Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la dédollarisation est une ambition politique ancienne, parce que fondamentalement logique en termes de souverainisme. Certes, le vocable a été différent selon les projets. Mais globalement, l’idée de s’affranchir du pouvoir du dollar remonte à assez loin : dès les années 50, en raison des conséquences des accords de Bretton Woods de 1944. Ces accords apportaient en effet un avantage considérable aux États-Unis : seul le dollar pouvait être convertible en or. Le billet vert devint ainsi la monnaie de référence et progressivement le principal vecteur de l’hégémonisme américain, en particulier avec les pétrodollars et le statut de monnaie de réserve des banques centrales. De Gaulle, qui avait bien compris la menace de l’AMGOT (organisme créé par les États-Unis et le Royaume-Uni pour administrer la France après la Libération) d’imposer la devise américaine en France, a voulu remplacer le dollar par l’or en 1965, au taux prévu de 35 dollars l’once d’or. En colère, les Américains s’y opposèrent et surnommèrent le Général de « GaulleFinger » ! Ceux qui prirent le même chemin de la dédollarisation ne firent pas de vieux os : Saddam Hussein qui exprima en septembre 2000 son projet de substituer l’euro au dollar, ou encore le colonel Kadhafi et son « dinar or ». Le dollar serait-il aussi assassin ? L’Iran et le Venezuela, s’efforcèrent de trouver ensemble un chemin, rejoints par la Chine en 2011 et la Russie en 2014. Avec l’émergence des BRICS, le mouvement tend désormais à s’étendre. Et c’est sans doute l’un des points majeurs de la prochaine rencontre des pays membres et des 23 pays qui frappent officiellement à la porte. A la suite de ce premier article, qui dresse un état des lieux des pays membres, nous publierons prochainement d’autres points de vue provenant du « monde émergent ».
Cet article initialement publié en russe sur vz.ru n’engage pas la ligne éditoriale du Courrier.
Les États-Unis tirent la sonnette d’alarme : l’organisation BRICS, qui comprend la Russie, peut créer sa propre monnaie et ainsi renverser l’hégémonie du dollar. En effet, des dizaines de pays souhaitent déjà rejoindre les BRICS. Cependant, tous les membres du BRICS ne soutiennent pas l’expansion de cette organisation, et même la création de sa monnaie unique. Quelle en est la raison, quels sont les intérêts de chacun de ces pays et à quelle tâche importante la Russie a-t-elle été confrontée à cet égard ?
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Pour faire tomber cette monnaie militarisée, il faut une armée plus puissante que celle des Etats-Unis (qui ont pourtant pris la précaution de s’adjoindre de nombreux vassaux…)
L’Inde et le Chine n’ont qu’à plus commercer avec les US pendant quelques semaines… Ce sont ces derniers qui vont pleurer et avant longtemps ! S’il y a du fric à se faire, les marchés financiers commerceront dans la monnaie choisie et proposée. Suffit de se montrer fort.
“De Gaulle, qui avait bien compris la menace de l’AMGOT (organisme créé par les États-Unis et le Royaume-Uni pour administrer la France après la Libération) d’imposer la devise américaine en France, a voulu remplacer le dollar par l’or en 1965, au taux prévu de 35 dollars l’once d’or. En colère, les Américains s’y opposèrent et surnommèrent le Général de « GaulleFinger » !”
Ce n’est pas ainsi que cela s’est réellement passé, à tout le moins c’est mal dit. Il existait une convertibilité or-dollar et de Gaulle en a profité, le cours de l’or autorisant une conversion dollar vers or (à 35 dollar l’once) très avantageuse. De Gaulle a donc demandé aux Américains de convertir des dollars que la France détenait en or et ils se sont exécutés. Suite à cet incident qui aurait pu faire des émules Nixon a décidé de supprimer la convertibilité dollar-or garantie par le gouvernement des USA.
Ce camouflet donné par de Gaulle a très probablement poussé les Américains à prendre leur revanche avec Sarkozy, un chanteur de première.