centre. En dehors des gens à qui elle profite, cette doctrine, si on peut parler de doctrine, n’a aucun contenu. Elle se borne à justifier l’enrichissement de ses soutiens, et la prospérité des membres de la caste qui l’incarne. Donc, qu’importe ceux ou celles qui tiennent les postes ministériels. Ils ne sont que des exécutants de décisions prises ailleurs, et essentiellement à l’Elysée. Leur rôle est, au fond, de télégraphier les ordres reçus du Château.
Jamais les institutions de la République n’avaient été autant centralisées et détournées de leurs principes initiaux.
Machiavel disait «on juge un prince à la qualité des gens qui l’entoure » tout est dit. Mais je reconnais que Marlène Schiappa, Veran, Castaner, le Maire battent des records de nullité.
Principe de Peter : s’entourer de gros nuls pour se faire passer pour un génie. Mais un génie en quoi ?
Il y a aussi ce dont on ne veut pas parler… Emmanuel Todd « met les pieds dans le plat€ dans un entretien accordé à Marianne le 6 avril 2023, sur le « bordel » ambiant dans lequel est plongée la France:
« J’ai parlé de système électoral. J’ai parlé de néolibéralisme. J’ai parlé du déficit cognitif néolibéral de Macron.
Une autre chose doit être évoquée, non systémique, accidentelle, dont je n’aime pas parler mais dot on doit parler: une autre raison de la préférence de Macron pour le désordre et la violence est sans doute un problème de personnalité, un problème psychologique grave. Son rapport au réel n’est pas clair. On lui reproche de mépriser les gens ordinaires. Je le soupçonne de haïr les gens normaux. Son rapport à son enfance n’est pas clair. Parfois, il me fait penser à ces enfants excités qui cherchent la limite, qui attendent d’un adulte qu’il les arrête. Ce qui serait bien, ce serait que le peuple français devienne adulte et arrête l’enfant Macron. […]
La situation est extrêmement dangereuse parce que nous avons peut-être un président hors contrôle dans un système sociopolitique qui est devenu pathologique. Au-delà de toutes les théories sophistiquées ou non, j’en appelle à tous les gens pacifiques moraux et raisonnables, quel que soit leur niveau éducatif, leur richesse, leur âge, à tous les députés quel que soit leur parti, Renaissance compris, j’en appelle au MEDEF, aux pauvres, aux inspecteurs des finances, aux vieillards et aux oligarques de bonne volonté, pour qu’ils se donnent la main et remettent ce président sous contrôle. »
Macron lui-même est un exécutant, mais « en chef », un young global leader, adoubé par des vieillards friqués infiltrés dans l’état sans avoir été élus.
Son arrogance, typique de sa caste, l’empêche de comprendre ce qui n’est pas lui, mais elle fait de lui un très bon organisateur du chaos nécessaire à la grande reinitialisation. Malheureusement il plaît aux boomers (aka vieux cons) et aux jeunes cadres (jeunes cons), qui l’ont élu et réélu! Il n’a pas fini de nous nuire – en nous emmerdant et en nous ridiculisant « à l’international « … Ses ministres, c’est moindre mal en comparaison.
Réélu ? Oui officiellement mais dans un processus démocratique défaillant tout de même
La majorité des français a quand même dit non
Si nous étions dans une vraie démocratie, un président qui récolte si peu de voix au premier tour si on tient compte des personnes qui s’abstiennent ne devrait pas finir président
Au second tour on ne devrait pas se retrouver avec uniquement deux personnes alors que plusieurs candidats ne sont pas parrainés et que certains du premier tour pourraient tout à fait accéder au second tour
Mais nous ne sommes pas en démocratie et la caste a très bien compris comment gérer et manipuler nos élections
Vous avez raison hélas. Très difficile de faire admettre (notamment aux boomers) que les médias sont dangereux quand il s’agit de s’informer et de comprendre le monde.